La F1 a été vendue au groupe Liberty Media en septembre dernier. Suite à cette vente, il a été décidé de la création du Formula One Group. Mais quelques rebondissements sont à attendre...

L'information provient du site Forbes. Les actionnaires du Formula One Group n'ont pas leur mot à dire. Etonnant direz-vous et pourtant, l'explication est simple. L'entité cotée au Nasdaq n'a pas de statut juridique distinct et ne peut, de fait, détenir des actifs. Cela signifie que les droits commerciaux de la F1 sont détenus par Liberty Media eux-mêmes.

Aussi, le conseil d'administration de Liberty Media peut, s'il le désire, vendre les droits commerciaux de la F1 voire même Delta Topco, société mère de la F1, sans le consentement des actionnaires. Même, Liberty Media peut choisir la façon dont ils vendent les actions, pouvant offrir des actions d'une autre entité du groupe médiatique.

La diversité d'un groupe

Liberty Media est une société fondée en 1991 par John Malone. Aujourd'hui propriétaire de l'équipe de baseball Atlanta Braves, le groupe est également actionnaire de plusieurs sociétés. Aussi, elle détient 65 % de SiriusXM, société de radio par satellite ; moins de 1 % de Time Warner ; également moins de 1 % de Viacom et d'autres participations au sein d'autres entreprises.

Aujourd'hui, l'actionnariat de Liberty Media est scindé en trois groupes distincts. Ainsi, vous pouvez acheter soit des actions auprès du groupe Braves, détenant l'équipe de baseball ; soit auprès du groupe SiriusXM ; soit auprès de la Formula One Group, regroupant le reste des sociétés détenues par Liberty Media.

Le choix de l'entreprise vise à mesurer la performance de chaque groupe. "Nos actions, qui sont désignées par les actions ordinaires Liberty SiriusXM, Liberty Braves et Liberty Formula One, visent à suivre et à refléter la performance économique distincte des entreprises, des actifs et des passifs attribués à SiriusXM Group, Braves Group et Formula One Group, respectivement.

Bien que chaque groupe dispose d'un ensemble distinct d'entreprises, d'actifs et de passifs qui lui sont attribués, aucun de ces groupes n'a une entité juridique distincte et ne peut donc posséder des actifs, émettre des titres ou conclure des accords juridiquement contraignants. Par conséquent, les porteurs de nos actions ordinaires Liberty SiriusXM, Liberty Braves et Liberty Formula One n'ont aucun droit direct sur les actifs du groupe concerné », peut-on lire dans un document révélé par Forbes.

Peu de conditions en cas de revente

La société Liberty Media est immatriculée dans l'Etat du Deleware. Dans cet Etat, l'approbation des actionnaires est nécessaire uniquement en cas de « vente ou toute autre disposition de la totalité ou de la quasi-totalité des actifs de la société prise dans son ensemble ». Or, les actifs des différents groupes représentent moins que la quasi-totalité des actifs de la société. En cas de décision de vente de Delta Topco, l'entreprise n'a pas besoin de l'accord de ses actionnaires. Pire, si les actifs vendus représentent « 80% de la valeur marchande de l'actif total du groupe cédant », Liberty Media doit payer aux actionnaires un dividende ou leur donner des actions d'un autre groupe.

Si on prend le cours de l'action F1 (soit FWONK) à la fermeture, celui-ci était à 30,58 $ pour 217 millions d'actions en circulation. Cela représente une capitalisation coursière de 6,6 milliards de dollars. La F1 ayant coûté 4,4 milliards de dollars, cela représente 66,7% des actifs de la Formula One Group.

La complexité du système mis en place par Liberty Media montre l'intérêt qu'a le groupe à se préserver financièrement et à rester indépendant de l'actionnariat. Cependant, quel avenir attend la F1 avec de telles conditions ?