Charles-Leclerc-Fans.com est le site non officiel qui suit la carrière du pilote monégasque. De ses jeunes années en karting à son arrivée en F1, le prodige Charles Leclerc n'a pas échappé à la vigilance de Franck Anfosso et Fred Dumont.

A l'aube de la nouvelle saison 2018 de Formule 1 et les premiers pas de Charles Leclerc chez Alfa Romeo Sauber, nous avons rencontré ses passionnés de la première heure.

Charles Leclerc, depuis ses débuts

Bonjour Franck, bonjour Fred, nous nous connaissons depuis quelques temps, et le nom de Charles Leclerc résonnait déjà dans nos conversations, comment l’avez-vous découvert ?

Franck : Parfois le hasard fait bien les choses puisque c’est à l’ERDF Master Kart de Paris-Bercy (organisé par Philippe Streiff) que nous l’avons découvert en même temps. Fred était sur place tandis que moi je suivais le live streaming sur internet. Je me souviens que déjà à l’époque, il dégageait quelque chose de spécial et son coup de volant était déjà très beau à voir. Il a fait la pole le samedi et a gagné la course 1 sans être inquiété, ce qui deviendra une habitude plus tard. Le dimanche, il partait avant-dernier de la finale. Il a remonté tous ses concurrents, il a pris son temps pour dépasser contrairement à Stroll et Boccolacci qui se sont sorti à trois tours de l’arrivée. Charles était juste derrière, il est passé entre les deux karts et a filé vers la victoire. Là on s’est dit tous les deux qu’on avait une pépite juste sous nos yeux.

Fred : J’ai découvert Charles par hasard, à l’ERDF Master Kart de Bercy. A la base j’y étais allé pour voir les pilotes de F1, mais finalement j’ai été bluffé par le niveau des jeunes kartmen. Etant passionné de F1 depuis très longtemps déjà, je m’étais dis plusieurs fois que je devrais m’intéresser un jour au karting, et ce jour-là j’en suis vraiment tombé amoureux. Côté pilotes, c’est Charles qui m’a fait la plus forte impression. J’ai donc commencé à m’intéresser à lui.

Quel est l’élément déclencheur qui fait qu’un jour, on décide de suivre un pilote durant toute sa carrière ?

Franck : Honnêtement, nous ne connaissions même pas Charles avant l’ERDF, c’est-à-dire, pas avant décembre 2011. Quand on a vu ce qu’il était capable de faire, Fred m’a proposé de créer le site charles-leclerc-fans.com car son métier passe aussi par la création de sites. De mon côté, l’idée d’accompagner un jeune pilote inconnu du grand public jusqu’en Formule 1 m’a vraiment motivé. Du coup on s’est dit « pourquoi pas !

Fred : Tout s’est un peu fait par hasard. Créer des sites internet est une passion et mon métier. J’en avais donc faits sur des sujets assez divers (dont la musique, par exemple), mais jamais sur le sport auto. Quand j’ai vu que les jeunes kartmen avaient pour la plupart déjà leur site, je me suis dit que ça serait une bonne idée d’en faire un pour Charles.

A quelle date a vu le jour le site Charles Leclerc Fans ?

Franck : Notre site a été créé en Mars 2012. C’est donc notre septième saison qui commence et sans doute la plus difficile car nous ne sommes pas habitués à le voir en fin de peloton. Mais c’est aussi ça qui nous donne envie. On l’a accompagné jusqu’en F1, maintenant on va le voir évoluer dans l’arène !

Fred : Comme Frank l’a dit, nous avons lancé le site en mars 2012. Si mes souvenirs sont bons, je crois qu’il nous a fallu à peu près 3 semaines de travail avant de pouvoir le mettre en ligne.

Charles Leclerc, un garçon accessible

Vous avez rencontré plusieurs fois Charles, quelle est sa qualité première qui ressort ?

