La rumeur a été lancée par le journaliste Joe Saward ce week-end. Selon l'anglais, Apple chercherait à racheter les parts du CVC dans la F1. Une idée qui peut être absurde quand on connait la politique de la marque créée par Steve Jobs, Ronald Wayne et Steve Wozniak mais qui va pourtant dans le sens de l'avenir de la discipline.
Apple, société créée en 1976, vendant dans le monde entier différents appareils multimédias tels que des téléphones, des lecteurs MP3, des ordinateurs... tous estampillés d'un "i" ou d'un "mac" au début de leur nom. La société a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 214 milliards d'euros, en nette progression par rapport aux dernières années, et a dégagé un résultat net de presque 49 milliards d'euros.
Au premier trimestre, Apple a réalisé un chiffre d'affaires de 68,7 milliards d'euros pour un résultat net de 16,6 milliards d'euros. Les finances ne semblent pas un réel problème pour la société de Cupertino en Californie, disposant, selon plusieurs sources, d'une trésorerie confortable de 145 milliards de dollars, soit une goutte d'eau pour le montant demandé par le CVC Capital Partners pour les actions de la F1 (on parle d'un montant de 7 milliards d'euros).
Ce week-end, une rumeur a lié la "marque à la pomme" et la F1. Selon Joe Saward, la société Apple serait intéressée pour racheter le parts détenues par le CVC Capital Partners dans la F1. Rappelons que le fond d'investissement détient à ce jour 42% de la Delta Topco, société mère dont dépend Formula One Administration, dont dépend la FOM. Si plusieurs candidats se sont présentés pour le rachat de cette participation, le CVC Capital Partners ne semble pas pressé de la vendre.
Mais pourquoi Apple s'intéresserait à la F1 ? Où est son intérêt ? Si Apple est actuellement en train de développer sa voiture connectée, l'intérêt de la marque est tout autre. Lancé en 2007, l'AppleTV a du mal à percer face à d'autres produits de la même catégorie comme le ChromeCast (Google) ou FireTV (Amazon). Depuis son lancement, il a été écoulé 25 millions appareils et espère en vendre pour la seule année 2016 le double. Apple a renforcé son offre, en multipliant les applications comme Molotov, Netflix, Canalplay et ainsi de suite. L'objet s'appuie aussi sur le solide iTunes pour le contenu. Avoir un sport d'une telle envergure pourrait propulser les ventes de l'AppleTV mais aussi avoir un effet contraire, comme on a pu le constater depuis l'arrivée de la discipline sur les chaines à péages.
Mais dans ce cas, Google ne peut-il pas être un candidat potentiel ? La société connue pour être le moteur de recherches le plus utilisé au monde dispose également d'une santé financière confortable pour tout investissement. Fort d'un chiffre d'affaires de 67,5 milliards d'euros en 2015 pour un résultat net de 14,3 milliards d'euros, la société fondée par Larry Page et Sergueï Brin pourrait être un bon candidat pour la reprise des actions du CVC Capital Partners.
Google dispose de multiples services qui seraient un point fort pour la F1. Tout d'abord, sa capacité à générer de la publicité pourrait accroitre les revenus de la discipline. Rappelons que la publicité représente environ 92% des revenus de Google. Depuis le rachat de DoubleClick en avril 2007, Google est devenu le leader de la publicité en ligne, avec une part de marché de 30,9%
Aussi, Google est le propriétaire de Youtube depuis octobre 2006. L'un de ses fondateurs, Chad Hurley, a été impliqué dans l'aventure USF1 (en tant qu'actionnaire principal). De nombreuses compétitions automobiles (FormulaV8 3.5, FIA F3, Formule E, IndyCar...) diffusent leurs courses sur le site d'hébergement vidéos, créant des évènements en direct ou en uploadant les courses quelques heures après leur fin. Cependant, la FOM est réticente à cette pratique. Bien que disposant d'une chaine Youtube, la plupart des vidéos en lien avec la F1, que ce soit des dépassements ou même des évènements de courses, sont supprimées de la plateforme au nom de la violation des droits. On ne rigole pas avec Bernie Ecclestone à ce sujet, la FOM disposant des droits sur les images qu'elle revend cher aux chaines de télévision.
Une association avec la F1 pourrait aider Google à développer son réseau social google+ qui s'avère, depuis son lancement au grand public en septembre 2011, un échec pour la société de Mountain View. Avec moins de 400 millions d'utilisateurs, il est le 12e réseau social au monde, loin derrière Facebook mais juste devant Twitter.
Qu'on se rassure, le cas Apple n'est qu'une simple rumeur pour le moment et le cas Google qu'une analyse liée à cette rumeur. Mais, au final, il sera important pour la F1 de se tourner vers des acteurs des vidéos en ligne pour assurer sa pérennité et un semblant d'intérêt vers son fan.