Le champion de France 2019 d'Autocross FFSA, Simon Rivière, s'est préparé pour la reprise de son championnat, malgré le confinement. Il nous explique mieux sa discipline.
Simon, avant de retracer ta saison 2019, peux-tu nous dire quand a commencé ton amour pour les sports mécaniques ?
Ma passion a commencé depuis tout jeune, mon père pratique le sport auto et plus particulièrement l'Autocross depuis 1977. Je baigne dans cet univers depuis tout petit et je galopais sur les courses dès mon plus jeune age.
Pourquoi l'Autocross et pas une autre discipline ?
Comme je l'ai dit précédemment, c'est une discipline vraiment encrée dans notre famille. C'est aussi une discipline où on peut faire de très belle autos et de très belles perfs avec des budgets vraiment raisonnables. De plus, mes amis les plus proches sont aussi des acteurs de cette discipline, nous sommes des "enfants de l'autocross".
En Autocross, quelle est la difficulté de la discipline, la recherche de l'adhérence permanente ?
C'est un tout, je pense que les mots qui collent le mieux à cette discipline sont "Feeling" et "Réflexe". Nous n'avons pas d'essais libres en début de week-end donc nous avons seulement 4 tours d'essais chronométrés pour faire le meilleur temps afin de se placer au mieux pour les manches qualificatives. Ensuite pour les courses il faut avoir des réflexes sur les départs pour ressortir au mieux de la grille.
Quel est l'élément qui te plait le plus dans l'Autocross ? La compétition, le fait que rien ne soit joué avant d'avoir lancer la course ?
Ce qui me plait le plus c'est de rouler avec des machines très légères et survitaminées (mon auto fait 465 kg pour 200 ch environ) sur des circuits de terre. Je vous assure que prendre des grandes courbes en glisse à 150 km/h en regardant par le coté c'est magique ! Ensuite il y a aussi le format du week-end avec une série d'essais chronométrés, 3 manches qualificatives, une demi-finale et une finale avec les 15 meilleures pilote du week-end. Rien n'est acquis, il faut se remettre en question après chaque manche.
A quel rythme t'entraînes-tu avant de débuter une saison ?
Avec notre budget assez limité les journées de roulage sur circuit hors-course restent très limitées. Généralement on fait une journée avant le début de saison et ensuite une à la fin de saison pour inviter nos partenaires et essayer quelques modifications à 'chaud' pour l'année suivante. J'essaie surtout de m'entraîner physiquement car même si la course reste un sprint de 5 minutes il faut avoir une bonne condition pour rester à 100% tout le long du meeting
En 2019, la consécration avec le titre, quel a été l'élément déclencheur pour que tu puisses venir enfin à le décrocher ?
La saison 2019 a été notre première saison complète en championnat de France, je partais avec l'objectif de finir dans les 5 premiers donc sans réelle pression de résultat. C'est au deux-tiers de la saison, quand nous étions à 9 points du leader et que le 3e était à 71 points derrière que nous avons vraiment pris conscience que c'était possible. A la course suivante nous avons pris la tête du championnat et on ne l'a pas quittée.
Être champion d'une série FFSA, c'est une belle récompense et une reconnaissance, que ressent-on lors de la cérémonie de remise des Prix ? Tu as pu côtoyer quelques pilotes de renom, as-tu pu échanger avec certains d'entre eux, comme Simon Pagenaud, par exemple ?
Effectivement, c'est un rêve d'enfant d'être champion d'une série FFSA, une vraie reconnaissance pour notre équipe et notre famille qui participent à ces courses depuis des dizaines d'années. La soirée est magique et très mondaine. On peut y rencontré de belle légende de la F1 (Jean Alesi, Jacques Laffite) et des pilotes d'autre discipline comme Simon Pagenaud avec qui j'ai deux points commun : le prénom mais aussi le département de naissance, il me manque juste la victoire à Indianapolis (rires). J'ai également croisé, Julien Fébreau, notre commentateur de F1 en France et pilote d'Autocross quand le temps lui permet. Bref une soirée riche en rencontres et en échanges.
As-tu préparé ta saison 2020 malgré le confinement ?
Au début du confinement notre auto était à 90% terminée et notre budget clôturé à environ 50%. Le début de saison étant prévue pour avril, nous étions dans les temps pour faire notre journée d'essais de pré-saison et entamer le championnat dans de bonnes conditions.
La recherche est-elle devenue plus complexe à cause de cette crise sanitaire ?
Oui il ne faut pas se le cacher, la recherche de partenaires reste la chose la plus complexe en temps normal et surtout avec une discipline peu médiatisée. La priorité va être de garder nos partenaires actuels pour les saisons prochaines avant d'aller en conquérir de nouveaux. Mais il est certain que la crise sanitaire que nous avons traversée ne va pas arranger les choses et que les priorités pour les entreprises ne seront pas le sponsoring.
Que dirais-tu aux lecteurs pour qu'ils s'intéressent davantage à l'Autocross ?
L'Autocross est une discipline très peu connue et qui a une image peu valorisante du sport automobile. Pourtant, aujourd'hui, les autos et les structures que l'on peut rencontrer en Autocross n'ont rien à envier au circuit et au rallye. L'Autocross se professionnalise de plus en plus dans l'organisation des épreuves et de nombreux préparateurs s'intéressent à cet univers.
Chaque personnes ou partenaires que j'invite à une courses est reparti surpris par les installations du paddock et par le niveau de pilotage que l'on peut y retrouver. J'invite tout les lecteurs à venir vibrer sur une course du championnat de France d'Autocross, vous ne serez pas déçus du spectacle et de l'atmosphère du paddock !