Rosberg s'impose donc pour ce Grand Prix du Mexique, une victoire en forme d'apaisement tant le pilote s'est fourvoyé lors de la dernière course aux USA, il aurait du gagner également cette épreuve, mais a commit l'erreur de trop pour laisser son coéquipier sur la plus haute marche du podium.

A en juger les tribunes du circuit Autódromo Hermanos Rodríguez qui sont pleines, c'est déjà un succès d'estime pour le retour de cette course, absente du territoire depuis 23 ans. Le tracé a été refaçonné autour des tribunes (une première en F1) pour accueillir en masse les aficionados du genre. Il faut dire qu'avec le régional de l'étape, Sergio Pérez chez Force India, la ferveur était de mise. La future écurie américaine HaasF1 l'a bien compris, en profitant de ce week-end sur les terres Aztèques pour annoncer un autre Mexicain dans ses rangs : Estéban Gutiérrez.

Le tracé se constitue d'une longue ligne droite (départ/arrivée) de 1200m, soit la plus longue du championnat, précédée d'un virage épousant l'ancien ovale à la sortie du stadium. Ainsi, les pilotes les plus rapides atteignent la vitesse vertigineuse de 365 km/h. Autant dire que le freinage est l'un des plus exigeant, mettant à mal les écopes de freins, le refroidissement des éléments mécaniques étant la problématique, ici, dû à l'altitude de la ville de México (2400m). Les ouïes des capots moteurs ont été agrandies, ainsi que les écopes de freins. Le premier secteur est constitué de deux longues lignes droites, faisant la part belles aux vitesses de pointe, le second secteur est une enfilade de virages rapides en appui avec des changements de caps abruptes, l'appui aérodynamique est nécessaire.
Quant au dernier secteur, la petite ligne droite amène les pilotes dans le stadium, pour une portion très lente, avant la dernière courbe en appui qui conditionne la remise en vitesse pour la ligne droite de départ/arrivée.

La configuration de la monoplace est un véritable casse-tête pour les ingénieurs et les pilotes. Le bitume neuf de ce tracé a occasionné des détériorations excessives des pneumatiques, la clé du succès sera plus que jamais dans la stratégie de course, tant, il nous est difficile d'apercevoir de véritables opportunités de dépassements sur ce circuit.

La météo capricieuse du week-end, devrait nous offrir cependant ce dimanche une course épargnée de toutes difficultés.
Un ciel dégagé attend les protagonistes, la température ambiante est de 22°C, la piste est à 56°C et les spécifications pneus apportées par Pirelli sont les Medium (flanc blanc) et les Soft (flanc jaune).

La course :

A l'extinction des feux rouge, la meute est lâchée, c'est un bon départ pour Rosberg, Hamilton est dans l'aspiration, une Red Bull s'est hissée au niveau de la Ferrari de Vettel, c'est celle de Ricciardo qui s'est frotté à l'Allemand au virage 1. C'est une crevaison pour la Ferrari. C'est l'abandon en revanche pour Alonso à bord de la McLaren à la fin du premier tour.

Vettel a pris le virage comme s'il était seul en piste, les départs en paquet ne peuvent s'effectuer sans une attention particulière des rétroviseurs. Il paie directement son mauvais envol, et le fait de devoir gérer Kvyat, déjà passé devant lui, il a ignoré l'attaque de Ricciardo, la sanction est immédiate.

Le classement au tour 2 : Rosberg, Hamilton, Kvyat, Ricciardo, Bottas, Verstappen, Massa, Pérez, Hülkenberg et Sainz pour le TOP 10.

Les Mercedes s'envolent déjà en tête de course, les Red Bull font le bouchon sur les Williams qui ne peuvent s'en débarrasser, même si elles sont plus rapides dans les lignes droites. Le peu d'opportunité de dépassement, laisse envisager de la complexité du réglage de la monoplace.
Les premiers arrêts aux stands interviennent à la fin du tour 8, avec Bottas délaissant les pneus Soft pour les Medium, imité par Massa et Hülkenberg un tour plus tard.

Au tour 17, les Mercedes continuent leur baroud de chemin en tête du classement avec près de onze secondes d'avance sur Kvyat, les duellistes à l'étoile s'échangeant les meilleurs tours en course.
Vettel qui venait de doubler Sainz et Button, s'est laissé aller à une pirouette dans le secteur 2, sans dégât pour sa monoplace, il peut reprendre la piste, mais a perdu beaucoup de places, il repart en quinzième position, il était dixième.

Le classement au tour 20 : Rosberg, Hamilton, Kvyat, Ricciardo, Verstappen, Räikkönen, Bottas, Massa, Hülkenberg et Sainz.

A la fin du tour 21, Kvyat rentre aux stands, il chausse les Medium, il ressort en cinquième position. Bottas est sur les talons de Räikkönen dans le premier secteur, à l'aspiration, il est à son niveau dans la seconde ligne droite, prend l'extérieur du virage 4 et se retrouve placé à l'intérieur du virage 5, là où Räikkönen va prendre sa trajectoire sans se soucier de l'autre Finlandais qui a décidé d'insister de façon kamikaze. Le choc est inévitable.

