Le 947ème Grand Prix de l'Histoire de la Formule 1 va nous offrir une nouvelle confrontation entre les deux hommes capables de s'emparer de la Couronne Mondiale : Lewis Hamilton et Nico Rosberg, les deux pilotes de Mercedes. La course tournera à l'avantage de Lewis Hamilton qui enlève le Grand Prix à domicile de son rival : Nico Rosberg.
Lors des qualifications, les Mercedes se sont encore illustrées, sans coup férir ! C'est Nico Rosberg qui s'empare d'une pole position propre et sans polémique cette fois-ci (contrairement à la Hongrie) devançant donc Lewis Hamilton qui n'a pas fait un tour extraordinaire. Si les Mercedes aux avant-poste n'est pas une surprise pour les fans, en revanche le fait que Red Bull se classe régulièrement devant les Ferrari est un tournant de la saison. Il faut se souvenir que les rouges avaient pour ambition d'améliorer le score des 3 victoires de 2015 et de viser la lutte pour le titre mondial. Force est de constater qu'ils ne sont pas en lutte pour le titre, pire, la victoire semble s'éloigner course après course.
Le stadium d'Hockenheim est baigné d'une ambiance chaleureuse, le public allemand n'avait pas eu de Grand Prix l'an passé et le public avait du se contenter de la course voisine, celui d'Autriche ! La météo n'offre pas un plein soleil, la chaleur n'est pas accablante, l'air ambiant est à 23°C, la piste affiche 38°C, des paramètres que les ingénieurs de piste surveillent car cela aura une influence sur la gestion des pneus et leur dégradation. Les risques de pluie sont de 20%.
Il s'agit du dernier Grand Prix d'été avant la trêve, il y a une semaine en Hongrie, Hamilton s'imposait et virait en tête du championnat pour la première fois de la saison. Après cette course, il y aura une pause de 3 semaines, les pilotes et les ingénieurs vont pouvoir recharger les batteries, voilà une bonne raison de conclure ce marathon de juillet sur une bonne note.
L'ordre de la grille de départ est le suivant : Rosberg / Hamilton - Ricciardo / Verstappen - Räikkönen / Vettel - Bottas / Hülkenberg - Pérez / Massa - Gutiérrez / Button - Alonso / Palmer - Sainz / Magnussen - Wehrlein / Kvyat - Haryanto / Grosjean - Nasr / Ericsson.
La course :
Rosberg, face à ses démons.
A l'extinction des feux rouges, c'est un bon envol pour Hamilton qui revient à hauteur de Rosberg qui semble collé à la grille de départ, mais les plus véloces en traction sont les Red Bull qui oublient le poleman et virent devant la Mercedes avant le premier virage. Ricciardo est le mieux placé en seconde position, mais voit déjà son équipier Verstappen le doublier sur le vibreur à l'extérieur du virage 1 (un manœuvre tolérée depuis que la FIA ait décalé la ligne de course après ce vibreur). Le grand perdant de cette phase de départ étant Rosberg.
Le classement au tour 2 : Hamilton, Verstappen, Ricciardo, Rosberg, Vettel, Räikkönen, Bottas, Hülkenberg, Button, Massa pour le top 10.
Alors que Hamilton se ménage un matelas d'une seconde et demi sur Verstappen, Rosberg est bloqué derrière les deux Red Bull et comprend rapidement qu'il ne les doublera en piste, il faudra donc modifier la stratégie.
En piste, en l'espace de quatre tours, Massa à bord de la Williams connait un véritable calvaire. Il se fait subtiliser sa position par Alonso à bord de la McLaren au tour 6, puis au tour 9 c'est deux positions supplémentaires qui sont perdues au profit de Sainz et Magnussen.
C'est à l'issue du tour 8 que Pérez marquera son premier arrêt aux stands pour opter des gommes Soft. Un tour plus tard, Sainz et Massa passent eux aussi par leurs garages, l'espagnol choisit les SuperSoft, le pilote brésilien les pneus Soft.
A la fin du tour 10, les pilotes en lutte pour le podium, Verstappen et Rosberg stoppent à leur tour. Le pilote Red Bull ressort avec la monte SuperSoft, tout comme le pilote Mercedes. Les deux comparses ressortent dans le trafic des McLaren.
L'heure de pointe a sonné, c'est le chassé-croisé entre juilletistes et aoûtiens dans les stands. A la fin du tour 11, Ricciardo stoppe à l'emplacement Red Bull pour troquer ses gommes super tendres, pour les tendres jaunes. L'Australien reprend la piste derrière Verstappen, les positions restes inchangées. Chez Williams, le Finlandais Bottas plus apte à rallier dans l'arrivée dans les points comparé son équipier Massa en difficulté opte pour le même choix, les gommes Soft.
Enfin, les pilotes n'ayant pas encore observé leur arrêt aux stands s'exécuteront à la fin du tour 13 pour Vettel et la fin du tour suivant pour Hamilton et Räikkönen. Tous ayant opté pour les Pirelli à bande jaune.
Le classement au tour 15 : Hamilton, Verstappen, Ricciardo, Robserg, Vettel, Räikkönen, Grosjean, Bottas, Hülkenberg, Guttiérez pour le top 10.
