De Monaco à Montréal, il n’y a que très peu de ressemblances, si ce n’est une épingle appelée Casino, et la promiscuité envahissante des rails de sécurité bordant la piste, quand ce ne sont pas des murs de béton... le tout accusant les années sur l'autel de la sécurité.

C’est un tracé non permanent dédié à la vitesse, il est profilé comme un circuit d’accélération-freinage, donnant l’avantage aux blocs propulseurs qui ont du souffle, mais également aux châssis rendant la meilleure motricité.
Ici, les monoplaces n’ont pas les ailerons les plus proéminent de la saison, les hauteurs de caisses sont nécessaires pour absorber les vibreurs, ainsi que les suspensions souples. Autant dire que le train arrière sera sollicité…ainsi que le jeu de gommes.

Les courses sont souvent perturbées par l'intervention de la voiture de sécurité (Safety-Car), car le tracé n’offre que peu de zones de dégagements. Le tarmac évolue de façon étriquée entre les rails, les murs de béton et des longues lignes droites puis aux pif-paf, la moindre sortie de piste se traduit pas un amoncellement de débris sur la trajectoire, ou d'épaves jonchant la trajectoire telles des chicanes !

Deux stratégies sont possibles ici, soit celle agressive à deux arrêts qui n’a d’intérêt que si les pilotes progressent à l’avant de la course. En revanche, en évitant les velléités des premiers tours, une stratégie à un seul arrêt est possible, si le pilote ménage ses pneus arrière, c’est la condition sine qua non.

Les qualifications du samedi nous ont offert, déjà, le spectacle habituel des pilotes tentant de flirter de trop près avec la marge zéro disponible, et toutes ces manœuvres se sont soldées par des abandons. Qu'il s'agisse de Kevin Magnussen à bord de la Renault, au comportement récalcitrant, sa monoplace lui a échappé à la sortie du virage 7, provoquant un drapeau rouge et l'arrêt prématuré de la première session Q1, ou encore de Carlos Sainz sur Toro Rosso qui en demande trop à la dernière chicane, et frappe le "mur des Champions" (anciennement Bienvenue au Québec), lui aussi abandonnant sa monoplace et provoquant également un drapeau rouge.

C'est Lewis Hamilton qui a abaissé la référence du tour à 1'12"812 ce qui le place de justesse devant son coéquipier Nico Rosberg (1'12"874), les Mercedes verrouillent la première ligne ! Sebastian Vettel qui bénéficiait d'une évolution moteur, notamment un Turbo revu et corrigé, s'est hissé au troisième rang à quelques centièmes des flèches d'argent, il décroche un temps en 1'12"990. Les Red Bull sont un peu moins à la fête lorsqu'il est nécessaire d'avoir de la puissance moteur et des vitesse maximales, Daniel Ricciardo et Max Verstappen sont en embuscade, devant la seconde Ferrari de Kimi Räikkönen qui n'a pu hisser sa monoplace aux avant-postes comme son coéquipier.

La Course :

A quelques minutes du départ, l'air est à 12°C, la piste à 23°C, le ciel est plus que menaçant, si les pilotes vont s'élancer avec leur choix de gommes de la veille, rien n'indique que les pneus sculptés ne seront pas utilisés pendant cette course. Ce n'est pas inhabituel ici au Canada, d'avoir une météo capricieuse, nous avons tous en tête l'épisode cauchemardesque et trop long de 2011, qui depuis a fait jurisprudence !

© Sutton - Canada

© Sutton - Canada

Les feux rouges s'éteignent, les protagonistes s'élancent, c'est Vettel qui jaillit depuis la seconde ligne pour oublier les Mercedes. Il vire en tête au premier virage où les deux pilotes des flèches d'argent se touchent, Hamilton tasse Rosberg hors piste, ce dernier revenant dans le peloton comme dans un jeu de quille !

 Le classement au second tour : Vettel, Hamilton, Verstappen, Ricciardo, Räikkönen, Bottas, Massa, Hülkenberg, Alonso et Rosberg pour le TOP 10.

