Depuis son terrible accident en IndyCar Series à Pocono en août 2018, le canadien Robert Wickens est en fauteuil roulant, réalisant une rééducation afin de pouvoir recouvrer l'usage de ses jambes, il a pu rouler à nouveau dans une voiture de course.
C'est au Mid-Ohio Sports Car Course, théâtre de la prochaine course du championnat IMSA, que Robert Wickens a pu prendre le volant d'une Hyundai Veloster N TCR spécialement adaptée à son handicap.
Wickens derrière le volant d'une Hyundai TCR
Après 20 mois de rééducation quotidienne (jusqu'à six heures par jour), Wickens a pris le volant d'une Hyundai Veloster N TCR du Bryan Herta Autosport, pilotée habituellement par Michael Johnson, dans le cadre du Michelin Pilot Challenge IMSA. Il ne s'agit pas d'une Veloster ordinaire, ni même d'une Hyundai Veloster N TCR ordinaire.
La voiture est équipée d'un accélérateur, d'un frein et d'un embrayage à commande manuelle pour Johnson, un ancien champion national de moto qui a été paralysé du milieu de la poitrine il y a quelques années et a ensuite commencé à piloter des voitures de sport. Il a remporté une victoire historique IMSA à Lime Rock Park il y a trois ans et, avec son copilote Stephen Simpson, a terminé parmi les trois premiers de la course Pilot Challenge à Daytona en janvier.
Wickens avec des commandes manuelles au volant
Se familiariser avec les commandes manuelles pourrait bien être le défi le moins redoutable auquel Wickens doit faire face pour reprendre sa carrière de pilote de course. Et pourtant, c'était un jour dont il ne doutait jamais qu'il viendrait.
"Une fois que j'ai été sorti de mon coma médicalement provoqué, 'Quand puis-je reprendre la course?' était définitivement sur ma courte liste de questions", a déclaré Wickens. "J'ai commencé le karting à l'âge de 7 ans et ma famille a tellement fait de sacrifies pour moi. Tout le monde a mis tellement d'efforts dans ma carrière, que vous ne pouvez pas le laisser disparaître aussi facilement. Cette blessure n'a été qu'un revers, pas nécessairement une fin de carrière."
"Je crois que ce sont les moments déterminants de ma vie", a poursuivi Wickens, qui a retrouvé une utilisation limitée de ses jambes et de ses pieds. "À 32 ans, j'ai tellement plus de ma vie à vivre et j'ai l'intention de la vivre pleinement. C'est ce qui m'a vraiment poussé dans ma phase de réadaptation, qui se produit encore tous les jours."
À son retour sur les circuits, l'année dernière en tant que consultant de l'équipe Arrow McLaren SP IndyCar, Wickens a renouvelé ses nombreuses amitiés dans tout le paddock, y compris celles avec Herta et son partenaire commercial George Steinbrenner IV (tous deux copropriétaires d'une équipe IndyCar avec Michael Andretti). Lorsque Johnson a rejoint l'équipe IMSA de Herta cette saison, cela a ouvert la porte à la journée de piste de Wickens.
Wickens est monté dans la voiture et a roulé en piste pour la première fois en 21 mois. Après avoir effectué un premier tour d'installation, puis à chaque tour qui passait, Wickens emmené un peu plus de vitesse dans la ligne droite des stands, et s'est adapté aux commandes de la Hyundai à commandes manuelles. Après une douzaine de tours, il est rentré dans les stands, et était ravi de ce premier roulage.
"La voiture est toujours en un seul morceau", sourit-il. "Mais je me sentais bien. Il y avait beaucoup de choses à gérer : la première fois avec les commandes manuelles, la première fois avec cette voiture et sur une piste humide. Cela m'a donné une bien meilleure appréciation de ce que Michael Johnson a pu accomplir. J'ai essayé de ne pas être un héros, aussi difficile que cela puisse être !" Puis Wickens a ajouté, "mais ça faisait du bien d'être de retour dans une voiture de course."