Plutôt satisfait de la journée test après un début de saison compliqué en WEC, Mathieu Jaminet nous parle des raisons de ce manque de performance ainsi que de la différence entre le WEC et l'IMSA où Porsche Penske brille depuis le début de l'année.

Comment se passe ce début de semaine au Mans ?

La journée test s'est plutôt bien déroulée avec une voiture qui se comporte plutôt bien. Par rapport aux courses précédentes, on ne pouvait que faire mieux et nous sommes soulagés de voir que nous sommes corrects en performance. Nous ne sommes pas les plus rapides en termes de rythme, mais nous faisions partie du groupe hyper serré qui peut jouer les outsiders à l'avant du peloton. Tout le travail que les mécaniciens et ingénieurs ont fait semble payer, mais j'attends de voir où nous serons lors des premières heures de course.

Qu'est-ce qui explique cette baisse de performance par rapport à l'an dernier ?

En WEC, il y a des paramètres auxquels on n'a pas d'influence qui peuvent expliquer cela, mais tout n'a pas été parfait au début d'année où on a fait quelques erreurs, que ce soit au niveau de l'équipe ou des pilotes. On ne peut pas se permettre de faire des erreurs quand on a moins de rythme, car on a beaucoup plus de difficulté à revenir dans le classement et cela se voit beaucoup plus. L'équipe a eu du mal à se remettre dans le rythme au début, car il faut savoir que l'équipe WEC n'a pas fait de test et n'a pas roulé depuis Bahreïn, contrairement à celle en IMSA où on a fait beaucoup de tours en test, ce qui a pu jouer en notre défaveur côté opérationnel. BMW et Alpine étaient dans leur première année et ont aussi nettement progressé, passant devant nous en performance.

Quelles sont les différences entre le WEC et l'IMSA, en sachant que Porsche brille en IMSA cette année et moins en WEC ?

Ce qui fait la différence, c'est que l'on peut choisir les pneumatiques en WEC avec deux types de pneumatiques par week-end, alors qu'en IMSA, c'est Michelin qui détermine le type de gomme utilisé, qui sera le même pour toutes les équipes. À Imola, par exemple, BMW, Toyota et Alpine ont pu exploiter les pneus tendres et, à partir du moment où on a des voitures capables d'exploiter des pneus plus tendres que les nôtres, ça va forcément rouler plus vite pour eux et c'est un paramètre qui est très sous-estimé. Il y a beaucoup plus de réflexion à propos des pneus en WEC, car on peut opter pour de multiples stratégies en montant plusieurs types de pneus en même temps, ce qui n'est pas possible en IMSA, et ce point impacte énormément la performance.

Comment peut-on comparer la gestion des pneus chez Porsche par rapport aux autres voitures ?

On sait que les out laps sont notre point fort depuis le début du programme, mais par contre, on roule toujours avec des pneus plus durs et il y a sans doute un lien avec l'énergie que l'on met dans les pneus qui est plus importante, donc on dégrade plus les pneus. On voit Toyota souvent galérer lors des out laps, mais ce sont eux aussi qui mettent le plus souvent les pneus tendres, donc on ne peut pas gagner partout, on gagne à un endroit et on en perd à un autre. On ne peut rien faire, mais c'est aussi ce qui fait le charme de ce championnat, mais cela influe un peu sur les performances.

Porsche Penske Motorsport (GER), Julien ANDLAUER (FRA), Michael CHRISTENSEN (DEN), Mathieu JAMINET (FRA), Porsche 963, action