Alors qu'une dizaine de tous se sont écoulés, Button sur la McLaren connait un problème de fiabilité, il y a le feu à l'arrière de sa monoplace. Le pilote britannique s'immobilise dans le secteur 3 alors que la voiture de sécurité virtuelle est activée. Les pilotes doivent observer une vitesse limitée, et le leader Vettel, en profite pour rentrer aux stands. Il ressort avec le choix de gommes SuperSoft (rouges), son coéquipier Räikkönen l'a suivi comme son ombre. Lorsque l'Allemand reprend la piste, la voiture de sécurité virtuelle est désactivée, il est 4ème à 11 secondes du leader, un choix plutôt payant !

© Getty - Rosberg - Canada

© Getty - Rosberg - Canada

Le classement au tour 15 est le suivant : Hamilton, Verstappen, Ricciardo, Vettel, Bottas, Massa, Rosberg, Hülkenberg, Alonso et Pérez pour le TOP 10.

Vettel à bord de la Ferrari redouble d'efforts pour revenir sur les Red Bull, il double Ricciardo à l'épingle au tour 17, et se rapproche de Verstappen, qu'il va dépasser sous DRS dans la ligne droite ramenant vers les stands !

Verstappen va stopper à la fin du tour 20, pour chausser les pneus Soft, il reprendre la piste devant la Ferrari de Räikkönen, Ricciardo en fera autant à la fin du tour 21, mais ce dernier reviendra en piste derrière cette même Ferrari !

Le leader Hamilton qui ne compte que 5 secondes d'avance sur Vettel, va effectuer son arrêt aux stands à la fin du tour 24, il ressort en pneus Soft en seconde position !

Le classement au tour 25 : Vettel, Hamilton, Verstappen, Räikkönen, Ricciardo, Bottas, Rosberg, Pérez, Massa et Hülkenberg pour le TOP 10.

© TF1 - Canada - Vettel - Hamilton - Verstappen

© TF1 - Canada - Vettel - Hamilton - Verstappen

La procession des épiciers a débuté en piste, les positions sont figées, les pilotes jouent à l'économie des gommes...et surveillent toujours la météo, qui reste incertaine !

Rosberg est englué dans le trafic composé de Räikkönen, Ricciardo et Bottas, il évolue à plus de 32 secondes du leader : Vettel ! A la fin du tour 33, Räikkönen rentre aux stands pour chausser les pneus Soft (jaunes), le choix imposé par Pirelli pendant la course.

La mi-course est dépassée, Hamilton est à 10 secondes derrière Vettel, qui ce dernier, va rentrer aux stands à la fin du tour 37 pour monter des pneus Soft obligatoires. Massa est dans les stands également, mais le Brésilien est contraint de poser pied à terre ! Ricciardo à bord de la Red Bull se fait surprendre à la chicane et perd une place face à Bottas, l'Australien rentrera un tour plus tard aux stands. L'arrêt se passe mal, il perd du temps à cause d'une roue à l'avant....les mauvais habitudes australiennes chez Red Bull perdurent !

Le classement au tour 42 : Hamilton, Vettel, Verstappen, Bottas, Rosberg, Räikkönen, Ricciardo, Hülkenberg, Sainz et Pérez pour le TOP 10.

Alors que Bottas produit une course solide, il reste devant Rosberg qui ne parvient pas à prendre l'ascendant ! Pire, il reste à bonne distance en ligne droite, son aileron mobile DRS ne l'aide pas à refaire son retard ! A la fin du tour 46, Verstappen est rentré aux stands, il a opté pour les UltraSoft et reparti derrière Räikkönen, il est en cinquième position ! Ce n'est pas la fête à bord de la Haas de Grosjean qui perd ses nerfs, et donc les opportunités des premières courses s'éloignent, course après course. L'écurie américaine est rentré dans le rang, la communication s'est également assagit !