Franck : Sa simplicité ! Dès le début, Charles a toujours été très sympa avec nous. Quand nous avons créé notre site, nous ne connaissions absolument rien au karting 2 temps, aux différents championnats et encore moins la mécanique. A plusieurs reprises, Charles a pris de son temps pour nous expliquer ce qu’était telle ou telle pièce lorsqu’elle cassait. Une fois il est même allé chercher un site où tout était très bien expliqué et c’était vraiment super d’avoir une relation telle que celle-là. Il s’est toujours intéressé à ce que nous faisions et il veillait à ce qu’il n’y avait pas d’erreurs dans nos articles. Ensuite son père a pris le relai. Il a toujours été proche de nous et on s’appelait souvent. Il était tellement fier ! Aujourd’hui, Charles est en F1 mais pour nous il est resté le même. Il n’a pas pris la grosse tête, il est très bien élevé et il a bien les pieds sur terre. Evidemment il est bien plus sollicité qu’avant, donc c’est plus dur pour nous de l’avoir mais quand on arrive à le rencontrer il prend toujours deux minutes pour nous parler et ça c’est très plaisant. D’autres pilotes se seraient contentés d’un salut de loin avant de s’en aller sans un mot.

Fred : La première fois que j’ai vu Charles j’ai été frappé par sa maturité et sa gentillesse. Il n’avait que 15 ans, il aurait pu être un peu intimidé, mais il a été très à l’aise, chaleureux, et humble. Il a pris du temps pour moi alors qu’il avait un programme chargé. Je l’ai senti à la fois très intéressé par notre projet et reconnaissant. Ensuite, j’ai essayé d’aller le voir aussi souvent que possible sur les circuits, et il a toujours semblé très content de me voir. Comme Franck, j’ai aussi eu la chance de côtoyer Hervé, son père, qui était aussi très reconnaissant de notre travail. Je pense qu’il avait bien senti la sincérité de notre démarche, notre passion pour le sport auto et notre admiration pour Charles. C’était un vrai bonheur de parler de sport auto avec lui, on était toujours sûrs d’apprendre quelque chose. Il était très fier de son fils et aussi très impressionné par son talent.

Charles Leclerc a gravi tous les échelons pour accéder à la F1, désormais c’est une seconde phase de carrière qui débute où il ne gagnera plus sans accéder à un top team. Comment les pilotes s’y préparent-ils ?

Franck : Sûrement grâce au management de Nicolas Todt (All Road Management) et au travail mental effectué depuis des années d’abord avec Formula Medicine puis avec la Ferrari Driver Acedemy. Charles est un garçon intelligent, il sait très bien qu’il ne pourra pas aller chercher la victoire ou un podium cette année. Il faut être patient, apprendre chaque circuit, prendre de l’expérience et faire le moins d’erreurs possibles. Des pilotes comme Alonso ou Räikkönen n’ont pas gagné tout de suite, ça leur a pris plusieurs saisons. On espère que la carrière de Charles sera au moins aussi longue que la leur !

Fred : Difficile de parler à la place des pilotes de F1 mais j’imagine que quand ils signent leur premier contrat, ils sont déjà ravis d’avoir atteint ce niveau. Ensuite, ils savent qu’ils vont devoir rester humble, travailler pour progresser et se faire une place parmi les meilleurs pilotes du monde. Si tout se passe bien, une carrière en F1 est assez longue. Le tout est donc de savoir saisir la bonne opportunité quand elle se présente, pour piloter pour la meilleure écurie et avoir une chance de gagner un championnat du monde.

Pour l'héritage de Jules !

Le site a été approuvé par Charles Leclerc et/ou son entourage ? Quelle fierté en tirait-il d’avoir un site qui accompagne sa carrière ?

Franck : Oui évidemment ! Charles et son manager étaient d’accord à la condition de mentionner que nous n’étions pas un site officiel, pour éviter la confusion. Pour ce qui est de la fierté de Charles, il faudrait le lui demander directement. Nous espérons qu’il en est toujours très content en tout cas mais il n’a jamais été très bavard sur ce sujet avec nous ! (rires)

Fred : Charles m’a semblé enthousiaste immédiatement quand je lui ai proposé l’idée, et avoir l’accord de son manager ne nous a pas posé non plus de problème. De plus, au moment où nous avons lancé charles-leclerc-fans.com, son site officiel était en refonte, et donc non accessible. Le timing était donc plutôt bon.

