A l’heure où la Formule 1 voit son image se dégrader, le barème de points semble quant à lui avoir tenté, au fil des années, de rendre la discipline attractive. Championnats à suspens, batailles pour le podium à n’en plus finir… Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, Lewis Hamilton est déjà titré, Mercedes également, et il restait … 3 Grands Prix.

Depuis 1950, le système de points a été à de nombreuses fois modifié pour être le plus juste, mais si on s’y intéresse de plus près, on se rend compte que certaines saisons il y a vraiment de quoi se poser des questions. Bien évidemment, comme tout règlement, il ne peut pas plaire à tout le monde mais je peux vous dire que le système d’aujourd’hui n’est pas si horrible que ça.
En 1950, par exemple, le vainqueur de la course marquait 8 points alors que le 5e ne marquait que 2 points. Un point supplémentaire était attribué au pilote qui faisait le meilleur tour en course. Seul problème, à cette époque, le chronométrage n’était pas assez précis et en 1954 au Grand prix d’Angleterre, ce n’est autre que 7 pilotes qui ont fait le meilleur temps, recevant tous, un point supplémentaire.
Pour la petite anecdote, Stirling Moss a manqué le titre d’un point en 1958, ce même point qu’il aurait pu remporter en réalisant le meilleur tour lors du Grand Prix du Portugal.
Autant dire que ce système n’a pas convaincu tout le monde, de nombreux pilotes ont tutoyé le sacre sans pour autant s'en emparer, Stirling Moss, John Surtees pour l'exemple.

Jusqu'en 1958, les pilotes qui partageaient leur voiture, partageaient aussi les points. De même, si un pilote roulait sur plusieurs voitures, il accumulait les points. Autant dire que certaines fois, les calculs ont été compliqués, et il valait mieux savoir garder son sang-froid. Heureusement, ce système a pris fin et depuis ce jour, chaque pilote doit faire une course de A à Z pour marquer des points.
Le championnat constructeur a débuté dès l'année 1958. Ferrari pourrait d’ailleurs revendiquer qu’ils auraient eu plus de titres si ce sacre était attribué dès les prémices de la F1. En revanche le premier titre des constructeurs aurait été remporté par Vanwall et non Ferrari. Ce championnat a été calqué sur celui des pilotes mais il aura fallu attendre 1979 pour que les deux voitures d’une même équipe marquent des points. Auparavant, les équipes constituées de moins de deux monoplaces n'inscrivaient pas de points !
Et comme si cela n’était pas encore assez compliqué, le championnat entre 1967 et 1980 a été divisé en 2. Je vous épargne les détails mais si certains critiquent le système actuel, celui-ci était bien pire autant pour les pilotes que pour les spectateurs.
Rien n’a véritablement changé jusqu'en 1991. Les points pour la première place étaient passés à l’époque à 10 points. Ayrton Senna sera le premier a inauguré une série de victoires (4) valant 10 points.

En 2003, le système mis en place était là pour éviter les trop grands écarts entre la 1ère et la 2e place. Cela n’aura pourtant pas empêché Michael Schumacher, de remporter le titre 4 Grands Prix avant la fin de la saison.
On se souvient encore du Grand Prix d’Indianapolis 2005 avec seulement 6 pilotes au départ puisque Michelin avait demandé aux pilotes équipés de leurs pneumatiques de renoncer à la course pour des questions de sécurité. Certains pilotes équipés par Bridgestone ont dont marqué leur seuls points de la saison, et ce fut également le seul Grand Prix remporté par M. Schumacher cette année-là.
A partir de 2010, l’attribution des points a évolué : 25 points sont attribués pour la victoire, 18 pour le 2e et 15 pour le 3e. Difficile de comparer les années avec ces changements. Notons aussi que l’attribution de points s’étend à présent jusqu'à la 10e place avec un point alors qu’à ses débuts, les points n'allaient qu'à la 5e place seulement.
Fin 2014, les points doublés prévus lors du dernier Grand Prix ont été abandonnés. Cette règle, qui a fait débat puisqu'elle aurait pu coûter le titre à Lewis Hamilton qui avait dominé toute la saison, a été mise en cause par tout ou partie des membres du paddock. Bernie Ecclestone, qui est l'instigateur de cette idée des points doublés en fin d'année 2013, souhaitait voir les points doublés sur les trois dernières courses. Finalement « back to basics » cette saison, le barème établi en 2010 redevient une référence et permet à Lewis Hamilton de devenir triple Champion.

En bref, le calcul des points depuis 1950 est un véritable casse-tête chinois. Si l’on compare un peu, en 1950, Giuseppe Farina a été champion avec un total de 30 points alors que Vettel a gagné le titre mondial en 2010 avec un total de 256 points. Mais aussi, pour atteindre ces 256 points, Vettel a marqué des points 15 fois alors qu’en 2009, Button en marquant 15 fois des points, n’a atteint qu’un total de 95 points
Effectivement, les barèmes ont dû évoluer avec la F1 afin notamment de renforcer l’aspect spectaculaire du championnat. Opération quelque peu loupée, malheureusement le système de points 2010 pourra difficilement être revu puisque toute diminution ou réévaluation des points serait considérée comme un retour à quelque chose qui n’a plus raison d’être. Une chose est sûre, les barèmes sont peut-être peu clairs mais ils ne manquent pas d’imagination.