Pour finir premier d'une course, il faut premièrement... finir ! L'adage est aussi valable lorsqu'il faut inscrire des points lors d'une course. Malheureusement certains sont victimes de casses mécaniques, ou d'erreurs de pilotage. Quand parfois les abandons en F1 sont issus de raisons étranges...
C'est le réflexe de chacun lorsqu'on voit une voiture au ralenti, on se demande toujours quelle est la raison de la panne. Même avec un panache de fumée, la cause n'est pas forcément celle que l'on croit. Voici un florilège des abandons les plus étranges.
Ces abandons en course assez étranges
Mark Webber, Transmission électrique
Le Grand Prix de Singapour 2008 était un événement, ce fut le premier couru de nuit. Un spectacle télégénique incroyable, malheureusement il ne dura que 29 tours pour Mark Webber. Alors pilote pour Red Bull Racing, sa RB4 fut victime d'interférences électriques causant des dégâts à sa transmission.
En effet, plusieurs pilotes s'étaient plaints des mêmes effets sur le circuit aux alentours du Anderson Bridge, mais seul Mark Webber en paya le prix en course. Alors qu'il entamait (et terminait) son 30e tour, sa boite de vitesses essaya de sélectionner 2 rapports simultanément. Il ne put éviter le contact sous le pont dans le dernier secteur.
Gerhard Berger, suspendu à son sort
C'est lors du Grand Prix du Portugal à Estoril en 1993 que l'autrichien va connaître une désagréable aventure. Cette course allait sacrer pour la 4e fois Alain Prost (Williams) et la seconde victoire en carrière de Michael Schumacher (Benetton). Au 35e tour la Ferrari de Gerhard Berger rentre aux stands, il est alors en 6e position dans la course.
L'arrêt s'effectue correctement, mais en regagnant la piste, sa suspension active se brisa. Gerhard Berger devint passager de sa monoplace qui traversa à la perpendiculaire la piste. Il évite de justesse et à pleine vitesse la Footwork de Dereck Warwick et la Sauber de JJ. Lehto. La Ferrari frappe de face les rails de sécurité avant de terminer sa course dans les graviers, Berger échappe au drame !
Christijan Albers, faire le plein de sensations
C'est lors du Grand Prix de France 2007 à Magny-Cours que Christijan Albers va abandonner sa course à la sortie des stands. Comment cela est-ce possible ? C'est au 28e tour que le néerlandais effectue un arrêt à bord de sa Spyker-Ferrari. Les mécaniciens procèdent au remplacement des 4 roues et au ravitaillement en essence.
Il y a un homme "à la sucette" qui doit donner l'ordre au pilote de repartir lorsque tout est terminé. Mais ce jour-là, Albers devait penser qu'une fois les roues changées il pouvait repartir... Ce qu'il fit, avant même que le panneau ne soit relevé, il embarqua avec lui le système de ravitaillement, le pompe accrochée à sa monoplace, il abandonna quelques mètres après la sortie des stands.
Johnny Herbert, "clé-en-main"
C'est lors du Grand Prix d'Italie à Monza en 1998 que Johnny Herbert va connaître une belle frayeur en course. Le 13e tour sera fatal à sa course, dans le second virage Lesmo il partira en tête-à-queue pour abandonner. Mais pourquoi donc ?
Ce n'est pas une erreur de pilotage, mais simplement que le pilote ne pouvait tout simplement pas freiner. En effet, un mécanicien a oublié une clé dans le cockpit de la Sauber, et celle-ci s'étant logé sous la pédale de freins. Les mécaniciens du pilote britannique lui ont concocté un abandon "clé-en-main"...
Jenson Button, chaleurs à Monaco
Le Grand Prix de Monaco 2010 allait nous offrir 4 interventions de la voiture de sécurité. La première fut de sortie pour cause d'accident dans le tunnel dès le 2e tour de la Williams de Nico Hülkenberg. Les voitures sont au ralenti derrière le Safety-Car, les températures montent dans les compartiments moteur.
Une Formule 1 n'étant pas étudiée pour rouler à des vitesses basses, les radiateurs n'étant refroidis que par air, il faut donc de la vitesse. Mais lorsque un mécanicien de chez McLaren oublie de retirer un bouchon des radiateurs, celui monte en température plus rapidement. Consécutivement aux faibles vitesses des Formule 1 dès le second tour, les températures furent fatales au bloc V8 Mercedes de Jenson Button. Il abandonnera la course au 3e tour.
