Les 24 Heures du Mans ont connu deux premières heures relativement calmes. Ferrari a profité de cette tranquillité pour progressivement reprendre les trois premières places du classement général.
Les deux Cadillac de chez Jota ont été bien embêtées par le trafic, au point de voir revenir la Toyota N°8 de Sébastien Buemi. La N°38 d'Earl Bamber était devant le prototype japonais, dans un Top 7 séparé par un écart de 20 secondes.
La catégorie LMP2 était toujours menée par l'Inter Europol N°43, qui s'est arrêtée aux stands. RLR M Sport, sur l'Oreca N°16, a pris la tête aux mains de Patrick Pilet.
Du côté de la classe LMGT3, le team Akkodis et ses Lexus réalisait un début de course remarquable : la N°78 d'Arnold Robin comptait une avance assez confortable sur la Ford N°88 de Proton et l'autre Lexus, la N°87.
Les choses tournaient bien mal pour Alpine, puisque Frédéric Makowiecki, sur la N°36, a écopé d'un stop&go de 20 secondes, pour vitesse excessive dans la voie des stands. Le Français, étincelant à Spa, était hors du Top 10 à l'heure de recevoir cette pénalité.
Un homme roulait à une vitesse ahurissante, après un début de course compliqué : Dries Vanthoor avait décroché le meilleur tour en course, en 3'27"936, et multipliait les records du deuxième secteur. Mais les premiers rôles du classement général restaient incertains.
Ferrari a sorti l'artillerie lourde sur ses deux 499P officielles : Antonio Fuoco a pris la place de Nicklas Nielsen sur la N°50 et James Calado a cédé le baquet de la N°51 à Antonio Giovinazzi.
Les changements ont également eu lieu chez Alpine, qui allait sans doute reprendre du rythme : Jules Gounon et Charles Milesi ont démarré aux alentours de 18 h 10 sur les N°36 et N°35.
Une grosse bagarre concernait six voitures dans le trafic au virage de Mulsanne : la BMW N°15 a tiré les marrons du feu d'une passe d'armes entre la Ferrari N°51, les deux Cadillac de chez Jota et la BMW N°20. La bagarre était belle et s'est finie sans contact.
Et Peugeot, de son côté, faisait son petit bonhomme de chemin en menant tout bonnement la course à 18 h 17, avec sa stratégie décalée. Le tout jeune Malthe Jakobsen a mené la N°94 au sommet du classement. Un beau souvenir du centenaire, en 2023, s'est réactivé, avant que le Danois ne rentre pour son 3e arrêt.
La bagarre en tête de la catégorie LMGT3 n'était pas à bouder : la BMW N°46 de WRT, aux mains d'Ahmad Al Harty, menait d'une courte tête après le passage aux stands des Lexus d'Akkodis. A trois secondes se trouvait l'Aston Martin N°10 de Spirit of Léman, avec Derek Deboer à son volant.
Les 21 Hypercar de ces 24 Heures du Mans étaient toujours dans le même tour à 18 h 30, signe d'une hiérarchie pouvant être chamboulée au moindre incident. Le Top 3 du général était d'ailleurs extrêmement compact : la Porsche N°5 de Mathieu Jaminet voyait la Ferrari N°50 d'Antonio Fuoco lui revenir dessus, de même que la Porsche N°6 de Laurens Vanthoor. Seules six secondes séparaient les trois voitures.
Un changement de leader se profilait à 21 h 28 de la fin : Antonio Fuoco a opéré la jonction avec Mathieu Jaminet, qui a été gêné dans les esses de la forêt par la VDS Panis. Ferrari a pris les commandes des 24 Heures du Mans juste avant le virage d'Indianapolis. Tout le monde a dû se dire : « bon sang, il avait raison Sébastien Bourdais ! »
En revanche, un groupe ultra compact se situait de la 4e à la 11e place, mené par la Cadillac N°311. Cela restait à suivre, d'autant que Laurens Vanthoor a trouvé l'ouverture sur Mathieu Jaminet : la N°6 a passé la N°5 par l'extérieur, cette dernière étant gênée par la Ferrari GT3 N°57 du Kessel.
La Toyota N°7 de Kamui Kobayashi a fait un tout droit à Mulsanne. Mais plutôt que de regagner directement la piste, le Nippon a décidé de faire un tour de rond point. Inter Europol a repris la tête du LMP2 avec la N°43 peu avant 19 h, toujours avec 20 secondes de marge sur la RLR N°16. La catégorie LMGT3 était relativement difficile à lire, puisque les deux Lexus, en tête, étaient décalées en stratégie sur la BMW N°46. Le leadership de la classe GT changeait simplement au fil des relais.
