Cela devait être une étape marathon entre la deuxième et la troisième spéciale, mais à cause des intempéries à Al Artawiyah, les concurrents ont dû se rabattre sur le bivouac d'Al Qaisumah. Et c'est Sébastien Loeb qui a décroché la victoire d'étape.

Véritablement submergé par les eaux, le bivouac d'Al Artawiyah a été privé de la soirée si spéciale de l'étape marathon qui devait s'y tenir. Mais c'est l'essence même du rallye-raid que de se plier à la nature : organisation comme concurrents se sont déroutés sans sourciller vers le bivouac de l'étape 3.

Dakar, les déclarations après l'étape 2

Stéphane Peterhansel

J'espère qu'on gagnera des étapes d'ici la fin, mais c'était un peu particulier aujourd'hui, je crois que je n'étais jamais parti d'aussi loin. On a senti la voiture lourde parce que le sable était très remué, donc ça prend beaucoup de puissance et dans ces conditions c'est difficile de comparer les temps.

Maintenant on va essayer de gagner des spéciales et d'éprouver la voiture, de préparer l'année prochaine en réalité. Hier c'était un problème de châssis et on a arraché le triangle arrière, mais par rapport à ce qu'on connaît de la voiture, ce n'était pas normal qu'on ait le problème qui nous a stoppés.

Sébastien Loeb

Ça a attaqué fort, c'est devenu une spéciale de WRC entre deux pilotes WRC. On était à bloc complet, finalement j'ai réussi à grapiller du temps à Nasser, probablement parce que c'est lui qui faisait la trace dans les dunes. On a fait une spéciale parfaite, pas d'erreur et pas de crevaison. On est très serré, le rythme des deux voitures est très proche cela permet de faire de belles bagarres.

Notre voiture est dans le coup, en tout cas face à la Toyota. Je ne voulais pas dépasser Nasser, mais ça devenait très caillouteux. On arrivait sur des plateaux qui levaient de la poussière, alors j'ai préféré le doubler en arrivant sur la fin. Je préfère que ce soit lui qui prenne les risques que moi !

© DR - Sébastien Loeb

Nasser Al-Attiyah

On a heurté une pierre dans les 10 derniers kilomètres, mais nous avons décidé de ne pas nous arrêter pour ne pas perdre trois minutes supplémentaires. Je suis plutôt content de cette étape, nous avons ouvert toute la journée alors que ce n'était pas si facile. On dirait qu'il y a un duel !

Et il se peut qu'on se bagarre jusqu'à la fin, mais il y a encore un long chemin jusqu'à l'arrivée. Je vois que la BRX a progressé depuis l'année dernière et Seb est très rapide, mais nous avons fait du bon boulot. Aujourd'hui on perd, demain on débutera l'étape derrière lui, on ne sait pas qui gagnera. J'ai le sentiment qu'il y aura des surprises sur ce Dakar.

Guillaume de Mevius

Le jeune pilote belge dispute son premier Dakar dans des conditions inattendues… et remporte sa première spéciale.

Mon premier Dakar n'a pas commencé comme prévu, j'ai dû trouver un nouveau copilote en urgence, Kellon Walch. Ensuite hier on a cassé notre différentiel et on a perdu sept heures bloqués dans les dunes, ce n'est pas le début qu'on avait espéré. Mais aujourd'hui on gagne l'étape. Je ne m'y attendais pas parce qu'on a roulé proprement tout le long, on n'a pas fait d'erreurs de navigation, on n'a pas sur-attaqué.

On s'est même arrêtés pour donner une roue à un coéquipier ! En partant derrière, je pensais qu'on serait désavantagés, mais en fait ça s'est bien passé. J'ai toujours vu mon père participer au Dakar. Lui a gagné des étapes « au général » (toutes classes auto), donc ce sera mon prochain objectif.

© DR - Guillaume de Mevius