Catégories: Formule 1

La FIA à l'assaut des capteurs

Dans l'optique de réduire les coûts, la FIA avait exhorté les motoristes à standardiser de plus en plus de pièces de leurs unités de puissance. En vain, les intérêts sont bien trop important pour que les motoristes s'exécutent. Par conséquent, la FIA a décidé d'agir et de standardiser elle-même des pièces à commencer par les capteurs de pression et température. Par un appel d'offre publié le 19 juillet dernier, la FIA veut donc confier la production de ces capteurs à un fournisseur unique, et cela pour les saisons 2018, 2019 et 2020.

Un tel appel d'offre induit nécessairement un changement dans le règlement technique qui obligera les équipes à utiliser des capteurs standardisés. Et c'est dans l'appendice 2 du document que l'on découvre ce qui pourrait être les nouveaux article 5.13.2 et 5.13.3 du règlement technique.

Dans le règlement 2016, l'article 5.13 concerne les compléments au moteur et indique que : « Toutes les pompes de refroidissement, les pompes à huile, les pompes de récupération, les séparateurs huile/air, les pompes hydraulique et les pompes à carburant délivrant plus de 10 bar doivent être actionnées mécaniquement et directement à partir du moteur et/ou du MGU-K avec un ratio de vitesse fixe. »

La FIA apporte donc un gros changement sur cet article et ajouter l'obligation de capteurs de pression et de température, identiques pour toutes les unités de puissance.

Le nouvel article présenté comme l'article 5.13.2 du règlement technique 2018 précise donc que :

« Tout capteur de pression utilisé pour mesurer la pression de n'importe quel fluide nécessaire au bon fonctionnement en tout temps de l'unité de puissance (y compris mais non limité au liquide de refroidissement, l'huile, le carburant et l'air) doit être fabriqué par un fournisseur désigné par la FIA suivant un cahier des charges déterminé par la FIA. Les capteurs de pression des cylindre ne sont pas concernés par cette exigence. »

S'en suit un deuxième point apporté par l'article 5.13.3 :

« A l'exception des capteurs de température d'échappement et des capteurs de température intégrés dans des boîtiers électroniques, tout capteur de température utilisé pour mesurer la température de n'importe quel fluide nécessaire au bon fonctionnement en tout temps de l'unité de puissance (y compris mais non limité au liquide de refroidissement, l'huile, le carburant et l'air) doit être fabriqué par un fournisseur désigné par la FIA suivant un cahier des charges déterminé par la FIA. »

Les candidats, qui ont jusqu'au 31 aout pour proposer leur dossier (décision rendue le 28 septembre par la FIA) doivent fournir spécifiquement un ensemble de capteurs concernant la pression, la température de l'air et la température des liquides selon des spécificités énoncées dans l'appel d'offre.

Avec la standardisation des pièces la FIA espère ainsi voir baisser le coût de fabrication et donc le prix des unités de puissance. Elle s'assure d'ailleurs, dans l'appendice 3 de l'appel d'offre, que le prix de ces capteurs n'augmente pas plus entre 2018 et 2019 que la variation déterminée par l'OCDE.

La FIA va également pouvoir mieux contrôler le fonctionnement de ces machines complexes. En ayant des capteurs identiques, il sera plus évident de comprendre et de détecter des anomalies entre différentes équipes. De quoi faire, pour les instances, d'une pierre deux coups.

Dorothée Julien

Passionnée par la F1 depuis ma plus tendre enfance (merci papa), j'ai commencé par écrire sur la F1 depuis quelques années, sans prétention aucune. J'ai depuis ouvert mon éventail à d'autres disciplines monoplace. Défenderesse des causes perdues, avocate du diable et féministe, il faut éviter de me lancer sur le sujet des femmes dans le sport auto. Actu, ou articles de fond, tout peut passer sous ma plume, à l'exception de l'analyse technique, ma bête noire, mon croque-mitaine.

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