Les éditions du centenaire et de 2024 étaient devenues folles à l'arrivée de la pluie. Force est de constater que ce millésime 2025 n'était pour l'heure pas du même cru.
Ferrari proche du monopole
Le duo de tête, Antonio Fuoco et Laurens Vanthoor, était toujours serré : seules trois secondes séparaient la Ferrari N°51 et la Porsche N°6, laquelle a remonté pas moins de 19 places depuis le départ. Une performance extraordinaire.
Il faut aussi dire que le peloton Hypercar n'était pas si espacé que cela au regard de la physionomie très calme de la course. Les douze premiers évoluaient dans la même minute. La Ferrari N°51 a décidé elle aussi de passer à l'action sur la Porsche N°5, en lui subtilisant la 3e place. Mais juste devant, la Ford N°88 de Proton s'est sortie au Tertre Rouge : Mathieu Jaminet a profité du coup de frein d'Antonio Giovinazzi pour tenter de repasser...momentanément seulement.
La Ford Mustang de Giammarco Levorato était toujours arrêtée à l'entrée des Hunaudières : la première slow zone de ces 93e 24 Heures du Mans y a été déployée. La N°88 a perdu sa roue juste devant la McLaren N°95 de Marino Sato et le duo Giovinazzi-Jaminet. Il s'est aussi agi du premier abandon de l'épreuve.
La Ford N°88 de Proton a perdu une roue juste à la sortie du Tertre Rouge.
L'Oreca N°25 de l'Algarve Pro Racing était aussi en difficulté, avec le tour de roue avant droit démoli, après un contact dans l'entrée de la slow zone. La course est revenue ensuite sous régime total de drapeau vert.
Cela se remarquait peu, mais les trois Ferrari étaient bel et bien en route pour occuper les trois premières places : la Porsche N°6 était le dernier rempart entre la Ferrari N°50 et les deux autres prototypes italiens, les N°51 et N°83.
A 19 h 26, un full course yellow a été déployé. Il fallait nettoyer la piste qui était par endroits parsemée de débris. La course était relancée à 19 h 31.
Discrètes jusque-là en LMGT3, les Iron Dames ont effectué une bonne remontée : Célia Martin avait pris le départ, bien assuré le rythme, puis confié la Porsche N°85 à Sarah Bovy, remplaçante de Michelle Gatting. A 19 h 34, les dames étaient classées à la 4e place de leur catégorie.
Les malheurs d'Alpine n'étaient pas terminés : la N°36 de Jules Gounon a pris un drive through de pénalité pour vitesse excessive dans la voie des stands. Charles Milesi, sur la N°35, a dû ajouter cinq secondes à son prochain arrêt, pour la même raison. Les deux premières apparitions des A424 dans la Sarthe ne sont pas à exposer dans la vitrine à souvenirs.
Il est d'ailleurs à noter que la course allait à un rythme record : à 19 h, la moyenne horaire était de 16,5 tours pour la tête de course. Ce qui pourrait conduire à un record de distance en 24 heures.
Les deux Ferrari officielles ont fini par s'arrêter aux stands, redonnant les commandes provisoires à la Porsche N°6. Le LMP2 voyait l'écart entre l'Inter Europol N°43 et VDS Panis Racing (N°48) graviter autour des 20 secondes en tête de la catégorie. Et en LMGT3, la Ferrari N°21 du Vista AF Corse, en perdition en début de course, a retrouvé des couleurs, pour se retrouver en tête à 19 h 48.
La Mercedes N°60, pilotée par Fran Rueda, était au ralenti en arrivant dans la chicane Michelin. Et en tête du général, la Ferrari N°83 a dépassé la Porsche N°6, alors que les deux 499P officielles s'étaient arrêtées. La Peugeot N°94 a profité du remue-ménage pour occuper à nouveau la tête pour quelques instants.
Et Laurens Vanthoor, bien valeureux à la 2e place, a contenu les assauts des Ferrari N°83 (dépassée dans les stands) et N°51 dans la ligne droite de Mulsanne. Et cela au profit d'une Ferrari N°50 qui comptait plus de 20 secondes de marge sur ses poursuivants, à H+4.
Le classement à H+4 est à retrouver ci-dessous :