Porsche et Penske s'imposent pour la première fois dans la catégorie Hypercar en WEC grâce la très belle prestation de Kevin Estre, André Lotterer et Laurens Vanthoor au Qatar, sur le circuit de Losail.
C'est même un triplé pour Porsche à la suite de la terrible désillusion pour Peugeot qui tenait la deuxième place avec la #93 avant que la voiture tombe en panne d'essence dans le dernier tour ! En LMGT3, le Pure Rxcing continu sur sa lancée en remportant la victoire avec la Porsche 911 #92 devant l'Aston Martin du Heart of Racing.
Domination écrasante de la Porsche Penske #6 durant la première course de la saison à Losail ! Grace aux relais sensationnelles de Laurens Vanthoor et de Kevin Estre, ils ont réussi à vaincre aisément tous leurs adversaires en tournant environ 1 seconde plus vite que tous le monde en moyenne.
Le troisième pilote, André Lotterer, a été légèrement plus en retrait durant ces deux relais mais ces coéquipiers étaient sur une autre planète aujourd'hui. On note que Kevin Estre a été assez agressif dans le trafic comme souvent. Il a été à l'origine d'un contact avec une Lexus en fin de course qui aurait pu avoir de grosse conséquence puisque la voiture du faire un arrêt supplémentaire pour coller un sticker avec le numéro de la voiture, l'original s'étant envolé dans la touchette.
Qatar 1812 km, Domination Porsche, Peugeot en panne
Pour Porsche, c'est un triplé historique puisque la Jota #12 de Ilott, Nato et Stevens a terminé deuxième et l'autre Porsche Penske de Matt Campbell, Michael Christensen et Fred Mako complètent le podium ! C'est une revanche pour Penske qui a eu beaucoup de difficultés en WEC l'an passé et qui a franchi une étape à l'intersaison, surtout après leur victoire aux 24h de Daytona en janvier.
Parmi les autres pilotes Porsche, Norman Nato et Julien Andlauer ont été assez impressionnants, tournant environ 0.6s plus vite que leurs équipiers. Pour la suite des évènements, on peut s'attendre à ce que les Porsche prennent du poids et perdent un peu de puissance à Imola.
© Marius Hecker / DPPI
Chez Peugeot, la déception est absolument terrible ! Menant la course en début de course, la #93 de Nico Muller, Mikkel Jensen et Jean-Eric Vergne a passé la majeur partie de la course en deuxième position, résistant même brillamment à la Porsche #6 dans la première partie de course. Cependant, dans l'avant-dernier tour, Jean-Eric Vergne ralentit fortement et glisse dans le classement ! Plus d'essence dans la Peugeot qui passera tout de même la ligne arrivée en 7e position mais que la désillusion est grande...
Muller avait réalisé un superbe coup en doublant coup sur la Porsche #6 et la Ferrari #50 pour la tête de course au début de course avant de stagner en 2e position. Pour l'autre Peugeot, la course a été beaucoup plus compliqué avec un accrochage dés le départ suivi d'un problème mécanique qui acheva toutes les chances de marquer des points. De toute façon, cette voiture n'avait pas de rythme en course. Pour Imola, la nouvelle 9X8 sera de la partie avec l'arrivée d'un aileron arrière et d'un nouveau tout nouveau fond plat. Lors des tests, les pilotes étaient ravi du comportement de cette nouvelle voiture, on a hâte de la voir en piste !
© Peugeot Sport
Cadillac termine à une belle quatrième place grâce à une stratégie décalée et au talent de Sébastien Bourdais qui a réussi une belle remontée après un début de course compliqué marqué par un léger accrochage qui a nécessité un changement de capot avant. Le Manceaux aura été l'acteur d'une très belle bataille qui l'a opposé pendant un long moment avec la Toyota de Conway. On peut regretter l'absence d'une deuxième voiture pour Cadillac dans ce championnat qui augmenterait grandement les chances de bons résultats.
Pour Ferrari, la course a été plutôt mitigée. Certains l'ont prédis (dont votre serviteur), c'est la Ferrari #83 "privée" qui a terminé devant les officiels grâce à une course très propre de Kubica, Shwartzman, Yifei Ye, un équipage ayant une très grande expérience des courses en prototypes. Le polonais a été le plus rapide du trio avec un meilleur tour en 1'41"699. La Ferrari #50 a terminé en 8e position alors qu'elle était en tête dans les premiers tours mais une pénalité infligée pour avoir coupé la ligne blanche à l'entrée des stands à réduit à néant les chances de victoire pour cette voiture. Pour la #51, la course a été aussi difficile avec de multiple pénalité et une perte d'aileron arrière à la suite d'un contact avec une McLaren. Elle termine à une décevante 14e position.
