Pour la onzième épreuve du calendrier qui en compte vingt et une, la capitale hongroise, Budapest, surnommée le "Paris du centre de l'Europe" ou encore la "Reine du Danube", sera le théâtre du Grand Prix de Hongrie dont la première course eu lieu il y a 30 ans.

© formulaone.com - Hüngaroring Track

© formulaone.com - Hüngaroring Track

D’un développement de 4381 mètres, Le « Hungaroring » de Mogyorod en grande banlieue de Budapest devra dimanche être parcouru 70 fois pour 306,630 kilomètres.

Ce circuit très particulier a une importance très spéciale dans l’histoire de la F1… Il a montré la puissance de la F1 en abattant les barrières de la Guerre Froide et le clivage entre les mondes capitalistes et socialistes.

Cette année 1985 voyait la dernière édition de la polémique course d’Afrique du Sud (menaces de boycott, lobbying politique contre les écuries et pilotes) disputée au pays du racisme d’état et de l’Apartheid. Il sera remplacée par le Grand Prix du Mexique en octobre de la même année, mais aussi du trop dangereux Grand Prix des Pays-Bas sur l’antédiluvien circuit de Zandvoort.

Cela libéra donc une date sur la tournée européenne d’été, et l’occasion était belle pour la FOTA et la FIA de trouver un terrain d’entente pour garder au Championnat du Monde de F1 son statut planétaire malgré le départ du continent Africain… L’alternative était de passer le Rideau de Fer via son pays le moins fermé par ses liens historiques avec l’Autriche, et son rôle de plate-forme commerciale pour le Bloc de l’Est : La Hongrie.

Fruit d’une rare synergie par-delà les clivages politiques, idéologiques et économiques, ce tracé étriqué sera construit en quelques mois à peine et même modifié au dernier moment par la découverte d’une source !!

Le Circuit :

© fia.com - Hongrie track

© fia.com - Hongrie track

Le circuit accueillit son premier Grand Prix le 10 Août 1986 et vit la victoire de Nelson Piquet sur la monumentale Williams-Honda FW11 V6 Turbo au prix d’un dépassement d’anthologie par l’extérieur sur la Lotus-Renault 98T d’Ayrton Senna. Les prémices du duel brésilien bien occulté par de nombreux médias.

Souvent qualifié de Monaco aux rails de sécurité plus éloignés, ou encore de « tourniquet hongrois », il n’apparaît pas le plus apprécié des rendez-vous, mais pourtant il offrira quelques courses de F1 à rebondissements.
Certainement pas cette soporifique course de 1990 où Thierry Boutsen mena de bout en bout devant un petit train-train d’auto-tamponneuses, mais plutôt comme d’autres plus étonnantes et la chevauchée inattendue (grâce à ses Bridgestone) de Damon Hill en 1997 sur l’Arrows-Yamaha A18 qui ne cédera le leadership que dans le pénultième tour à Jacques Villeneuve, ou bien la première victoire du retour de Renault F1 avec à son bord un certain Fernando Alonso (prenant un tour à la Ferrari du champion du monde d’alors… Michael Schumacher), ou bien sûr la première victoire en 2006 de Jenson Button d’une course à élimination à la météo aléatoire.

Ce circuit typé Monaco, on y roule avec l’appui maximum. On effleure donc à peine 300 km/h en bout de ligne droite des stands. La course y est très longue, par forte chaleur et le tracé compliqué à maîtriser pour les débutants. Physiquement épuisant donc, la courte ligne droite et la succession de virages ne permet pas aux pilotes de réellement reprendre leur souffle. L’endurance physique y est donc critique. Un circuit lent, mais très exigeant pour le corps et la mécanique. Au niveau des gommes, le revêtement n’est pas très abrasif et la piste peut même s’avérer glissante. Le trafic est ici rédhibitoire et les premiers tours voient les pilotes perdre des secondes par poignées.

Le comportement des F1 est ici en plus perfectible par la faute d’une hauteur de caisse élevée en raison des vibreurs et trottoirs à « escalader » copieusement, pour réaliser des tours corrects ! Cette hauteur de caisse rend les changements de cap plus flous, en particulier dans les virages 4 et 12 en appuis où il n’est pas rare de sortir au large.

Les modifications du circuit : La piste a entièrement été re-surfacée, le bitume neuf aura une évolution de grip tout au long du week-end, la chasse au chronomètre est déjà lancée... L'entrée des stands a été élargie. La quasi totalité des vibreurs ont été remplacé, des nouveaux ont été installé comme au virage 4 et 11 qui sont des double-vibreurs (à l'image de ceux installé dans le virage 9 du circuit de Barcelone-Catalogne), ceci a permis de retiré l'herbe artificielle. La vitesse maximum dans les stands, qui était de 60 km/h pendant les libres et 100 km/h pendant la course a été changée. Maintenant, celle-ci sera limitée à 80 km/h pendant toute la durée d’un week-end (sauf 60 km/h pour Melbourne, Monaco et Singapour). Cela a été décidé pour des raisons de sécurité, mais surtout après l’incident de Mark Webber qui a perdu sa roue lors du Grand Prix d’Allemagne en 2013.

