C’est presque le spectacle le plus intéressant de l’hiver et pourtant, comme souvent, on a été déçu. Oui, le bal des livrées nous a offert une nouvelle fois un air de déjà vu. Heureusement, certains cassent cette monotonie.

Bizarrement, nouveau partenariat rimait avec nouvelle livrée et pourtant la déception est grande chez les fans. La McLaren motorisée Honda est restée quasi la même que la saison passée, avec une pointe de rouge rappelant la livrée du milieu des années 2000. Avouons-le, à part Force India et Sauber – faut-il vraiment parler du zèbre Bull aperçu lors des essais et abandonné pour une livrée classique, les livrées sont les mêmes que la saison passée voire même que les saisons précédentes.

Il faut dire que la livrée est un repère pour le fan. Quand on parle des rouges, on sait que ça réfère à la Scuderia Ferrari ; les flèches d’argent ne sont plus les McLaren mais les Mercedes maintenant ; Red Bull et Toro Rosso gardent l’esprit de la marque qu’ils représentent ; Lotus a choisi de reprendre une livrée historique pour coller à l’image de son équipe… On pourrait continuer ainsi longtemps pour revenir à un constat simple : la livrée représente une marque ou un sponsor.

Sauber

© Sauber

Parlons de Sauber par exemple qui a été la grande révolution en 2015. Adieu ce gris triste, vierge de sponsors et bonjour le bleu et jaune. Avec Marcus Ericsson, on aurait pu espérer le sponsoring d’un géant du meuble suédois mais non, ce sera une banque brésilienne qui servira de sponsor majeur. L’équipe a pourtant ajusté sa livrée au cours des dernières années. Le blanc a progressivement disparu pour laisser la place au sombre et aujourd’hui, l’équipe retrouve des couleurs, de le joie de vivre, annonçant le début d’un nouveau chapitre.

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Il faut avouer que l’audace des années 2000 a bel et bien disparu. Force India, l’équipe haute en couleurs avec son blanc, son vert et son orange, a choisi d’être plus sobre avec un gris-noir dominant et quelques touches d’orange pour l’identité de l’équipe. A regarder les équipes de la saison 2015, les couleurs dominantes seront le gris, le noir, le rouge, le blanc et le bleu. Où est passé le vert qu’on a pu voir sur les Caterham ou encore les Jaguar? Où est passé le jaune Jordan ou même Renault, sans parler du Minardi? Sans même demander pour les livrées spéciales offertes par BAR et Honda ces dernières années. Oui, la F1 devient fade et sans saveur. Elle n’ose plus, elle se cache.

Mais la F1 impose des obstacles à cette folie. Souvenez-vous de cette présentation en 1999 qui a émerveillé les uns et gêné les autres. BAR lançait une innovation, un modèle économique inédit : l’équipe a deux livrées. N’ayons pas peur de le dire, cette idée aurait pu aider de nombreuses équipes. Réfléchissons, une équipe avec deux livrées différentes aurait donc deux sponsors principaux, deux bailleurs de fonds et donc un budget plus conséquent. Plus récemment, BAR et Honda ont développé des livrées inédites avec la Terre, avec des couleurs différentes en fonction du pays.

L'IndyCar, ouvert d'esprit

© Pipa Mann - Verizon IndyCar Series

© Pipa Mann - Verizon IndyCar Series

Regardez le modèle américain. L’Indycar pratique cela. Prenons en exemple Dale Coyne Racing. Parmi les pilotes de l'équipe, nous avons eu Carlos Huertas, Tristan Vautier, Francesco Dracone ou encore Pippa Mann pour les 500 Miles d’Indianapolis et quelques courses. La voiture de Carlos Huertas est bleu et blanche tandis que celle de Pippa Mann est rose et blanche. Rares sont les équipes qui utilisent une même livrée, pour preuve que même Penske a des couleurs différentes sur ses propres voitures (rouge pour Juan-Pablo Montoya, noir pour Will Power, du jaune pour Simon Pagenaud). L’exemple parle de lui-même. Mais il est vrai que comparer l’Indy à la F1, c’est comparer une entreprise nationale avec une multinationale. Il y a deux poids, deux mesures.

Quid de 2016? Aura-t-on le droit à un changement percutant, capable de nous réveiller la rétine? Le retour du jaune, du vert ou encore voir un peu de rose? Heureusement que nous avons les casques de Sebastian Vettel pour nous occuper sur la saison… Enfin même pas !