Gerhard Berger, la caméra cassée
Le Grand Prix d'Italie 1995 à Monza aura pu offrir un beau doublé à Ferrari attendu depuis 1988. Cette année 88 ce doublé à Monza était l'ultime clin d'œil de la Scuderia à Enzo Ferrari décédé un mois plus tôt. Gerhard Berger offrit la victoire à la Scuderia accompagnée de Michele Alboreto. C'est au tour 24 pour ce Grand Prix d'Italie 1995 que Ferrari commence à croire que cela puisse être possible car Damon Hill (Williams) et Michael Schumacher (Benetton) se neutralisent et abandonnent.
Gerhard Berger mène la course devant Jean Alesi, le tableau de marche est parfait. L'autrichien marque son arrêt aux stands et se fait ravir sa première place par Alesi. Peu importe l'ordre, les Ferrari sont toujours à la parade, mais la caméra embarquée d'Alesi se détache et vient heurter la suspension de Berger. L'autrichien abandonna mais Alesi ne profitera pas non plus de sa première place, il renoncera à cause d'une roue mal serrée... quand ça ne veut pas !
Nigel Mansell, la peau de l'ours
Parfois les pilotes se sentent tellement en confiance qu'ils saluent le public avant le tour d'honneur. C'est au Grand Prix du Canada 1991 que Nigel Mansell (Williams) prit une certaine aisance à baisser son rythme lors du dernier tour de course. Acclamé par la foule, Nigel Mansell en profite pour les saluer.
Il a tellement baissé son rythme de course que le moteur n'est plus assez haut dans les tours. Et à l'épingle du circuit, son V10 Renault cala, il abandonna la course laissant la victoire à Nelson Piquet à bord de la Benetton, la dernière en carrière du brésilien.
Olivier Panis, pompier à bord
La saison 2004 d'Olivier Panis ne fut pas si fantastique, même à bord d'une Toyota. Mais lors de ce Grand Prix de Grande-Bretagne 2004 il va connaître un abandon avec une panne des plus mystérieuses. En effet alors qu'il était dans son 16e tour, l'extincteur de son cockpit se déclencha tout seul.
Voilà qui fut contraignant puisqu'il ne put plus rien contrôler au point de devoir abandonner sa course. A l'inverse de certains commissaires qui accourent pour éteindre le feu, Olivier Panis avait ce jour-là l'excédant pour éteindre n'importe quel départ de flammes...
Jacques Laffite, des visions troubles
Ce n'est pas un abandon classique, mais plutôt un forfait avant même de prendre le départ. Il est tellement insolite qu'on l'inclut dans la liste. Lors du Grand Prix des États-Unis 1975 à Watkins Glen Jacques Laffite (Williams) dut utiliser un collyre oculaire, mais il confondit le flacon avec un spray antibuée.
Évidemment les brûlures et les inflammations aux yeux l'empêcheront de prendre le départ. Et l'écurie Williams devra aussi annoncer le retrait du second pilote en l'occurrence Lella Lombardi qui connut un souci électrique le dimanche matin. Elle ne put s'adapter à la morphologie du baquet de Laffite et ne prit pas part au départ de la course.
Nelson Piquet, accident sur commande
Ce fut l'un des plus gros scandales de la Formule 1 moderne. Un de plus après celui chaotique du Stepneygate (Spygate) de 2007. La saison 2008 de Renault voyait le retour de l'enfant prodige au sein de l'écurie, Fernando Alonso. Après une mauvaise entente avec Lewis Hamilton chez McLaren en 2007, le voilà de retour au bercail. Mais le losange n'est plus un Top Team. Alors pour sauver la saison Flavio Briatore et Pat Symonds vont monter un faux crash avec Nelson Piquet Jr. pour obliger la voiture de sécurité de rentrer en piste.
Ce faisant, ils savaient à quel moment opportun il fallait ravitailler pour Fernando Alonso, et la ruse fonctionna, l'espagnol gagna sa première course de la saison. Plus tard, la FIA sanctionna Flavio Briatore et Pat Symonds d'interdiction de briguer des fonctions dans le sport automobile, Nelson Piquet Jr. obtint l'immunité contre son témoignage.