Guanyu Zhou arrive en F1 comme étant le premier pilote chinois à être titulaire au départ d'un Grand Prix. Mais d'autres nationalités ont eu ce privilège au cours des deux dernières décennies.

L'arrivée d'une nouvelle nationalité sur la grille est toujours un évènement. Il est loin le temps où la F1 était dominée par des pilotes britanniques, français, allemands, italiens, américains ou encore brésiliens. Depuis plusieurs décennies, la F1 s'est ouverte à de nouvelles nationalités.

La F1, un sport aux multiples nations

En 2001, un jeune pilote rejoint la grille du Grand Prix d'Italie. Son nom est Tomas Enge et il devient le premier et le seul à ce jour pilote de République Tchèque à avoir couru un Grand Prix de F1. Venu directement de la F3000, il a la lourde tâche de remplacer Luciano Burti, victime d'un grave accident lors du Grand Prix de Belgique. S'il ne brille pas sur la piste avec la modeste Prost Grand Prix, il se fera remarquer la saison d'après, en F3000, en se faisant disqualifier de la manche hongroise, testé positif au cannabis. Son compatriote tchèque, Roman Staněk, est le représentant le plus proche de la F1, roulant en FIA F3 cette saison.

L'année 2002 marque les débuts d'un pilote d'un pays asiatique, qui accueille depuis peu la F1 sur ses terres (la Malaisie) : Alex Yoong. Il devient pilote pour Minardi. Il ne reste qu'une saison avant de laisser sa place au sein de l'équipe italienne. Un autre pilote malaisien a tenté de percer (aidé par Petronas, le pétrolier local) mais sans succès, Il s'agissait de Fairuz Fauzy.

En 2003, la Hongrie est à son tour représentée sur les grilles de la F1. Et c'est sur ses terres que Zsolt Baumgartner va faire ses débuts avec Jordan, en remplacement de Ralph Firman. Il rempilera pour une deuxième course la même année au Grand Prix d'Italie à Monza, avant d'être titularisé chez Minardi la saison suivante. Il réussira à inscrire un point en terminant 8e du Grand Prix des États-Unis à Indianapolis. En 2022, un autre pilote hongrois était sur la grille en FIA F3 : László Tóth.

En 2005, l'Inde va inscrire le nom d'un de ses compatriotes sur les grilles de la F1 : Narain Karthikeyan, qui devient le premier pilote indien à courir un Grand Prix. Il ne fera qu'une saison avant de revenir en 2011 chez HRT, pour mieux accompagner l'arrivée du Grand Prix d'Inde sur le calendrier de la F1 (pendant 3 saisons). Le pays a pu amener un autre pilote dans la discipline, à savoir Karun Chandhok. Aujourd'hui, Jehan Daruvala, soutenu par Red Bull, est le seul pilote indien à pouvoir rejoindre la F1, mais ses performances tardent à convaincre.

En 2006, un phénomène rejoint la grille de la F1, au volant d'une BMW.Sauber. Il s'agit de Robert Kubica, seul pilote polonais à ce jour à avoir couru un Grand Prix et même à en avoir remporté un ! Sa carrière prendra une autre tournure après son accident de rallye en 2011, qui l'empêche de revenir au niveau qu'il avait à la fin des années 2000.

© 2006 Grand Prix de Hongrie - Qualifs - BMW.Sauber F1.06 - Robert Kubica

Aux débuts des années 2010, un pays émerge sur la grille : la Russie, qui n'a pas encore de Grand Prix bien que la volonté soit là à Moscou. Et c'est Vitaly Petrov qui représenter son pays en F1. Le pilote profite d'un soutien de poids de plusieurs entreprises locales, dont Lada, qui est détenu par Renault, l'équipe de ses débuts.

Mais le pays soviet apportera de nombreux pilotes sur la grille au cours des dix prochaines saisons, avec le pilote Red Bull Daniil Kvyat, Sergey Sirotkin ou encore Nikita Mazepin. Nombreux sont ceux qui voyaient Robert Shwartzman être le prochain pilote russe à rejoindre la F1, il s'éloigne peu à peu de cet objectif. Cependant, SMP Racing, qui soutient le pilote Ferrari, envisage toujours de fonder la première équipe russe dans la catégorie reine...

L'Indonésie a eu son moment de gloire également, lorsque Rio Haryanto a rejoint Manor. Dès sa première course, il se fait remarquer non pas pour son pilotage mais pour avoir remporté le premier Driver of The Day de l'histoire. Mais le prix ne lui est pas remis, la F1 ayant constaté des irrégularités dans les votes. Sean Gelael a également été proche de rejoindre la F1, grâce au soutien de Red Bull mais l'idylle n'a pas été plus loin qu'aux séances d'essais libres.

Sean Gelael of Indonesia prepares to drive the Scuderia Toro Rosso STR14 Honda during day one of F1 End of Season Testing in Abu Dhabi (Photo by Francois Nel/Getty Images)

Les futurs pays en F1 ?

Parmi les prochains pays pouvant rejoindre la grille de la F1, on peut noter l'Estonie, grâce à Jüri Vips. Le pilote soutenu par Red Bull est en pole position du Junior Team pour rejoindre le pinacle de la monoplace. Une bonne saison en FIA F2 pourrait l'aider.

Roy Nissany est le seul représentant israélien proche de la F1, roulant dans l'antichambre en FIA F2 (mais le pilote a déjà 27 ans). Son père Chanoch a pu faire une séance d'essais libres avec Minardi, en Hongrie 2005, finissant à 12"9 du meilleur temps. Ido Cohen l'autre représentant d'Israël dans les formules de promotion, rempilera en FIA F3 chez Jenzer Motorsport.

La Turquie est également aux portes de la F1 avec le pilote Charouz, Cem Bölükbaşı. Récemment vu en Sim Racing, le pilote turc s'est illustré en GT4 European Series et a couru sa première saison en monoplace en 2021, où il a fait la F3 Asian avec BlackArts Racing et l'EuroFormula avec Van Amersfoort.

Enfin, la Barbade a un représentant dans le Circus, en la personne de Zane Maloney. Le pilote va courir en FIA F3 cette saison avec l'équipe Trident.