Dans des 24 Heures du Mans assez peu agitées, Ferrari était toujours en position de force avec ses trois voitures en tête du classement général. Les hiérarchies des différentes catégories demeuraient toujours difficiles à lire.
Le soleil se levait sur le circuit des 24 Heures, avec une petite couverture nuageuse. Cette 93e édition suscitait certainement beaucoup d'attentes après des millésimes 2023 et 2024 complètement dingues.
A 6 h du matin, la classe Hypercar ne proposait pas (encore) de lutte directe pour la première place. Mais c'était tout l'inverse en LMGT3 : la Ferrari N°21 du Vista AF Corse menait la danse, avec quatre secondes d'avance sur la Porsche N°92 du team Manthey 1st Phorm. Elle-même était talonnée par la Corvette N°81, pilotée par le Belge Tom Van Rompuy.
Et ces trois autos avaient un boulevard d'avance sur la Lexus N°78 d'Arnold Robin. Sarah Bovy occupait la 5e place de la catégorie GT, avec la Porsche N°85 des Iron Dames, en route vers un beau résultat. La Belge a cédé sa place à
Le VDS Panis Racing continuait de contrôler la course des LMP2, en gardant à bonne distance l'Inter Europol N°43. Le Top 5 était toujours dans le même tour.
Le classement Hypercar était d'ailleurs lui aussi en route pour un record, alors que quatorze heures étaient écoulées : à ce stade de la course, le Top 12 était réuni dans le même tour, de la Ferrari N°83 d'AF Corse à la BMW N°20 de WRT. La référence en la matière date de l'an dernier, lorsque les neuf premières voitures du général étaient toutes dans la même boucle. Cette fois sans pluie et avec une seule intervention de la Safety Car.
La Porsche N°99 de chez Proton a effectué une sortie sans conséquence à Arnage, après avoir fait une excursion dans le gravier à Mulsanne. La lutte pour la tête du LMGT3 s'est précisée entre la Ferrari N°21 et la Porsche N°92, dont le pilote Richard Lietz a rejoint Alessio Rovera. La Corvette N°81, 3e, a été lâchée par le duo des leaders.
A 9 h 32 du terme, la Toyota N°8 de Sébastien Buemi, 3e du général, a été rattrapée par la Ferrari N°50 de Nicklas Nielsen, qui roulait une seconde au tour plus vite que le Suisse. Le Danois a d'ailleurs signé le meilleur tour en course, en 3'27"095. Les deux voitures sont entrées aux stands en même temps.
Un triste coup de théâtre est survenu à 6 h 36 : Rahel Frey a été accrochée par la Lexus N°87 d'Akkodis et la Porsche des Iron Dames est restée coincée dans les graviers de la chicane Michelin. L'Alpine N°36 de Frédéric Makowiecki a dû opérer un freinage en urgence pour éviter le choc Le full course yellow a été déployé pour extirper la 911 N°85 de ce mauvais pas, qui ruine une superbe remontée. La Suissesse est repartie 10e.
La bagarre pour la tête du LMGT3 a repris de plus belle et Richard Lietz, sur la Porsche N°92, a pris la tête devant la Ferrari N°21, cette fois pilotée par François Hériau.
Une nouvelle bataille entre Ferrari allait se produire, en tête du général : Phil Hanson (Ferrari N°83), était sous les assauts de la N°51 officielle de James Calado. Ce dernier a pris l'avantage à Indianapolis sur son compatriote, à l'approche de la 16e heure de course.
Le bilan des Hypercar françaises n'avait rien de ragoûtant : leurs meilleure représentantes, à H+15, étaient les Alpine N°36 et N°35, aux 13e et 14e places. Les Peugeot étaient toujours dans le mal : la N°94 a subi de plein fouet son accrochage avec l'Alpine N°35 durant la nuit, et la N°93 fermait tristement la marche de la catégorie reine, à la 20e place.
Les Aston Martin, elles, faisaient une première apparition dans la Sarthe très encourageantes : la N°009 pointait au 15e rang du classement général, quand la N°007 était un peu plus loin, à la 18e place. Les Valkyries sont éprouvées pour la première fois sur une course de 24 heures et la fiabilité était au rendez-vous.
Loin devant, la bagarre a repris entre Sébastien Buemi et Nicklas Nielsen après leurs arrêts aux stands. Jusqu'à ce qu'une alerte sonne sur les écrans : la Porsche des Iron Dames était à l'arrêt, après le virage de Mulsanne. Rahel Frey est repartie pour rentrer la voiture aux boxs, tandis que la Lexus N°87 a écopé d'un drive-through pour l'accrochage.
Lutte interne chez Ferrari
Les écarts commençaient à se creuser dans les trois catégories, à quasiment tous les niveaux. La bataille pour la victoire au classement général n'était pas jouée entre les Ferrari N°51 et N°83, séparées par moins de deux secondes passé 7 h du matin. Buemi et Nielsen, de leur côté, ne se quittaient plus, y compris dans la voie des stands. Et la Ferrari N°50, avec un arrêt plus court, est ressortie devant la Toyota N°8.
Durant ces deux heures, le record du tour a de nouveau été battu : Norman Nato, sur la Cadillac N°12 partie de la pole, a établi un 3'27"043 au 232e passage.
Et la lutte pour la tête de la course est repartie de plus belle entre James Calado (Ferrari N°51) et Phil Hanson (Ferrari N°83). A 7 h 30, les Hypercar étaient la seule catégorie où les deux premières places se jouaient en confrontation directe. Mais aucun dépassement n'a eu lieu entre les deux voitures.
Loin derrière, Charles Milesi a pris le relais sur l'Alpine N°35 et était à la poursuite de la Peugeot N°94 de Malthe Jakobsen. Les deux hommes se battaient pour la 14e place du général, à des années-lumière des voitures de tête. Le pilote Alpine a dû s'y reprendre à plusieurs fois pour enfin trouver l'ouverture, par un superbe extérieur dans l'entrée des virages Porsche.
En LMP2, Inter Europol menait toujours assez largement avec la N°43. La classe LMGT3 a vu la Porsche N°92 de Manthey 1st Phorm garder le contrôle de sa course. Côté Hypercar, Earl Bamber a usé de sa Cadillac N°38 pour abaisser la référence chronométrique de cette édition 2025 : 3'26"944, au 253e tour.