Quelques anecdotes pour le tracé hongrois :

Ce 31ème Grand Prix de Hongrie est inscrit au calendrier de la F1 depuis 1986 sur le Hungaroring, et ce, sans discontinu...Les pilotes les plus victorieux sur cette piste sont Michael Schumacher et Lewis Hamilton (avec 4 succès chacun). Sur la grille, sont présent 6 vainqueurs différents : Hamilton, Button, Alonso, Räikkönen, Vettel et Ricciardo.
L'écurie la plus capée ici est McLaren avec 11 victoires à son actifs. Les succès de Senna (1988, 1991 et 1992), Häkkinen en 1999 et 2000, Räikkönen en 2005, Kovalainen en 2008, Button en 2011, Hamilton (2007, 2009 et 2012).
La première victoire de Button en 2006 et également la seule victoire de Honda dans son second cycle d'engagement en tant que constructeur. On se souviendra de cette course aux pluies torrentielles dont le pilote britannique s'élançait depuis la 14ème place sur la grille. Kovalainen, le pilote finlandais assis 2 saisons dans le baquet de la McLaren aux cotés de Hamilton, y remporta sa seule et unique victoire ici en Hongrie. Ce fut également les premières victoires de Hill en 1993 et Alonso en 2003.
Cette course est propice également aux premiers podiums, notons : Kvyat (Red Bull - 2015), Verstappen (Benetton - 1994), De La Rosa (McLaren - 2006), Glock (Toyota - 2008).

Tour Virtuel du Circuit :

Zones du DRS :

Pour ce Grand Prix de Hongrie, il n’y aura qu’une seule zone de détection située 5m avant le virage 14 et deux zones d’activation du DRS :
– La première zone d’activation du DRS sera située dans la ligne droite des stands, soit 130m après le virage 14.
– La deuxième zone d’activation du DRS sera située juste après le premier virage, 6m après ce dernier.

Les Pneus :

Comment Pirelli juge la piste :
Il n'y a qu'une seule réelle ligne droite au Hungaroring, ce qui signifie que les pneus sont sollicité en permanence. C'est une piste qui demande une balance équilibrée dans le réglage, il faut de la traction, du freinage et les forces latérales sont exigeantes ! Les hautes températures rencontrés en Hongrie seront une part liée à la dégradation des gommes.
Les monoplaces sont réglées pour avoir le maximum de grip mécanique, les vitesses de point ne sont pas excessives, ici ! Les pilotes considèrent le tracé hongrois comme l'un des plus physique, et tout le paddock se donnera rendez-vous une semaine seulement après pour le Grand Prix d'Allemagne.

Pour cette course hongroise, Pirelli met à disposition les gammes P Zero Medium, Soft et SuperSoft pour les conditions de piste sèche. Si la pluie s'invite, la gamme Cinturato sortira des couvertures avec les Intermediate (vert) et Wet (bleu).
Les pilotes s'orientent en masse, sur les gommes les plus tendres, SuperSoft (rouge) et Soft (jaune).

© Pirelli Motorsport - Hungarian choice tyres

© Pirelli Motorsport - Hungarian choice tyres

Le Commissaire-Pilote :

C’est Alan Jones, le pilote Champion du Monde de F1 en 1980 qui officiera sur ce Grand Prix comme commissaire-pilote ! L’Australien aux 116 Grand Prix, 12 victoires, 6 pole-positions et 13 meilleurs tours en course a débuté sa carrière au volant d’une Hesketh en 1975 en Espagne. Il connaîtra les écuries Surtees, Shadow, Williams (pour son sacre) et enfin Arrows ou encore Lola.

Alan JONES

© fia.com - Alan Jones

Les Horaires du Grand Prix :

Conférence de presse du jeudi :
Marcus Ericsson (Sauber)
Felipe Massa (Williams)
Sergio Perez (Force India)
Nico Rosberg (Mercedes)
Carlos Sainz (Toro Rosso)
Max Verstappen (Red Bull)
Conférence de presse du vendredi :
Jock Clear (Ferrari)
Guenther Steiner (Haas)
Monisha Kaltenborn (Sauber)
James Key (Toro Rosso)
Pat Symonds (Williams)
Rémi Taffin (Renault)
Vendredi  :
Essais Libres 1 à 10h00
Essais Libres 2 à 14h00
Samedi :
Essais Libres 3 à 11h00
Qualifications à 14h00
Dimanche :
Course à 14h00