Les Ferrari impuissantes, sombrent...
Hamilton en tête continue son baroud avec une avance plus confortable qu'avant la session des arrêts aux stands, il compte désormais un peu plus de sept secondes sur Verstappen. Le pilote Red Bull est équipé de pneus plus tendres que la Mercedes, mais l'écart se stabilisera, voire tournera à l'avantage du pilote anglais. En piste, les choses se dégradent pour Massa, qui se fait déborder par Magnussen (Renault) et encore deux fois consécutivement dans le tour 22 par Sainz (Toro Rosso) et Grosjean (Haas).
Le duel en piste tourne autour des deux pilotes Mercedes, ainsi que des pilotes Red Bull. Autant dire que la Scuderia Ferrari ne peut s'inviter à cette lutte. Les hommes de Maranello traversent une crise d'ampleur ces derniers temps. Outre le dernier titre majeur des pilotes glané en 2007 avec Räikkönen et celui des constructeurs en 2008, les tifosi et la Presse locale commence sérieusement à trouver le temps long, d'autant que les effectifs internes ont été renouvelé de nombreuses fois pour améliorer la situation : en vain. Le récent départ du Direction Technique, James Allison, pour raisons personnelles ne fait qu'aggraver la stabilité de l'écurie, même si en façade tout le monde s'accorde à dire que les choses vont bien chez Ferrari.
Ceci étant, le palmarès est plus cruel que les bonnes paroles du directoire, l'an passé encore les Ferrari pouvaient prétendre à la victoire et se positionner en seconde force du plateau, tant aujourd'hui la tendance s'inverse, la victoire est inaccessible et Red Bull semble mieux armé pour être les dauphins des Mercedes.
Rosberg hausse le rythme avec ses gommes SuperSoft pour se rapprocher de Ricciardo, mais ce dernier plonge dans la voie des stands à la fin du tour 27, il espère pouvoir inverser la tendance qu'il ne peut exécuter en piste. Il ressortira avec les Pirelli Soft.
Chez Red Bull, on couvre ses arrières, on ne prend aucun risque, et à la fin du tour 28, on rappelle Verstappen pour copier la stratégie des Mercedes avec les mêmes gommes tendres. Le néerlandais ressort sous l'aileron avant de la Mercedes de Rosberg.
Rosberg / Verstappen : énième polémique en Grand Prix.
A l'entame de 29ème tour de course, Rosberg est dans la zone de DRS de Verstappen, il en profite donc pour l'activer et se hisser à la hauteur du pilote néerlandais. Le pilote Mercedes a eu le temps de roder ses pneus, puisqu'il s'est arrêté un tour plus tôt que la Red Bull qu'il s'apprête à doubler.
L'action sa se jouer en deux temps : le premier acte est la position de Rosberg à la droite de Verstappen pour être mieux placé à l'intérieur de l'épingle du virage 6, nous sommes alors dans la zone de freinage, le pilote Red Bull braque légèrement son volant à droite pour intimider son adversaire et faire office de défense. Une manœuvre qui est interdite et soumis à l'enquête des officiels avec une part de jugement qui dépend des suites de l'action.
Les suites de l'action concerne le deuxième acte qui fait que Rosberg est bien trop vite pour négocier correctement ce virage et tire tout droit, bien trop large du point du corde du virage, ce qui oblige donc son adversaire à revoir sa trajectoire et ouvrir son volant vers l'extérieur du virage. Ce dernier se retrouve alors enfermé et dans l'incapacité de négocier le virage, si ce n'est à l'extérieur des vibreurs, et donc en dehors de la piste.
Rosberg gagne une place et donc son avantage et ayant consécutivement mis son adversaire hors-piste. Une action qui ne plaira pas aux officiels, et qui lui infligeront une pénalité de cinq secondes lors de son prochain arrêt.
Encore une affaire qui déchaînera les passions des fans, comme le récent incident Räikkönen / Verstappen.
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Les Ferrari se savent plus par quel bout aborder la stratégie de course à adopter, ils se noient dans un verre d'eau. Vettel entre aux stands à l'issue du tour 31 pour repartir avec les gommes SuperSoft. Hamilton compte un peu plus de douze secondes sur le second, Ricciardo. Räikkönen est dans stands Ferrari à la fin du tour 32, il en ressort avec les SuperSoft. Une boucle plus tard, c'est Ricciardo qui passe à son stand pour opter des SuperSoft, tout comme Hamilton, le leader à la fin du tour 34.
Le classement au tour 36 : Hamilton, Rosberg, Verstappen, Ricciardo, Vettel, Räikkönen, Hülkenberg, Bottas, Button et Alonso pour le top 10.
Les Mercedes sont en tête de la course, Hamilton sept secondes devant Rosberg, mais ce dernier devra effectuer un dernier arrêt de cinq secondes plus lents que les autres à cause de sa pénalité. Ricciarod qui est logé sous l'aileron arrière de Verstappen est bien plus rapide grâce à ses gommes super tendres, contre les tendres pour le jeune néerlandais. Sous l'effet du DRS, le pilote australien prendre le meilleur dans la longue ligne droite au tour 40.