Évidemment, on ne peut évoquer Charles Leclerc sans avoir un souvenir ému à la mémoire de Jules Bianchi qui était son parrain sportif. Accepte-t-il qu’on puisse accrocher à sa carrière ce souvenir de Jules ?

Franck : Je pense qu’il en est même fier. Même s’il est doté d’un talent incroyable, il ne faut pas oublier qu’il a effectué ses premiers tours de roues sur la piste de kart de Philippe Bianchi et qu’il est managé par Nicolas Todt parce que Jules lui a parlé de Charles. De plus, ils étaient très proches, comme deux frères. Charles rend hommage à Jules sur son casque, dans ses interviews ou sur ses réseaux sociaux. Maintenant qu’il est en F1, il doit avoir à cœur de lui prouver qu’il n’avait pas tort de croire en lui. On passe à côté d’un beau combat entre-eux, c’est dommage mais Jules sera toujours présent à travers Charles.

Fred : Franck a tout dit.

Nouvelle carrière qui débute, première saison sans victoire !

La saison 2018 sera celle de la concrétisation, la première en F1. Il devra battre son coéquipier pour réussir son année. Et ensuite, voyez-vous une ascension toujours aussi rapide ?

Franck : La F1 est un monde très compliqué et tout va très vite. L’idéal serait qu’il fasse une saison ou même deux chez Sauber avant d’aller chez Ferrari pour remplacer Raikkonen. Les médias annoncent sa retraite depuis des années mais il est toujours là et ce sera sûrement la même chose cette année. Comme vous le dites, il devra d’abord battre son équipier ensuite on verra. Haas est aussi en partenariat avec Ferrari, on peut aussi imaginer un passage dans cette équipe avant de passer chez Ferrari. Ce qui est certain c’est qu’il ne faut pas brûler les étapes.

Fred : Charles nous a toujours bluffés. Même dans des moments très compliqués, en karting par exemple, où un weekend de course se présentait mal, il arrivait toujours à tirer le maximum de sa machine et obtenir un résultat inespéré le dimanche. En monoplace, il a progressé de façon exponentielle. Ce qu’il a fait en F2 est allé bien au delà de ce qu’on aurait pu espérer. Selon moi, Charles est un pilote d’exception, comme Senna, Hamilton, Vettel, ou Alonso. Je lui donne quelques grands prix pour prendre ses marques, trouver une routine, et ensuite il arrivera à battre régulièrement Marcus Ericsson. J’en suis certain. Et si je me risque à un pronostic sur sa carrière, je dirais qu’il gagnera 3 ou 4 titres. Beaucoup me trouveront très présomptueux en lisant ça mais la plupart des gens l’ont découvert récemment. Nous n’avons pas raté une seule de ses courses depuis 2012. Il a gravi les échelons à un rythme normal, sans brûler d’étapes. Il a obtenu d’excellents résultats dans toutes les catégories auxquelles il a participé. Il ne bénéficie pas du même buzz médiatique que Verstappen, qui, lui, arrivait directement de la F3, mais vous verrez que c’est un pilote très spécial.

Si vous deviez vous projeter dans le futur, à quelle échéance tu vois les premières victoires / titres de Charles Leclerc ?

Franck : Le rêve serait que cela soit dès l’an prochain, chez Ferrari contre Vettel ! (rires) Plus sérieusement, la F1 est tellement compliquée qu’il est très dur de faire un pronostic. Il n’y qu’à voir la carrière d’Alonso qui a tout gagné pendant deux ans avant de perdre de nombreuses occasions de sacre à cause de mauvais choix d’équipes. Pour être Champion du Monde avec Ferrari, il faut déjà que la Scuderia repasse devant Mercedes et de façon durable. Ensuite nous verrons bien mais nous avons hâte d’assister à tout ça !

Fred : C’est impossible à dire, mais je pense qu’il progressera de façon constante et rapide. Bien sûr nous serions ravis de le voir dans une voiture capable de gagner dès l’année prochaine, mais on va déjà savourer cette première année.

Si vous souhaitez suivre l'actualité de Charles Leclerc, vous pouvez consulter le site de Franck et Fred, pour y retrouver le compte-rendu de chaque séance, ainsi que d'autres contenus exclusifs.