Cette semaine, le Circuit of the Americas a reçu un refus de financement de la part du gouvernement du Texas. Ce refus est motivé par l'envoi d'un document après la date limite.
Le gouverneur du Texas Greg Abbott a rejeté la demande de remboursement du COTA, au motif que le circuit n'a "pas respecté le délai de soumission du plan de prévention de la traite des êtres humains requis dans le cadre de leur demande de remboursement''. La demande est parvenue au bureau du gouverneur le 3 octobre 2018, alors que la date limite était fixée à 30 jours avant l'évènement, soit le 17 septembre.
Cette situation met à mal le Grand Prix des Etats-Unis au Texas puisque cet argent permet notamment de payer les frais d'hébergement de la F1 demandés par le propriétaire Liberty Media. Le circuit dispose d'un contrat de dix ans avec la F1, coûtant 25 millions de dollars pour la première saison, avec une augmentation de 10% chaque année. L'évènement 2018 coûte donc à l'organisateur, selon les informations en amont, 44 millions de dollars.
La F1, responsable ?
Le circuit a déposé sa demande le 31 août dernier auprès du Circuit Events Local Organizing Committee (CELOC). Cette demande est faite dans le cadre du Major Events Reimbursement Program (MERP). Pour faire sa demande, le COTA se base sur les chiffres antérieurs, avant d'être rajusté lors de la validation finale.
La création de fonds a été approuvée par le CELOC le 24 septembre dernier, comme l'explique Bryan Daniel, responsable du développement économique et du tourisme de l'État du Texas, dans une lettre. Cependant, la nouvelle législation au Texas concernant la prévention de la traite des êtres humains exige un document à ce sujet avec tout demande de MERP. Ce document sert uniquement de garanti au Texas, prouvant qu'elle ne finance pas d'événements qui s'appuient sur l'esclavage.
Ce document a été initialement présenté par le circuit pour le Grand Prix MotoGP qui s'est couru en avril 2018. Seulement, le document doit être présenté pour chaque évènement présentant une demande. La loi stipule, selon Forbes, que ce soit l'organisateur qui transmette ce document, à savoir, sur les demandes antérieures, la FOM. Ce document doit parvenir 30 jours avant le premier jour de l'évènement. Cela a été fait 18 jours avant, soit le 3 octobre 2018. Voilà comment le COTA a perdu entre 20 et 25 millions de dollars.
Un oubli délibéré ?
Liberty Media est une société américaine. Son siège est basé au Colorado. Difficile de ne pas prétendre que le propriétaire de la F1 ne connaisse pas les lois en vigueur sur son territoire ou même dans des États voisins.
Cependant, avec l'envie d'amener la F1 à Miami, on pourrait supposer la mise en faiblesse du Grand Prix d'Austin. Le contrat se termine après le Grand Prix 2021, là où le Grand Prix de Miami connaît des difficultés pour rejoindre le calendrier. Si Liberty Media souhaite avoir deux Grands Prix sur le sol de l'Oncle Sam, les différences de traitement entre Miami et Austin pourraient avoir raison de ce dernier. Liberty Media envisage, dans le contrat initialement proposé, de ne pas demander de frais d'hébergement à la ville de Miami, qui ne sera pas obligée de contribuer financièrement pour accueillir le Grand Prix mais devra le faire via du personnel alloué pour l'évènement, un soutien pour le dédouanement et une dispense de permis.
Bobby Epstein, président du COTA, compte renégocier les clauses de son contrat une fois ce dernier échu. Les conditions proposées à Miami pourraient être demandées. Mais avant lui, d'autres circuits négocieront avec Liberty Media, visant à faire baisser la facture.