La Red Bull est également mieux équipé en gommes SuperSoft que la Mercedes de Rosberg devant, elle, et il ne faut que quatre tours du circuit à Ricciardo pour être en mesure de doubler son adversaire, mais ce dernier rentrera aux stands, ne laissant pas ce loisir au pilote australien. Rosberg s'immobilise au stand Mercedes, les mécaniciens patientent cinq secondes avant de ne remplacer les pneus par des Soft à bande jaune.
Chez Red Bull, on ne prend pas de risques, on rappelle immédiatement Verstappen à la fin du tour 45 pour mettre à nouveau les SuperSoft. Choix identique pour Ricciardo, un tour plus tard. Vettel se trouvait également dans la voie des stands et a fait le choix inverse pour rallier l'arrivée, les gommes Soft.
Ils ne restent donc que les hommes de tête, Hamilton et Räikkönen, qui stopperont à la fin du tour 47, les deux équipés des pneus tendres.
Le classement au tour 48 : Hamilton, Ricciardo, Verstappen, Rosberg, Vettel, Räikkönen, Bottas, Hülkenberg, Button et Alonso pour le top 10.
Hamilton conserve donc le commandement de la course et file vers une nouvelle victoire, il compte une avance de neuf sur son poursuivant. Mais le Red Bull de Ricciardo est chaussée de SuperSoft contre les Soft pour la Mercedes. Le pilote australien tourne bien plus vite et en l'espace de trois tours, il n'est plus qu'à six secondes de la position de pointe. La remontrée de la Red Bull est impressionnante, mais néanmoins perturbée par le trafic, qui lui fait à perdre à nouveau de précieuses secondes.
C'est ainsi que les pneus arrivent à bout de leur exploitation maximale, et le pilote Red Bull sevra se résigner à quelques dix tours du drapeau à damiers. Alonso que Hülkenberg prend le meilleur sur la Williams de Bottas, ce dernier est à l'agonie avec ses pneus, permettant même à Button de gagner le même avantage. L'effet est inverse sur la McLaren d'Alonso, il perd une place au profit de Pérez sur la Force India, ce qui place les deux monoplaces indiennes dans les points à la place des deux McLaren.
Le drapeau à damiers s'abaissent pour consacrer Lewis Hamilton qui aura mener de bout en bout cette épreuve allemande, le tout s'étant jouer au départ, avec un coté droit de la piste sur la grille de départ bien plus favorable que le coté de la pole position. Une observation déjà faite pour toutes les autres catégories de monoplace ayant couru ici à Hockenheim ce week-end comme en GP2 et GP3.
Les deux pilotes Mercedes comptaient chacun cinq victoires cette saison, Hamilton prend donc l'avantage et se construit une avance plus confortable au championnat avec dix-neuf unités, certes moins qu'une victoire (en cas de d'abandon, la tendance peut s'inverser). Les pilotes Red Bull verrouillent le podium et permet donc à Red Bull se retrouver le sourire en devançant désormais à la régulière les Ferrari. Voilà de quoi les conforter dans leur choix d'avoir conserver leur partenaire moteur historique (et glorieux) Renault. Chez Ferrari, donc, c'est la troisième course sans le moindre podium, autrement dit le torchon brûle à Maranello.
Rosberg doit se contenter de la quatrième place, et d'espérer que les prochaines courses lui soient plus favorable, avec une pénalités d'organes mécaniques qui devrait toucher Hamilton d'ici à la fin de saison, il devra saisir sa chance.
Hülkenberg à bord de la Force India mène le clan "des autres" devant la McLaren-Honda de Button, et la Williams de Bottas qui ne cesse de reculer dans la hiérarchie. Pérez récupère l'ultime point en jeu pour la dixième place.
Résultat de la course :
01. Hamilton (Mercedes) Vainqueur des 67 tours (306.458 Km) en 1h30'44"200 (moyenne : 202,65 km/h)
02. Ricciardo (Red Bull) +6"996
03. Verstappen (Red Bull) +13"413
04. Rosberg (Mercedes) +15"845
05. Vettel (Ferrari) +32"570
06. Räikkönen (Ferrari) +37"023
07. Hülkenberg (Force India) +70"049
08. Button (McLaren) + 1 tour
09. Bottas (Williams) + 1 tour
10. Pérez (Force India) + 1 tour
11. Gutiérrez (Haas) + 1 tour
12. Alonso (McLaren) + 1 tour
13. Grosjean (Haas) + 1 tour
14. Sainz (Toro Rosso) + 1 tour
15. Kvyat (Toro Rosso) + 1 tour
16. Magnussen (Renault) + 1 tour
17. Wehrlein (Manor) + 2 tours
18. Ericsson (Sauber) + 2 tours
19. Palmer (Renault) + 2 tours
20. Haryanto (Manor) + 2 tours
Nasr (Sauber) abandon tour 57
Massa (Williams) abandon tour 36Meilleur tour : Ricciardo (Red Bull) 1'18"442 au tour 48 (moyenne : 209,92 km/h)