Le gouvernement des Bahamas a dévoilé au cours de l'été 2014 un programme comprenant un circuit de "classe mondiale" mais aussi un complexe à New Providence. Ce programme, évalué à 10 millions de dollars, a reçu le partenariat de la FIA et a pour but de promouvoir le tourisme sportif du pays.
Le Dr Daniel Johnson, Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, s’explique sur cet investissement. "Nous travaillons en partenariat avec les meilleures marques dans le monde pour apporter les événements les plus passionnants aux Bahamas et en faire une partie intégrante de notre calendrier" , indique le Dr Daniel Johnson. "L’investissement en vaut la peine. Nous sommes engagés à construire une piste de classe mondiale" .
Le Ministre compare ce nouveau projet à un autre, mené récemment par le pays. "Vous avez vu ce que nous avons fait avec la piste d’athlétisme de premier plan au stade Thomas A. Robinson. Nous allons reconstruire une piste de classe mondiale pour les sports mécaniques aux Bahamas pour des usages multiples", explique-t-il. "Moto, Dragsters, Dirt Racing, toutes sortes de courses. Ce sera une opportunité fantastique pour les Bahamiens" .
Ce projet ne dispose pas encore d’un emplacement décidé, même si un lieu non loin du Queen Elizabeth Sports Centre a été évoqué. Mais quoi qu’il en soit, le Ministre espère accueillir une évènement majeur dès 2016. "Nous regardons deux lieux et avons deux options", déclare le Dr Daniel Johnson. "Nous espérons que la piste sera terminée d’ici l’année prochaine" .
Ce projet pourrait avoir un rapport avec la récente nomination de David McLaughlin, Président du Bahamas Speed Week Revival, à la direction de la FIA. L’homme dispose d’une expérience s’étendant sur trois décennies. Il a créé avec son entreprise (Force) la série historique de la F1 en 1986, devenue aujourd’hui la FIA Masters Historic F1 Championship. "Il est important de comprendre que c’est vraiment un circuit des Bahamas. Il ne s’agit pas d’un évènement d’une semaine de la Speed Week. Ce sera vraiment un événement national. Au cours des années à venir, une fois qu’elle sera créée, ce sera vraiment un avantage pour beaucoup de gens dans la société" , dit-il. "La FIA n’est pas seulement intéressée par la Formule 1, mais très intéressée par la base et le sport automobile pour tous les aspects sociaux qu’il apporte" .
David McLaughlin explique qu’un programme dans les écoles publiques existe déjà : EduKarting. Ce programme vise à apprendre sur une semaine aux élèves à piloter un karting, à l’entretenir, à travailler en équipe et à développer un projet afin de piloter (budget, création de logos). Selon lui, le circuit ne sera pas "un coût, mais un investissement" .
Bien entendu, ce projet ambitieux ne fait pas que des heureux. Il est même fortement critiqué. Peter Turnquest, député du East Grand Bahama, doute de l’avantage économique du développement du tourisme basé sur la compétition automobile dans le pays. Il estime que le gouvernement devrait regarder la faisabilité de ce projet à 10 millions de dollars. Gowon Bowe, co-président du CRT (Coalition pour une Taxation Responsable), est aussi préoccupé par ce projet. Ce dernier estime qu’un projet d’une telle envergure ne devrait pas être financé par l’État.
"Pour quelque chose comme une piste, ce serait idéal si l’on pouvait trouver un investisseur privé disposé à prêter de l’argent et ensuite utiliser le produit pour être en mesure de le rembourser" , explique Gowon Bowe. "C’est une chose à laquelle nous devons faire très attention parce que tout cela peut sembler bien, et il y a le potentiel pour générer des revenus à l’avenir ; mais peut-on générer suffisamment de revenus et permettre au gouvernement de récupérer son investissement ? Je pense que c’est une chose qui correspond plus au secteur privé qu’au gouvernement" .
Aujourd'hui, ce projet si ambitieux reste en suspens et sans aucune avancée concrète. L'idée de voir un jour un Grand Prix sur l'île des Caraïbes s'éloigne pour ne pas dire qu'il n'a été qu'un doux rêve politique.