Ferrari SF16-H

Ferrari SF16-H


Après une saison 2015 marquée par trois victoires plutôt opportunistes, la Scuderia Ferrari se devait de hausser le niveau d'agressivité global d'un cran supplémentaire sa nouvelle arme pour la saison 2016, la dénommée SF16-H, le "H" ayant bien entendu la signification "Hybrid".

Conçue sous l'impulsion du réputé James Allison, artisan des très correctes Lotus E20 et E21, cette nouvelle Ferrari indique que l'équipe de développement n'est pas repartie d'une feuille totalement blanche. Cependant, le concept 2016 reste toutefois globalement revu très en profondeur.

Suspension

Le principal changement opéré cette saison concerne l'abandon des suspensions à tirants du train avant pour se diriger vers un design plus conventionnel à poussoirs que l'on retrouve désormais chez toute la concurrence.
Les tirants utilisés à l'avant sont complexes à mettre au point et à exploiter correctement en piste car ce choix technique peut perturber le confort de pilotage et donc gêner la confiance du pilote. Bien que, sur le papier, les tirants ont l'avantage d'améliorer le centre de gravité puisque les masses de l'ensemble du système d'amortissement sont situées plus en bas de la monocoque.

Ferrari SF16-H

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Museau

Également, La Scuderia quitte enfin le concept de museau long, pour se diriger vers un plus court à mi chemin entre le design vu chez Williams et celui de Red Bull, dans le but de maximiser l'écoulement du flux d'air sous le nez afin d’alimenter davantage en air le fond plat, ce qui permet d’augmenter enfin la quantité d'appuis aérodynamique par effet de sol en augmentant le volume de la couche d'air sous le fond plat et augmenter la dépression et enfin alimenter correctement le diffuseur. Le museau court a également un impact légèrement profitable en terme d’allègement.

Ailerons

L'aileron avant est subtilement revu, mais il reprend le concept aperçu fin 2015 ayant des dérives verticales sur les cotés plutôt hautes qui servent à canaliser le flux d'air le plus possible autour du pneumatique, tout en devant offrir également une bonne quantité d'appuis aérodynamique supplémentaire.

L'aileron arrière au design maîtrisé depuis quelque temps subit que peu de modifications puisqu'il doit rester en adéquation avec le règlement technique qui est très strict. Il évolue malgré tout en ayant des courbes retravaillées aérodynamiquement dans le but d'accroitre l’appui qui génère tout en limitant le plus possible la trainée.

Ferrari SF16-H

Ferrari SF16-H

Pontons :

Les ouïes de refroidissement des pontons sont revues et restent globalement massives, ce qui permet un apport d'air frais plus optimal dans le but de dissiper la quantité de calories supérieure causée par l'augmentation en puissance du groupe motopropulseur 2016.
Les dérives verticales de pontons servant à améliorer la canalisation du flux d'air autour des pontons sont également redessinés tout en étant plus larges.

A noter que le prolongement des pontons vers le capot moteur a un profil plus doux qu'auparavant ce qui permet d'améliorer légèrement l'écoulement du flux d'air sur la partie arrière de la monoplace.

Analyse Power Unit

Concernant l'ensemble moteur, des rumeurs évoquent un repositionnement de l'intercooler (échangeur air/eau jusqu'à cette saison) de turbo qui quitte le positionnement dans le "V" central du moteur. Ce changement d'intégration permet de libérer ainsi de la place derrière le compartiment moteur, et donc de concevoir un capot moteur davantage affiné et abaissé pour le flux d'air.
La place dégagée a permis à cet endroit d'y installer le MGU-H et d'abaisser la boite à air équipée de trompettes à longueur variable, choix technique et stratégique initié par Mercedes, qui a adopté pour des trompettes d'admission à longueur variable depuis 2015.
Cela permet de réduire la taille du conduit d'admission (air horn) qui a été redessiné pour l’occasion puisqu'il quitte sa forme triangulaire pour une forme plus arrondie sur le dessus, ce qui a pour avantage de minimiser la trainée aérodynamique.

Les intercoolers sont donc montés dans les pontons, devant les radiateurs de refroidissement moteur, ce qui aide à équilibrer davantage la répartition des masses de l'ensemble de la monoplace, et aide à assainir le comportement de la monoplace qui devient plus équilibrée, et moins joueuse .

Pour la partie échappement, en accord avec la réglementation technique 2016, la sortie d'échappement est suppléé par deux nouvelles sorties plus petites en dessous qui correspondent à l'évacuation du surplus de pression généré par les wastegates (valves de décharge du turbo).
Chaque wastegate est disposée plus en bas sur le coté dans le compartiment moteur, toujours dans l'optique d'une intégration mieux agencée mais aussi plus efficace sur le plan de la performance.
A noter que le règlement technique offre une certaine liberté de design de sortie de wastegate du moment qu'elle est clairement détachée de la sortie d'échappement, et que chaque sortie de wastegate corresponde bien pour une seule et unique wastegate.

Ferrari SF16-H

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Body

Le capot moteur fonctionne sur un schéma de flux interne, c'est à dire que le design de la monoplace privilégie l'écoulement de l'air issu des pontons dans le compartiment moteur, pour être extrait vers le diffuseur et la sortie d'échappement.
Grâce à un travail en profondeur d'amélioration d'intégration des éléments du groupe motopropulseur, ce qui est le cas du MGU-K qui est avancé vers l'avant permet au corps de la monoplace de devenir légèrement plus effilé que la saison passée, ce qui constitue indubitablement au final un avantage favorable pour la vitesse.
Ce travail sur l'amélioration de la finesse de l'ensemble accentuée par rapport à la saison précédente laisse supposer que la boite de vitesse et le différentiel ont été revus pour être davantage compacts.

Pour conclure, on peut déduire que l'équipe technique de la Scuderia n'a pas décidé de repartir totalement de zéro pour concevoir la monoplace 2016 puisque la SF15-T de la saison passée s'est révélée être une bonne monoplace, quoique malgré tout inférieure à la magistrale W07 du concurrent Mercedes.

Avec une supposée amélioration de la puissance du groupe motopropulseur 2016, une intégration des différents éléments principaux de l'ERS totalement optimisée, et les importantes corrections techniques et aérodynamiques opérées sur le châssis, il n'est pas à exclure que cette nouvelle Scuderia Ferrari 2016 puisse donner davantage de sueurs froides à Mercedes au fil de cette nouvelle saison qui s'annonce déjà passionnante.