L’écurie américaine a fait sensation en ce début de course, à Melbourne. Partis en troisième ligne de grille, Romain Grosjean et Kevin Magnussen ont pendant un temps occupé les cinquième et sixième places. Malheureusement, cette performance a été ruinée par des erreurs identiques lors du passage au stand des monoplaces. Une sévère punition pour Haas et une leçon pour la suite de la saison.
Le premier Grand-Prix de la saison 2018 de F1 était l’occasion d’observer le niveau général de chaque écurie du plateau. Si on sait déjà que du côté des favoris, Ferrari et Mercedes monopolisent l’attention, on ne peut qu’être surpris par le niveau de certaines écuries « du milieu ». C’est le cas de Haas, qui avait déjà été très régulière en essais de pré-saison. Et ce week-end, ils ont prouvé qu’ils étaient à la hauteur du rendez-vous : une qualification en troisième ligne pour les deux monoplaces, un départ efficace et une régularité en début de course. Tous les ingrédients qui permettent d’assurer, en temps normal, un solide résultat une fois la ligne d’arrivée franchie.
« Une fenêtre de 2,5 secondes »
Seulement voilà, cette ligne d’arrivée, elle ne sera jamais franchie par les américains. Au 22ème tour, la Haas de Kevin Magnussen s’arrête au stand pour rechausser des gommes jaunes. Rien d’anormal, jusqu’à ce que le danois s’arrête, seulement quelques virages après son arrêt au stand. À la radio, ce dernier parle « d’un problème moteur ». Un peu de fumée se dégage de la VF-18. Cela fait penser à une simple panne d’élément moteur. Sauf qu’en visionnant les replays, on constate que c’est en fait une roue mal vissée qui est la cause de l’abandon. Sur les images, le mécanicien en charge de la remettre ne peut que se morfondre sur lui-même.
Simple erreur ? Oui. Mais la seule ? Non, car à peine deux tours plus tard, c’est Romain Grosjean qui s’arrête lui aussi en bord de piste après son arrêt au stand. Cette fois, le constat est flagrant : l’écrou n’est pas correctement fixé dans l’enjoliveur de la roue arrière gauche de la monoplace américaine. La frustration n’en est que démultipliée. Que s’est-il passé ? « C’était juste un mauvais pit-stop » tente d’expliquer Gunther Steiner, directeur de l’écurie Haas. « Vous avez une fenêtre d’environ 2,5 secondes, et ici on a été très malchanceux ».
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Haas rattrapé par la FIA
Simple erreur du mécanicien en charge de monter la roue arrière gauche. Une autre hypothèse aurait été que le pistolet pour fixer l’écrous à l’enjoliveur n’aurait pas délivré assez de pression pour attacher correctement l’écrous. Mais Steiner préfère rester lucide : « Ce week-end de course a été très tendu pour nous. Nous n’avions pas eu beaucoup de temps pour nous entraîner à réaliser des arrêts au stand. C’est peut-être tout simplement pour ça ».
Si l’erreur peut à première vue agacer, elle n’est pas impardonnable. Romain Grosjean ira de manière très professionnelle rassurer ses mécaniciens sur la situation juste après son abandon. Gunther Steiner préfère regarder de l’avant : « Nous avons le même gars depuis l’année dernière à ce poste, et il n’a jamais raté le coup. […] Nous devons garder la tête haute. Une bonne année est devant nous ».
Si tout se termine bien du côté du crew de l’écurie américaine, ce n’est pas le cas pour le constructeur. Haas a été notifié par la FIA qu'elle devra payer une amende de 10 000 euros pour cet incident. Les stigmates des accidents de Felipe Massa et Henry Surtees sont toujours présentes. Une roue mal fixée constitue un danger potentiel. En tout cas, elle aura enlevée à Haas tout espoir de marquer des points lors de cette manche d’ouverture à l’Albert Park.