Lors d'une conférence à la Deutsche Bank, Greg Maffei, directeur général de Liberty Media, s'est exprimé sur une situation créée par Bernie Ecclestone.
L'ancien argentier de la F1 a-t-il rendu la vie difficile au nouveau propriétaire de la F1 ? C'est en tout cas ce que suggère Greg Maffei.
"Nous avons eu beaucoup de problèmes, en partie parce que nous sommes publics et qu'ils peuvent voir les tarifs, et aussi en partie parce que Bernie a suggéré à beaucoup d'entre eux qu'ils payaient trop cher'', explique-t-il dans une conférence à la Deutsche Bank.
Une situation anxiogène créée par Bernie Ecclestone
La situation actuelle, connue par Liberty Media, est en partie de la faute de Bernie Ecclestone. Bien que l'ancien dirigeant de la F1 ait apporté de nombreuses courses au calendrier de la F1, il ne l'a pas fait à n'importe quel prix.
Prenons le cas de Silverstone, qui a décidé de rompre son contrat avec la F1 et dont la dernière course aura lieu cette saison. Le contrat initial, signé en 2010, portait sur 15 millions d'euros, avec une indexation de 5% chaque saison. Le Grand Prix de Grande-Bretagne 2019 devrait coûter, en frais d'hébergement, 23,3 millions d'euros au circuit, financé exclusivement par des fonds privés, soit 55% de plus qu'au départ.
Mais cette clause n'est pas exclusive au circuit de Silverstone puisque l'ensemble des circuits l'ont, allant d'une indexation moindre à une indexation vertigineuse. Le Grand Prix des Etats-Unis, couru à Austin, aurait une indexation de 10% par an.
La situation complexe des circuits met Liberty Media dans une situation complexe, au moment où les promoteurs veulent réduire la facture pour accueillir la F1. Le Grand Prix d'Italie compte demander une baisse de la facture, qui s'élèverait en 2019 à plus de 21 millions d'euros.
Mais Liberty Media s'est tiré une balle dans le pied
En 2018, les revenus issus des Grands Prix représentaient 33,8% du chiffre d'affaires total, soit 617 millions de dollars. Cinq Grands Prix sont en fin de contrat, soit un manque à gagner, sans signature pour la saison prochaine, de 130,9 millions de dollars.
Liberty Media sait que les négociations avec les promoteurs seront difficiles. D'autant que le propriétaire de la F1 s'est tiré une balle dans le pied avec le Grand Prix de Miami.
Pour ce second Grand Prix voulu dans le pays de l'Oncle Sam, Liberty Media acceptait des conditions plutôt inédites dans l'organisation d'un Grand Prix de F1. Cela comprenait la prise en charge des frais d'hébergement de la F1. Offrir un tel privilège n'est pas sans risque dans les futures négociations, avec une demande de rabais importante. D'autant que les gouvernements paient en général pour la plupart des Grands Prix. Le Mexique a décidé de supprimer l'aide pour la F1, l'Espagne va renégocier l'aide avec la municipalité de Barcelone après les élections. Une perte des revenus aurait des conséquences néfastes pour les comptes de la F1 et, a posteriori, pour les revenus des équipes. Les autres sources d'argent de la F1 ne permettent pas de compenser cette diminution.
Une rumeur annoncée le possible rachat de certains circuits par un SPAC afin de réduire l'ensemble des coûts d'hébergement de la F1. Des personnes hautement placées dans le sport automobile seraient en lien avec ce projet.
Greg Maffei n'a pas tort sur l'incidence des propos (et des actions passées) de Bernie Ecclestone aux promoteurs mais Liberty Media s'est mis dans une situation délicate avec la volonté d'un Grand Prix à Miami, dont le contrat est loin d'être signé...