© Javier Jimenez / DPPI
Pour Toyota, l'ère de la domination à outrance est révolue ! Pénalisées par la BOP, les Toyota n'ont jamais été en mesure de se mêler à la victoire malgré une deuxième place en qualification pour de Vries sur la #7. C'est cette dernière qui s'est le plus montrée en valeur, bataillant tout de même pour une place dans le top 5 pendant la majeur partie de la course. Au final, elle terminera à la 6e place ce qui n'est pas si mal vu le contexte.
Pour la #8, ce fut beaucoup plus compliqué malgré une course propre et un équipage très homogène. Jamais dans le rythme, elle termine 10e de l'épreuve. Sans doute qu'il faudra un coup de pouce de l'ACO pour que Toyota puisse revenir aux avant-postes.
© Julien Delfosse / DPPI
La bonne surprise du jour est à mettre à l'actif d'Alpine. Tandis que la situation est difficile en F1, elle est encourageante en WEC avec une belle 7e pour la #35 des excellents Milesi, Habsburg et Chatin qui ont fait un sans-faute. La stratégie décalée à jouer son rôle dans ce beau résultat, montrant ainsi toutes l'expérience du team en WEC ce que d'autres équipes n'ont pas forcement. La deuxième Alpine a terminé plus loin, à la 13e position avec une belle prestation de Mick Schumacher malgré quelques petites erreurs qui n'ont pas eu de grosse conséquence.
Point rassurant, la fiabilité n'a pas été mise en défaut pour cette première course ce qui est très rare pour un nouveau prototype. L'équipe de Viry-Châtillon a fait des merveilles pour fiabiliser le moteur Mecachrome. Ceci est de bonne augure pour son future développement.
© Javier Jimenez / DPPI
Pour BMW, le début en WEC avec WRT est difficile puisque la voiture n'a jamais été dans le rythme, tournant à plus de 2 secondes des Porsche. C'est un peu décevant car en IMSA, la BMW n'est pas en retrait face aux autres GTP, jouant même le titre l'an passé. On notera également quelques problèmes de fiabilité qui a forcé un passage au box pour la #16. Les deux BMW terminent respectivement 12e et 16e dans l'anonymat le plus complet.
© BMW M Motorsport
Pour leur début en prototype, Lamborghini a grandement souffert en terminant dans le fond de peloton à la 15e place. Ce n'est guère une surprise vu que la préparation a été emmaillé par un accident et que Ligier n'a pas encore d'expérience en Hypercar contrairement aux autres constructeurs de châssis, tout comme Lamborghini n'a pas d'expérience en prototype.
Néanmoins, on a vu la SC63 à son aise dans les quelques batailles qui l'a opposé à la Ferrari #51 et les chronos ne sont pas catastrophique pour autant. Ca sera une année pour apprendre chez Lamborghini avant de pouvoir espérer briller par la suite.
© Julien Delfosse / DPPI
A la toute fin du classement, on retrouve sans surprise l'Isotta Fraschini qui a dû abandonner en raison de la casse de la suspension avant gauche. Avec un équipage franchement très moyen, difficile d'espérer mieux pour cette voiture qui semble toute de même beaucoup mieux conçu que la Vanwall puisqu'elle n'était qu'a 1.4s de la Lamborghini avec un Jean-Karl Vernay qui n'a pas roulé avec ce type de voiture depuis une décennie. Avec des pilotes comme Briscoe ou Vautier, sans doute que cette voiture pourrait sortir de la zone rouge.
© Javier Jimenez / DPPI
En LMGT3, c'est une victoire Porsche avec la Porsche 911 #91 Pure Rxcing pilotée par Klaus Baschler, Alex Malykhin et Joel Sturm. Cet équipage, qui a déjà été champion l'an passé dans la Bronze Cup du GT World Challenge et plus tôt dans l'année en Asian le Mans Series, continu de faire des merveilles et sera sans doute dans la lutte pour le titre cette année.
Les deux Aston Martin complètent le podium, le Heart of Racing terminant deuxième avec Ian James, Mancinelli et Alex Riberas et le D'Station troisième avec Marco Sørensen et les français Clément Mateu et Erwan Bastard, plus habitués aux circuits français et qui nous ont offert là une prestation de première ordre en championnat du monde. Du coté de United et d'Akkodis, c'est la soupe à la grimace avec des performances pas du tout à la hauteur du standing de ces deux teams.
© Julien Delfosse / DPPI