A la fin du tour 52, Rosberg est repassé par les stands, ne pouvant évolué plus vite et se débarrasser de Bottas. Il ressort en pneus Soft En quelques boucles il est rapidement dans le sillage de la Red Bull de Ricciardo, qu'il double dans le tour 54, avant de ne voir Räikkönen comme prochaine cible. La Ferrari tiendra 5 boucles, avant que la Mercedes ne lui dérobe son bien !

Le classement au tour 60 : Hamilton, Vettel, Bottas, Verstappen, Rosberg, Räikkönen, Ricciardo, Hülkenberg, Sainz et Pérez pour le TOP 10.

Rosberg est l'homme le plus rapide en piste, il effectue tous les meilleurs secteurs pour tenter de se rapprocher de ses adversaires, il est à 7 secondes de la plus petite marche du podium. Vettel est en délicatesse et va devoir sécuriser sa seconde place, il passe à travers la dernière chicane, ce qui lui fait perdre du temps ! Rosberg est logé sous l'aileron de la Red Bull de Verstappen, il peut utiliser son aileron DRS, il reste 7 tours à l'Allemand pour améliorer sa position.

© FIA.F1 - Canada - Rosberg - Verstappen

© FIA.F1 - Canada - Rosberg - Verstappen

Verstappen défend sa place chèrement, Rosberg doit lutter, pendant ce temps-là Bottas est à l'abri, le podium s'éloigne pour la Mercedes du pilote allemand. Il en demandé trop à ses pneus, trop usés les Pirelli ne donnent plus le même avantage à Rosberg, il est obligé de laissé un peu de distance et de revenir à la charge ! C'est l'ultime tour, Rosberg est sous la seconde pour bénéficier du DRS, l'épingle est passée, les deux monoplaces sont jumelées, Rosberg choisit la gauche pour être à l'extérieur, l'Allemand est devant, mais bloque ses freins arrière, la Mercedes pivote et part en vrille dans la chicane. Rosberg a perdu son avantage.

Hamilton franchit la ligne en vainqueur, suivi de Vettel qui avait pourtant éclipsé les Mercedes au départ, une occasion rare, mais non fructifiée ! Le Finlandais Bottas remonte sur le podium, lui qui essaie de placer discrètement pour uné écurie de pointe, Ferrari pour ne pas la citer, et il termine devant leur second pilote : Räikkönen. Verstappen sur la Red Bull a donc conservé sa quatrième place devant Rosberg qui a fait des arabesques sur le tarmac québécois. Räikkönen sixième devant le malchanceux Ricciardo qui a encore fait les frais aux stands. Hülkenberg dans les points à la huitième place avec Sainz et Pérez.

© Sky - Canada - Podium / Hamilton - Vettel - Bottas

© Sky - Canada - Podium / Hamilton - Vettel - Bottas

Résultat de la course :

  1. Hamilton (Mercedes) Vainqueur des 70 tours (305.270 Kms) en 1h31'05"296 (moyenne : 201.081 km/h)
  2. Vettel (Ferrari) +5"011
  3. Bottas (Williams) +46"422
  4. Verstappen (Red Bull) +52"020
  5. Rosberg (Mercedes) +62"093
  6. Räikkönen (Ferrari) +63'017
  7. Ricciardo (Red Bull) +63"634
  8. Hülkenberg (Force India) +1 tour
  9. Sainz (Toro Rosso) +1 tour
  10. Pérez (Force India) +1 tour
  11. Alonso (McLaren) +1 tour
  12. Kvyat (Toro Rosso) +1 tour
  13. Gutiérrez (Haas) +2 tours
  14. Grosjean (Haas) +2 tours
  15. Ericsson (Sauber) +2 tours
  16. Magnussen (Renault) +2 tours
  17. Wehrlein (Manor) +2 tours
  18. Nasr (Sauber) +2 tours
  19. Harayanto (Manor) +2 tours
    Massa (Williams) Abandon au tour 35
    Palmer (Renault) Abandon au tour 16
    Button (McLaren) Abandon au tour 9

Meilleur tour : Rosberg (Mercedes) 1'15"599 (tour 60).