La saison 2013 commence par deux faits marquants : la signature d’un sponsoring avec la multinationale Coca Cola via sa marque de boisson énergétique Burn et la vente en mai de 2% de l’équipe à Andrew Ruhan pour 1,2 millions d’euros. Cette personne n’est autre qu’un « ami et partenaire d’affaires » de Gérard Lopez. Mais ce ne sera pas la seule opération de vente dans la saison, tout du moins, la seule opération citée dans la presse.

Partie 1

L’équipe fait face à une dette importante due à une augmentation des dépenses (environ 175 millions d’euros, soit 32% de plus que le budget initial) mais aussi la perte des généreux sponsors de Bruno Senna. Gérard Lopez ne voit pas d’autres moyens que vendre une participation de son équipe à un consortium, Quantum.

Ce consortium d’investisseurs est composé d’investisseurs privés, dont un gestionnaire américain de fonds de couverture, d'un groupe d’entreprises multinationales basé à Abu Dhabi et des intérêts de la famille royale d’un grand pays producteur de pétrole (on parle du Brunei). Ce groupe est dirigé par Mansoor Ijaz, un gestionnaire connu en Amérique, qui aurait révélé l’affaire du « Memogate » (L’affaire du mémorandum de l’ambassade du Pakistan aux États-Unis qui, dans un mémo, demandait à l’administration Obama d’adresser un « message fort, urgent et direct aux généraux Ashfaq Kayani et Ahmed Shuja Pasha » afin « de mettre un terme à la stratégie visant à affaiblir l’appareil civil »).

Mais voilà, cette belle histoire sera très vite un mal pour l’équipe. Il n’y a pas d’argent qui arrive. Si bien qu’en octobre et en novembre, les déclarations fusent de chaque côté. L’accord aurait été signé par Quantum fin octobre / début novembre et l’argent aurait été transféré à ce moment-là. Finalement, l’argent n’a jamais transité.

Mansoor Ijaz explique que « la somme a été virée chez Lotus, y est restée deux jours avant que les autorités bancaires américaines ne la rapatrie. Comme elle est trop élevée, elles ont voulu contrôler son origine, pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’argent sale. Puis elles nous ont demandé de la saucissonner en plusieurs montants ».

Le Lotus fane peu à peu...

Cette histoire arrive quelques temps après les déclarations de Kimi Räikkönen affirmant ne pas avoir été encore payé cette saison, avant d’annoncer quitter l’équipe fin 2013 pour retourner au bercail : Chez Ferrari. L'équipe qu'il l'avait limogé fin 2009 pour faire place à Fernando Alonso en 2012, devra faire cause commune avec ce dernier en 2014. Un accord a été trouvé avant le Grand Prix d’Abu Dhabi (qui aurait été boycotté par le pilote) mais les deux parties se quitteront avant Austin, le pilote finlandais devant se faire opérer du dos.

Le manque de financement pose problème chez Lotus car Kimi Räikkönen n’est pas le seul a chercher ses fiches de paie. Les employés les cherchent aussi. Pire, le journal Bild sort un mail du directeur financier Patrick Louis envoyé le 22 novembre 2013 qui dit « je suis vraiment désolé de vous annoncer qu’il y aura probablement un retard dans le paiement du salaire pour ce mois-ci. Nous ferons tout notre possible pour résoudre ce problème et de se conformer à la date de paiement habituelle. Nous nous attendons à ce que le salaire soit versé à la fin du mois, au pire. Nous avons pensé qu’il était mieux pour vous à l’avance de vous informer afin que vous puissiez prendre des précautions pour effectuer des paiements à venir et éviter les frais bancaires inutiles. Nous nous excusons pour la gêne occasionnée et vous remercions à l’avance ».

Le scandale Quantum, le retard des paiements des salaires, Lotus est aux abois. Nouvel exercice et nouvelle perte pour l’équipe. Elle a perdu 77 millions d’euros pour un budget de 111 millions. Il faut rapidement des liquidités, et compenser les pertes. Et quoi de mieux pour cela qu’un pilote payant ? Dès lors, Le 29 novembre 2013, l’annonce de la signature de Pastor Maldonado et PDVSA, mettant sur le carreau un Nico Hülkenberg pourtant pressenti. Le Vénézuélien apporte avec lui 36 millions d’euros bien nécessaire à l’équipe. En plus de cet apport d’air frais, Genii Capital vend 10% de son équipe à Yota Devices, une société de télécoms russe. Le montant de la transaction ne semble pas dépasser les 10 millions d’euros.

Partie 3