Il y a actuellement en coulisses, des relents d'un conflit FISA / FOCA entre la FIA et la FOM (qui gère les droits de la F1). Une guerre entretenue par les déclarations et prises de position de Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA.

C'est un doux euphémisme de dire que le torchon brûle entre la FIA et la F1 après plusieurs sujets épineux sur lequel le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, aurait dépassé le cadre de ses fonctions. Ce dernier souhaiterait à présent se mettre en retrait de la F1.

Mohammed Ben Sulayem, en retrait de la F1 !

Actuellement en F1, il ne se passe pas une semaine sans que l'on ait une petite déclaration d'un camp ou de l'autre en rapport avec la discipline et qui ravive le brasier à peine circonscrit. Les prises de parole de Mohammed Ben Sulayem au sujet de la F1 sont bien trop personnelles et dépassent souvent le cadre de ses fonctions et de neutralité en tant que président de la FIA.

Parmi les sujets épineux, Mohammed Ben Sulayem a été critiqué sur son enthousiasme très appuyé quant à l'arrivé probable de l'écurie Andretti-Cadillac en F1. Une onzième équipe qui ne fait pas l'unanimité par les dix écuries déjà en place dans le paddock et qui doit encore être soumise à l'approbation de la FIA. La FIA a d'ailleurs ouvert les inscriptions pour deux équipes supplémentaires, avec des candidatures qui devront être rigoureusement étudiées. Pourtant à entendre l'euphorie dans les déclarations de Ben Sulayem, l'arrivée d'Andretti semblait déjà promise.

Une autre prise de position qui n'a pas du tout plu et celle du dossier de la valorisation de la F1. Un sujet sur lequel la FIA n'a pas à intervenir puisqu'elle n'est régente que du règlement technique et sportif, mais pas du volet marketing et des droits commerciaux, c'est la FOM qui gère cela.

Pourtant, quand un fonds d'investissements d'Arabie saoudite s'était porté candidat au rachat de la F1, Ben Sulayem avait alors qualifié "d'exagérée" l'estimation faite de 20 milliards de dollars du "produit F1". En réplique, une lettre des avocats de la FOM avait alors dénoncé les agissements de Ben Sulayem qui dépassait le cadre de ses fonctions (et portait atteinte à l'image de la F1).

D'autres sujets sont venus assombrir les relations entre la FIA et la F1, on a eu la directive qui interdisait aux pilotes leur prise de parole politique et personnelle non approuvées par la FIA. Ou encore, au début de son mandat (fin 2021), d'anciennes déclarations datées de 2002 avaient déjà entachées l'image du nouveau président où Mohammed Ben Sulayem disait "qu'il n'aimait pas les femmes qui pensaient être plus intelligentes que les hommes".

Toutes ces situations ont fragilisé les relations entre la FIA et la F1, au point que certains patrons d'écurie souhaitaient le départ de Ben Sulayem de la tête de la FIA. Ce dernier a bien senti que sa position était désormais délicate et a décidé d'envoyer un mail aux équipes ce lundi après-midi pour souligner son intention de prendre du recul vis-à-vis de la F1 (il ne quitte pas ses fonctions auprès de la FIA), c'est ce qu'indique le DailyMail.

"Mon objectif déclaré était d'être un président non exécutif via le recrutement d'une équipe de managers professionnels, ce qui a maintenant été largement réalisé", indique la lettre. "Par conséquent, à l'avenir, votre contact quotidien pour toutes les questions relatives à la F1 sera avec Nikolas Tombazis et son équipe, tandis que je me concentrerai sur les questions stratégiques avec mon équipe de direction."

En effet, en janvier dernier la FIA avait annoncé avoir opéré une réorganisation interne où Nikolas Tombazis prenait en charge la supervision des monoplaces au sein de la FIA en devenant directeur. Ceci devrait peut-être apaiser les tensions entre la FIA et la F1, alors que Mohammed Ben Sulayem se retrouve en position fragilisée pour le renouvellement de son mandat qui arrivera à expiration fin 2025.