Fraîchement nommé directeur sportif de la F1, Ross Brawn souhaite faire disparaître certains artifices de la F1. Parmi eux, le DRS, les T-Wings et les ailes de requin seraient ses premières victimes.
Les premiers essais hivernaux de la saison ont laissé apparaître de nombreux nouveautés. Si les ailes de requin, qu'on a pu voir par la passé, ont été montrées dès les présentations, les T-Wings ont été la principale nouveauté à Barcelone, introduit dans un premier temps par Mercedes.
Seulement, ces deux artifices aérodynamiques ne plaisent pas. Il y a quelques jours, Christian Horner expliquait qu'une demande a été faite l'an passé pour faire disparaître les ailes de requin. "La seule chose qui ne va pas [aux F1 de 2017], ce sont les ailes de requin. C'est quelque chose que nous avons soulevé lors de la réunion du Strategy Group l'an passé, pour demander à toutes les équipes de les retirer parce que la performance qu'elles offrent est assez marginale. Dans l'intérêt de l'esthétique, leur retrait a été demandé. C'est passé en Commission F1 et malheureusement, ça a été immédiatement rejeté par la majorité des équipes'', expliquait-il.
Ross Brawn, directeur sportif de la F1, n'est pas fan de ces nouveautés. "Comme toujours, avec les nouvelles réglementations, il y a quelques petits couacs. Nous avons l'aile de requin. Dans le temps, je pense que nous devons nous attaquer à ceux-ci. Une partie de l'objectif des nouvelles règles est de produire des voitures plus excitantes, donc nous ne voulons pas les gâcher avec des morceaux périphériques'', explique-t-il dans une interview parue sur le site Formula One.
Aussi, concernant les T-Wings, même constat ! "Ce sont toutes les conséquences de la nouvelle réglementation. Ce sont des conséquences imprévues. Donc, au fil du temps, nous avons besoin de clarifier cela''.
Le DRS en sursis
Il y a quelques semaines, Ross Brawn a attaqué le DRS dans une interview accordée à la Gazzetta dello Sport : "Nous devons nous assurer qu’il n’y ait pas de solutions artificielles. Or, tout le monde sait que le DRS est artificiel''. Introduit en 2011, le Drag Reduction System permet à la monoplace suiveuse de gagner en vitesse de pointe (d’environ 15 à 20 km/h), ce qui permet le plus souvent de se défaire de son adversaire direct.
Dans l'interview accordée au site Formula One, Ross Brawn relance le sujet. "Je pense que nous devons examiner l'ensemble du sujet des dépassements, de la course et voir comment les voitures peuvent courir et se dépasser. Je préférerais être dans un processus normal plutôt que renforcé par le DRS. Mais le DRS était une solution parce que nous avions un problème à l'époque'', explique-t-il.
Un réel problème
En effet, il y avait un sérieux problème avant l'introduction du DRS. Si 2010 a été une bonne année en terme de dépassement avec un total de 547, il faut relativiser ce résultat. Rien que le Grand Prix de Chine 2010 en compte 82, soit 15% des dépassements de la saison. Mais c'était le plus grand nombre de dépassements depuis 1990. Ainsi, durant cette période, le nombre de dépassements était compris entre 200 et 300, avec la saison 1996 comme le plus faible nombre (186 sur toute la saison). L'arrivée du DRS en 2011 a fait exploser le nombre de dépassements ! 1 143 sur toute la saison ! Depuis son introduction, le plus faible nombre a été réalisé en 2015, avec 592 dépassements (toujours plus qu'en 2010).
Malgré son désamour pour cet artifice, Ross Brawn ne veut pas le supprimer du jour au lendemain. « Je ne pense pas que nous devrions précipiter la fin du DRS, mais ce que je voudrais voir est une meilleure solution à long terme pour la conception de la voiture, ce qui nous permettrait de ne pas avoir besoin du DRS'', déclare-t-il.