Depuis le retour du Safari Rally Kenya en WRC, Toyota s'y est imposé à chaque reprises, soit 5 fois d'affilée. Ici, c'est Elfyn Evans et Scott Martin qui s'imposent pour la première fois, rejoignant au palmarès leurs compatriotes (et regrettés) Colin McRae et Richard Burns.
Elfyn Evans a maîtrisé les conditions extrêmes du Safari Rally Kenya pour remporter une victoire historique dimanche et consolider son avance dans la course au titre du Championnat du Monde des Rallyes.
Safari Rally Keny, Evans rejoint McRae et Burns
Le Gallois copiloté par Scott Martin, a devancé Ott Tänak de 1'9"9 pour signer son deuxième succès de la saison. Grâce à cette performance, il établit le plus grand écart de points jamais enregistré après trois manches d’un championnat WRC.
Déjà en pleine confiance après sa victoire en Suède et sa deuxième place au Rallye Monte-Carlo, le Gallois possède désormais une avance de 36 points en tête du classement pilotes, creusant l’écart avec ses poursuivants après la troisième épreuve sur quatorze.
Son succès s’est construit sur un parcours exigeant de quatre jours, débutant jeudi à Nairobi avant de plonger dans la redoutable vallée du Grand Rift kenyan. Comme toujours, le Safari a attiré une foule massive, avec plus de 250 000 spectateurs estimés par la police, en hausse par rapport aux 188 000 de 2024. Evans a pris les commandes du rallye vendredi soir après que Tänak, leader initial, ait perdu du temps à cause d’un arbre de transmission cassé sur sa Hyundai i20 N Rally1. Dès lors, il n’a plus lâché la première place.
Son rallye n’a toutefois pas été sans accroc. Il a surmonté des crevaisons et des tête-à-queue en début d’épreuve, puis a géré avec prudence un problème électrique lors de la dernière étape dimanche. Tänak a réduit l’écart sur la fin, mais Evans a tenu bon pour devenir seulement le troisième Britannique à remporter le Safari, rejoignant ainsi les légendes Colin McRae et Richard Burns.
Double podium pour Hyundai, désillusion pour Toyota
Tänak a été accompagné sur le podium par son coéquipier et champion du monde en titre Thierry Neuville, qui termine à 2'22"1 après un week-end mouvementé. Le Belge a écopé d’une pénalité d’une minute vendredi pour un changement de boîte de vitesses tardif, avant d’être encore pénalisé pour un faux départ et un retard après avoir réparé le système de refroidissement de sa voiture samedi.
Malgré ces mésaventures, Hyundai signe son meilleur résultat au Safari avec un double podium. En revanche, malgré la victoire d’Evans, Toyota GAZOO Racing n’a placé qu’une seule voiture sur le podium pour la première fois dans l’histoire de l’épreuve.
Un doublé Toyota semblait pourtant possible jusqu’à ce que Kalle Rovanperä, chute de la deuxième à la cinquième place samedi après-midi en raison de dommages à la suspension arrière. Sa malchance s’est poursuivie dimanche avec un abandon sur problème électrique, le reléguant à 57 points d’Evans au championnat. Takamoto Katsuta était en lice pour la quatrième place malgré plusieurs crevaisons et un coup de chaud, mais un tonneau dans la Power Stage l’a relégué à la cinquième place derrière Sami Pajari (Toyota).
Grégoire Munster a terminé sixième sur sa Ford Puma Rally1 après avoir surmonté un problème de boîte de vitesses, tandis que Gus Greensmith a remporté la catégorie WRC2 avec plus de trois minutes d’avance sur Jan Solans, ce dernier ayant perdu du temps après un tonneau dans l’ES18. Le gentleman driver Jourdan Serderidis s’est classé neuvième au général avec une autre Puma, tandis que le Paraguayen Fabrizio Zaldivar a complété le podium WRC2 et le top 10. Quant à Adrien Fourmaux, il fait plus que limiter la casse après son abandon du premier jour. Il est le plus rapide du Super Sunday et de la Power Stage, inscrivant donc 10 points.
Cap sur les Canaries
Le WRC se dirige maintenant vers un défi inédit avec le Rallye Islas Canarias, une épreuve 100 % asphalte basée sur l’île de Grande Canarie, prévue du 24 au 27 avril.