A chaque début de saison c'est le même rituel pour les fans, on attend la présentation des nouvelles monoplaces. De l'enthousiasme à la déception, c'est par leur design qu'on évalue parfois leur niveau de performances.

Une monoplace qui est belle est une monoplace rapide... Voici l'adage qui traîne depuis quelques années dans le paddock ! Mais, au fait, qu'est-ce qu'une monoplace esthétique ? Ici, on pense qu'on a trouvé le best-of du mauvais goût.

Tyrrell P34

Jody Scheckter - Monaco 1976 - Pyrrell P34

Il était impossible de ne pas débuter par cette monoplace qui ne possédait pas 4, mais bien 6 roues ! La Tyrrell P34 conçue par l'ingénieur britannique Derek Gardner, cette surprenante monoplace sera alignée en 1976 alors que Ken Tyrrell était de réputation plutôt conservateur. A l'avant, la P34 était équipée de 4 roues de 10 pouces, elle fera sa meilleure prestation lors de sa 4e sortie lors du Grand Prix de Suède avec le doublé à la clé. La suite de la saison ne sera pas aussi glorieux, la saison 77 n'ira pas dans le bon sens non plus. L'ingénieur Gardner sera remplacé par Maurice Philippe, quant à Goodyear ils refuseront de développer à nouveau des pneus de petites taille.

Renault R29

© Renault R29

© Renault R29

C'est en 2009 que la FIA opère des changements de réglementation qui vont modifier l'apparence des F1. Les ailerons avant et arrière vont subir une déformation de taille. Plus étroit et plus haut perché à l'arrière, la monoplace adopte un profil "boite à chaussure". A l'avant c'est un véritable chasse-neige à la conception épurée qui remplace les rasoirs 5 lames aperçus en 2008. Alors la Renault R29 n'est pas la seule a adopter ce design canard boiteux, mais il en fallait une pour illustrer !

Ferrari F2012

© Ferrari F2012

© Ferrari F2012

En 2012, les règles évoluent dans le sens de la sécurité et la FIA impose une hauteur limite pour les museaux des monoplaces. Qu'à cela ne tienne les ingénieurs ne veulent pas casser leur conception, ils vont donc adopter les nez à étages. Pour l'esthétique on repassera...

Williams FW26

© Williams FW26

© Williams FW26

L'écurie Williams était en lutte pour le titre avec Ferrari au début des années 2000. Si elle échoua de peu en 2003, le design de la monoplace 2004 a proposé à son tour sa vision de l'échec. L'ingénieur aérodynamicien en chef était une femme du nom de Antonia Terzi, transfuge dans l'hiver de chez Ferrari. Si les Rouges voulaient entraver la bonne marche en avant de l'écurie Williams, elle n'aurait pu s'y prendre autrement. Pour la fin de saison, Williams abandonna son museau de morse (à double quille) pour un nez plus conventionnel, sans plus d'efficacité pour autant.

March 711

© March 711

© March 711

Au début des années 70, la Formule 1 toujours artisanale rivalisait d'idées dans la course au développement. L'ère des appuis aérodynamiques faisant le bonheur des ailerons en tous genres, March décida d'élever ce dernier à son maximum possible. Le gain en performances était quasi-nul et n'apporta pas à l'écurie les résultats espérés. Le modèle suivant reviendra dans un moule plus conventionnel.

Ligier JS5

© Ligier JS5

© Ligier JS5

Assurant la relève de Matra qui s'est retiré de la F1, Ligier construit son projet autour du cigarettier Seita (Gitanes) et du V12 Matra. La première ébauche de la monoplace fut présentée en aquarelle dans le magazine Sport Auto (le magazine de Gérard Crombac) de septembre 1975. Sa carrosserie jamais vue jusqu'alors lui permet d'être en lumière face à ses rivales. Le pilote sera Jaques Laffite qui décrocha son baquet face à Jean-Pierre Beltoise lors d'essais organisés au Circuit Paul Ricard.

Honda RA108

© Honda RA108

© Honda RA108

La saison 2008 sera la dernière pour Honda en tant que constructeur de châssis. La monoplace était mauvaise à tel point qu'elle failli coûter la carrière aux pilotes Jenson Button et Rubens Barrichello qui n'attiraient plus la convoitise des patrons d'écurie. Les forces de Honda étaient toutes projetées dans le modèle de 2009, qui deviendra par la suite la BrawnGP. La livrée écolo-planète bleue et les oreilles de Dumbo permettent à la Honda RA108 de figurer dans ce classement.

Caterham CT05

© Caterham CT05

© Caterham CT05

Alors certes la saison 2014 ne nous a pas offert les meilleurs museaux de Formule 1, mais Caterham y est allé de bon cœur. Si Toro Rosso avait équipé sa monoplace d'un nez de fourmilier, Jean-Eric Vergne s'exclamera lors de sa présentation : "c'est un garçon !". Sur la Caterham, la protubérance est assez disgracieuse et n'influença pas sur les performances. Une version plus lissée de ce nez apparaîtra plus tard dans la saison et peint en noir pour effacer cet handicap physique.

March 751

© March 751

© March 751

Une nouvelle apparition de March dans ce classement. Après la 711, voici la 751 qui a repoussé son aileron arrière sur un plateau indépendant. Un véritable chariot-élévateur. A noter que cette March aura eu à son bord la première femme a inscrire des points en Formule 1 (Lella Lombardi). Pour être plus précis, c'est le point de la sixième place, divisé de moitié soit 0,5 point car ce fut lors du Grand Prix d'Espagne en 1975 à Montjuïc, cette terrible course fut arrêtée avant la moitié de sa distance parcourue à cause d'un accident faisant 5 morts parmi le public.

Eifelland Type 21

© Eifelland Type 21

© Eifelland Type 21

Cette Eifelland est une March 721 (encore !!!) redessinée par son concepteur Luigi Colani. Son design se voulant futuriste, c'était une approche étonnante pour l'époque. Malheureusement, ni les résultats, ni l'envie de poursuivre l'aventure permettront à l'écurie de perdurer. La Eifelland ne fit que 8 apparitions en Grand Prix.

Lotus E22

© Lotus

La saison 2014 aura définitivement proposé les designs les plus moches. La Lotus E22 avait une particularité par rapport aux autres monoplaces, un double-nez. Mais ce fut interdit par la FIA, Lotus avait déjà défini son concept de museau ouvert pour un meilleur écoulement central de l'air pour alimenter le fond-plat. Pour pallier à l'interdiction du règlement, l'une des deux extrémités fut raccourcie pour qu'il n'y ait qu'une seule mesure, la plus longue, qui comptabilise un seul nez.

Ensign N179

© Ensign N179

© Ensign N179

L'idée d'un refroidissement différent anime le design de cette Ensign. Les radiateurs occupent donc toute la face avant, sur le papier c'était logique, dans la pratique c'était une catastrophe. La "râpe à fromage" n'a pas fonctionné comme ses concepteurs l'auraient voulu, la dissipation thermique était mauvaise, la température dans le cockpit insupportables pour les pilotes.