La saison passée, lors du week-end britannique, un puzzle a été mis en lumière. Dans ce puzzle, trois pièces : Red Bull, Aston Martin et Mercedes, révélés par Autosport. Pourtant, ce puzzle n'a rien pour être un ensemble homogène… pour le moment.
Red Bull et Renault, était une histoire qui ne tiennait qu’à un fil, un fil si fragile qu’une goutte aurait pu casser ce lien. Si on sait ce qu'est devenu le partenariat aujourd'hui, à savoir une fourniture de moteurs rebadgée sous le nom TAG Heuer, l'avenir de l'équipe de Milton Keynes n'est pas encore garanti.
Au moment du lancement de cette rumeur, les réactions ont fusé. Niki Lauda affirmait qu’il n’y avait pas de discussions entre Mercedes et Red Bull. Toto Wolff, de son côté, n’excluait pas une fourniture à l’avenir. Une source de la marque révélait même que Red Bull demandait des moteurs allemands depuis février 2014. Au vu de la relation avec Renault et des frasques en public, Red Bull n'apparaissait pas être un bon partenaire, d'après cette même source.
Et Aston Martin dans cette histoire ? Il reste un élément du puzzle. Selon Autosport, la marque a eu des discussions avec trois équipes : Red Bull, Williams et Force India. Cependant Andy Palmer, le PDG de la marque, déclarait qu’une arrivée en F1 est « improbable » mais pas « impossible ».
Des discussions avancées ont eu lieu entre Force India et Aston Martin, cette première cherchant une alternative à Sahara. Rien ne s'est fait et la rumeur s'est éteinte avec l'espoir de la raviver un jour.
⇒ A LIRE AUSSI : pourquoi rebadger un moteur ?
Voilà le contexte proprement dit. Le puzzle ne semble pas s’imbriquer correctement. Mais a-t-on mis les pièces dans le bon ordre ? Possible. Red Bull et Aston Martin vont avoir un lien et pas des moindres : Adrian Newey ! Comme nous l'annoncions en juillet dernier, l’ingénieur anglais et ancien directeur technique de l’équipe de Milton Keynes aurait commencé à travailler sur un projet de voiture de route pour la marque de Gaydon, avec une possible association du Red Bull Technology. Mais le communiqué parle de la production d'une Aston Martin hypercar.
Aston Martin est détenue par quelques actionnaires dont le plus important est Investindustrial (un fond d’investissement, à hauteur de 37,11% ) mais aussi David Richards, président de Prodrive et ancien directeur de Benetton et B.A.R. (à hauteur de 0,99%) et Daimler AG qui a 4,92% du capital. Aussi, les futures DB et Vantage auront un moteur Mercedes AMG sous le capot.
Le lien entre la marque et la F1 est donc bien présent, même si le nom de Richards n’est pas encore apparu dans les papiers. C’est surtout le nom d’Andy Palmer qui est intéressant et qui pourrait révéler la suite du scénario.
Andy Palmer est un nom plutôt connu chez Red Bull. L’homme a rejoint Nissan en 1991. En plus de deux décennies, il est monté dans les échelons pour obtenir différents postes comme vice-président de Nissan, membre du comité exécutif de la marque, membre du conseil d’administration de Nissan (China) Investment Company mais aussi président de la marque Infiniti, sponsor titre de Red Bull depuis 2013 avec 41 millions d’euros versés à l’équipe par saison. C’est Palmer lui-même qui a amené Infiniti en F1.
Pourquoi ne pas suggérer un même scénario en 2016 ? Aston Martin, sponsor titre de Red Bull à la place d’Infiniti ? L’idée paraît séduisante sur le papier, même si l’homme à la tête de la marque exclut cette hypothèse, soulignant le manque de fonds pour ce genre de projet. Mais c'est surtout un autre aspect qui va être mis en avant de ce partenariat, comme nous l'avons suggéré plus haut. Car, avouons-le, Aston Martin n'a pas les moyens d'être le sponsor-titre d'une équipe.
Dans les faits, Aston Martin Lagonda Ltd a un chiffre d’affaires en 2013 de 600 millions d’euros, avec un bénéfice avant impôts, taxes et intérêts de 84 millions d’euros, d’après le communiqué de la marque. Pour rappel, la marque n’est détenue par aucun grand groupe, uniquement des investisseurs. Si bien qu’en mai dernier, les deux plus importants actionnaires ont annoncé une augmentation de capital de 280 millions d’euros pour se développer sur le marché des crossover GT de luxe.
Le sponsoring en F1 pourrait être une solution choisie pour promouvoir le futur DBX et autres modèles qui verront le jour prochainement.
L'arrivée d'Aston Martin en F1 montre la volonté commerciale et marketing de la marque. User d'une telle vitrine n'est pas négligeable, à condition qu'elle soit rentable et saine, mais aussi de l'expertise d'un partenaire pour ce projet d'hypercar baptisé "AM-RB 001".
Si 2016 est la saison du partenariat Red Bull - Aston Martin, 2017 verra-t-il l'arrivée du moteur Mercedes chez Red Bull ? Spéculation, quand tu nous tiens...