Récemment le Groupe FCA (Fiat Chrysler Automobiles) et Renault ont entrepris un rapprochement, suspendu aux exigences du Gouvernement Français et finalement abandonné par Fiat. Mais en coulisses les discussions sont relancées.
John Elkann avait décidé de retirer son offre aux premières heures du 6 juin dernier (un communiqué de presse dans la nuit) suite aux volontés du Gouvernement Français d'avoir un délai supplémentaire de réflexion, une position qui n'a pas plus au dirigeant italien.
Les discussions Fiat / Renault reprennent
Dans les premières tractations il y avait plusieurs points noirs. Le deal entre Fiat et Renault excluait un peu Nissan, le partenaire de 20 ans du losange dans l'Alliance Renault-Nissan. Le constructeur nippon n'était pas totalement exclu de ce nouveau rapprochement, car il était utile à l'expansion des deux autres constructeurs, mais le mariage lui a été un peu imposé.
L'autre point délicat provient de la récente affaire Carlos Ghosn, l'ex-homme à la tête de l'Alliance, de Renault, de Nissan et de Mitsubishi a été démis de ses fonctions suite à des soupçons de fraude aux fisc respectifs de ses pays de résidence. Enfin, pour Fiat, l'implication du Gouvernement Français dans le Capital de Renault n'aide pas aux négociations, le voyant même comme un frein.
Cependant, la reprise des négociations pourraient donner une autre issue avec un nouveau scénario. Premièrement, Nissan demanderait à Renault d'abaisser sa prise de Capital de 43,4 % aujourd'hui à une valeur bien moindre (sans la préciser toutefois). Ceci inciterait le constructeur nippon à considérer la nouvelle alliance entre Fiat et Renault.
De son côté, Fiat via John Elkann et Jean-Dominique Senard (Président de Renault) auraient repris contact et se seraient réunis au Japon à Yokohama, le siège social de Nissan pour convaincre leurs homologues nippons.
Il existe des tensions entre les différents Conseils d'Administration de Renault et Nissan, la logique industrielle et les économies réalisées par l'alliance Fiat-Renault pourrait aider à circonscrire ces conflits.
Les difficultés financières et les capacités de production de Fiat inquiètent Nissan, qui ne veut pas d'un partenaire qui ternisse l'équilibre de l'Alliance Renault-Nissan actuelle. Le précédent deal entre Fiat et Renault, comprenait que la prise de Capital de ces deux sociétés le soit par une société hollandaise.
De son coté, l'État Français est prêt à revoir sa prise de participation dans le Capital de Renault à la baisse. Le Ministre des Finances, Bruno Le Maire, voit toujours une belle opportunité dans cette alliance entre Fiat et Renault.
Toutefois les garanties concernant l'emploi étant l'une des prérogatives à laquelle il ne faudra pas se dédouaner... on sait ce que valent les promesses des actionnaires... Si la fusion doit se concrétiser, il faut comprendre que cela sera plus une question de semaines plutôt que de mois...