La monoplace de Marenello décolle sur celle de Grove, la suspension arrière se brise à la retombée, c'est l'abandon pour Räikkönen !

A la fin du tour 26, c'est le leader qui effectue son arrêt. Il reprend la piste en seconde position laissant les commandes de la course à Hamilton. L'Anglais stoppe également deux boucles plus tard, il ressort derrière Rosberg. Les leaders sont à nouveau en ordre de marche, les Mercedes disposent déjà de plus de vingt second sur le troisième, Kvyat !

Alors que Vettel fait le spectacle en piste, au prix de quelques freinages surestimés en survitesse face à Maldonado, l'Allemand sera contraint de changer à nouveau sa monte pneumatique à la fin du tour 36. Son tête-à-queue plus tôt dans la course les ayant bien endommagés, la Ferrari reprend la piste entre les Mercedes, à un tour des leaders. Derrière les Mercedes, Les Red Bull sont en lutte à distance avec les Williams, Kvyat mène devant Bottas et Massa. Ricciardo ferme ce quatuor, devançant les Force India et les Toro Rosso.

Le classement au tour 40 : Rosberg, Hamilton, Kvyat, Bottas, Massa, Ricciardo, Hülkenberg, Verstappen, Pérez et Sainz.

Si le round d'observation continue aux avant-postes, dans le peloton c'est Pérez qui essaie de tirer une meilleure position que la sienne, il a pour prochain objectif la Toro Rosso de Verstappen. A la fin du tour 46, Rosberg rentre aux stands pour un nouvel arrêt, on ne prend aucun risque chez les Champions du Monde, Hamilton a reçu les mêmes consignes, il devrait également en faire tout autant. Il stoppe à la fin du tour 48. Trois boucles plus tard c'est Ricciardo qui prend le meilleur sur Massa, Pérez a pris le dessus sur Verstappen à l'entrée du stadium, ce dernier ayant fait une erreur.

Nouvelle distraction Au tour 52, Vettel est dans les protection TecPro, la Ferrari est endommagée mais le pilote va bien. Le pilote allemand a fait une erreur, et s'excuse immédiatement auprès de ses mécaniciens, c'est le premier abandon de la saison sur faute de pilotage pour Vettel, son abandon de Belgique étant du à une erreur de gestion des pneus. La voiture de sécurité est déployée. Quelle écurie a donc préparé les pneus Soft sous couvertures chauffantes ? Sur un tel circuit avec peu de dégagements, la possibilité d'une voiture de sécurité était assez importante, les mécaniciens doivent se préparer à une telle éventualité.

Alors que les pilotes à un tour sont autorisés à se dédoubler, voilà sous régime de voiture de sécurité.

le classement de la course au tour 55 : Rosberg, Hamilton, Kvyat, Bottas, Ricciardo, Massa, Hülkenberg, Pérez, Verstappen et Grosjean.

La voiture de sécurité rentre à la fin du tour 57, Hamilton est collé sur Rosberg. C'est Bottas qui en profité sur Kvyat, il est troisième !

C'est à nouveau la lutte entre les Williams et les Red Bull, avec un schéma inversé du début de course. Pérez est en difficulté avec ses gommes usées, il ralentit le peloton derrière lui, il est en huitième position.

Il reste moins de dix tours de course, seulement une seconde sépare Hamilton du leader Rosberg, nul doute qu'il va produire l'effort pour espérer remporter cette course. Derrière, les Red Bull sont toujours en embuscade face à la Williams de Bottas pour une place sur le podium.

Hamilton signe le meilleur tour en course, pour se rapprocher de Rosberg, ce dernier lui rend un tour encore plus rapide, les pilotes Mercedes survolent le Grand Prix.
Bottas sécurise son podium, les pilotes Red Bull ont rendu les armes et ne seront pas en mesure de lui contester son podium.

C'est donc Rosberg qui remporte cette première course pour le retour du Grand Prix du Mexique, il devance Hamilton pour la seconde position ainsi que Bottas pour la dernière marche du podium.

Kvyat à bord de la Red Bull est quatrième devant Ricciardo et Massa à bord de la seconde Williams. Les Force India de Hülkenberg et de Pérez suivent devant Verstappen et Grosjean.

Crédits Photo : FIA

Résultat de la course :Rosberg (Mercedes) Vainqueur des 71 tours en 1h42'35"038 (moyenne : 178,60 km/h)
2. Hamilton (Mercedes) +1"9
3. Bottas (Williams) +14"5
4. Kvyat (Red Bull) +16"5
5. Ricciardo (Red Bull) +19"6
6. Massa (Williams) +21"4
7. Hülkenberg (Force India) +25"8
8. Pérez (Force India) +34"3
9. Verstappen (Toro Rosso) +35"2
10. Grosjean (Lotus) +37"9
11. Maldonado (Lotus) +38"5
12. Ericsson (Sauber) +40"1
13. Sainz (Toro Rosso) +48"7
14. Button (McLaren) +49"2
15. Rossi (Manor) +2 tours
16. Stevens (Manor) +2 tours
Nasr (Sauber) Abandon
Vettel (Ferrari) Abandon
Räikkönen (Ferrari) Abandon
Alonso (McLaren)
Pirelli Motorsport