Alors que l'ex-pilote de Formule 1, Kevin Magnussen, essaye de rejoindre son père Jan pour former un équipage pour les 24 Heures du Mans, revenons sur les autres grands équipages père-fils qui ont marqué la célèbre course Mancelle.
Focus sur les principaux équipages père - fils qui ont participé aux 24 Heures du Mans après-guerre.
Louis & Jean-Louis Rosier
Après une première participation à la course Mancelle en 1938 (abandon sur problème d'huile), Louis Rosier revient pour la première édition d'après-guerre, en 1949, accompagné de son fils, Jean-Louis. Les forces en présence sont alors majoritairement françaises, avec pas moins de 31 voitures tricolores sur 49 participants, suivis par la traditionnelle forte présence britannique avec 16 voitures, puis des écuries belges et tchèques.
Pour leur première course ensemble, ils prennent le volant d'une Talbot Lago 150 Spéciale, avec laquelle ils ne dépasseront malheureusement pas le 21ème tour à cause d'un problème de refroidissement.
Les deux hommes reviennent cependant plus fort l'année suivante, maintenant au volant de la nouvelle Talbot Lago T26 GS. Cette édition fut alors marquée par la performance héroïque du père. Parti cinquième, il prend la tête de la course à la troisième heure, après que Raymond Sommer ait perdu le douzième cylindre du moteur de sa Ferrari 195S Berlinetta, qui n'avait pas résisté au rythme effréné du début d'épreuve.
Il garde la tête de course à lui seul jusqu'à 05h00 du matin, heure à laquelle un des culbuteurs du moteur lâche. Il est alors contraint de s'arrêter aux stands pour réparer son moteur lui-même, tâche qui lui coute l'équivalent de cinq tours. C'est ensuite son fils, Jean-Louis Rosier, qui reprend le volant, et ce pour les deux seuls tours qu'il effectuera en course.
Louis Rosier, qui pilotait ensuite sa Talbot Lago comme s'il était engagé dans un Grand Prix plutôt que dans une course d'endurance, reprend la tête de la course deux heures plus tard. En passant la drapeau à damier en première position à 16h00, il inscrit un nouveau record, ayant piloté la voiture victorieuse pendant 23 heures et 10 minutes. Cette victoire marque également la dernière victoire française en terre Mancelle depuis plus de vingt ans.
Mario & Michael Andretti
Après deux participations dans les années 60 terminées sur des abandons, Mario Andretti fait son grand retour au Mans en 1983 accompagné de son fils, Michael, au volant de la Porsche 956 du Porsche Kremer Racing.
Ils sont alors accompagnés de Philippe Alliot, qui prend le départ de la course pour la première fois, en parallèle de son engagement en Formule 2. Les trois hommes font une course sans encombre et plus qu'honorable, mais ne peuvent faire mieux que troisième à six tours des deux intouchables Porsche Rothmans (dont une pilotée par Derek Bell et Jacky Ickx).
Le père et le fils Andretti reviennent en 1988, cette fois-ci accompagnés de John Andretti, neveu de Mario, qui prend son premier et unique départ au Mans, sur une Porsche 962C. Les trois pilotes américains partent en troisième position, derrière deux autres Porsche du même modèle.
Après un début de course très régulier, les pilotes commencent à perdre des places après le premier tiers de course, notamment face aux attaques répétées des Jaguar XJR-9LM. Dans une course où la marque anglaise mettra fin à sept ans de domination Porschiste, le trio américain se classe en sixième position.
La dernière course commune du père et du fils en terre Mancelle est en 1997, quand les deux hommes prennent le départ sur une Courage C36 à moteur Porsche. Ils sont alors accompagnés par Olivier Grouillard, pilote français en fin de carrière mais qui faisait enfin ses preuves en GT et endurance après des passages difficiles en Formule 1 et CART.
Alors que les deux autres équipages roulant sur la même voiture se qualifient respectivement en septième (Ekblom/Ricci/Libert) et neuvième position (Clérico/Pescarolo/Belloc), nos trois compères ne peuvent faire mieux qu'une treizième position sur la grille de départ. La chance ne leur sourit pas plus pendant la course, devant abandonner au cours de la 17ème heure sur rupture de triangle de suspension, suite à un accrochage avec un autre concurrent.