Le calendrier de la F1 doit-il un peu plus s'internationaliser ? C'est en tout cas ce que suggère Franz Tost, directeur de Toro Rosso.

"Pour moi, il y a trop de Grands Prix en Europe. Je sais que je parle contrairement à mes collègues. Mais nous avons l'Afrique du Sud, nous avons besoin de plus de courses aux Etats-Unis, nous devons aller en Argentine, et l'Inde est un marché très important. La F1 est un sport mondial », a déclaré Franz Tost au média Tiroler Tageszeitung. Avec le retour du Grand Prix de France mais la possible fin du Grand Prix d'Allemagne, le calendrier garde une certaine présence en Europe.

En 2017, la F1 prendra ses quartiers en Europe à neuf reprises contre onze en dehors du vieux continent. Il y a vingt ans, il y avait onze Grands Prix en Europe contre six dans le monde entier. Les temps ont changé et le produit F1 également. Devenu un outil marketing pour les marques qui y participent mais aussi pour les sponsors qui financent les équipes, l'internationalisation a une grande importance. Il faut occuper tous les marchés, aux dépens d'une certaine éthique.

Réduire le prix des billets

Un autre problème se pose Franz Tost : le prix des billets ! "Les prix des billets doivent descendre. Nous avons besoin des familles et devons conquérir les enfants. Si un billet coûte 300 euros et que quelqu'un sort avec sa femme et ses deux enfants, ça revient à 1200 euros. Ils ne peuvent pas. En outre, les organisateurs doivent en faire plus. Des concerts pourraient faire partis du programme. A Austin, seuls 80 000 spectateurs sont venus au concert », déclare-t-il.

L'an passé, nous avons évoqué les difficultés pour un fan de F1 de suivre son sport. Les Grands Prix les plus proches pour un français par exemple sont l’Espagne, Monaco, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et l’Italie. Outre le prix du billet sur lequel nous allons revenir après, le coût d’un voyage dans l’un de ses pays représente un budget, que ce soit en voyage lui-même ou en frais d’hébergement. Par exemple, pour l’Espagne, cela représente 406 euros pour le vol Pari-Barcelone et 4 nuits d’hôtel.

A cela, il faut ajouter le prix du billet. Pour se rendre sur le Grand Prix d’Espagne, première manche européenne, le prix le plus bas est à 22€ et ne donne l’accès qu’aux essais libres du vendredi. Voir la course uniquement coûterait entre 80 et 264 euros. Les packs « 3 jours » sont plus avantageux, allant de 90€ en tribune J à 396€ dans le Main Grandstand. Loin des prix pratiqués par Monaco, course « bling bling » du calendrier où assister à la course coûte entre 75€ sur le Rocher et 600€ sur la tribune B.

L'esprit américain ?

La reprise de la F1 pour Liberty Media pourrait aider la F1 à aller vers le fan. La culture américaine est totalement différente. "La compréhension du sport automobile entre les États-Unis et l'Europe est très différente. Pour les Américains, il s'agit seulement d'un spectacle. Chez nous, ça tourne autour de la technologie. Pour la F1, les deux extrêmes sont mauvais », déclare Franz Tost.

Reste à savoir les changements qui seront opérés dans les prochains mois voire prochaines années.