Depuis 1968 et l'apparition de Gold Leaf sur les pontons de la Lotus lors du Grand Prix de Monaco, nombreuses sont les entreprises qui ont apposé leur nom sur les monoplaces. 

Gazprom

Gazprom est né en 1989, après la transformation de ministère soviétique de l'industrie gazière, chargé de la prospection, de l'extraction, du transport et de la distribution du gaz naturel en société d'Etat. Avant le début du conflit russo-ukrainien, la société est détenue par le gouvernement russe à hauteur de 50,2% et le reste par des investisseurs russes et étrangers.

En 2002, la société spécialisée dans le gaz décide d'investir en F1. Elle signe à la fin de l'été avec Minardi, contre l'engagement d'un pilote russe, Sergey Zlobin. Mais rapidement, le contrat est rompu. La société russe n'a pas payé ce qu'elle devait.

Après ça, Gazprom a été l'objet de nombreuses rumeurs jusqu'à récemment. En 2003, on annonce le leader du gaz russe chez McLaren. En 2013, c'est avec Sauber et un possible retour de Vitaly Petrov qu'est annoncé avec Gazprom.

Il faut attendre fin 2019 pour entendre à nouveau parler de la société russe. Selon GPToday, trois équipes sont sur le coup : Renault, Toro Rosso (qui allait devenir AlphaTauri) et Williams. Mais aucune n'a remporté le sponsoring, le porte-parole de Gazprom affirmant que la société russe n'envisage pas d'être un sponsor en F1.

Sobranie

Sobranie est une marque de cigarettes fondée en 1879. Elle rejoint au cours du 20e siècle le groupe Gallaher, qui détient notamment Benson et Hedges. En 2004, Sobranie sponsorise ponctuellement l'équipe Jordan, notamment sur les courses asiatiques et aux Etats-Unis, pour éviter un conflit avec Philip Morris, qui détient Benson et Hedges au pays de l'Oncle Sam.

Il faut attendre la saison suivante pour que Gallaher décide de remplacer le mythique sponsor de l'équipe irlandaise par Sobranie. L'équipe appartient depuis le début de la saison 2005 à Alex Shnaider. Un accord était en discussion pour la saison 2006 mais rien n'est signé et l'aventure de Sobranie en F1 s'arrête fin 2005.

Midland

C'est en 1994 qu'Alex Shnaider et Eduard Shifrin fondent le groupe Midland, spécialisé dans l'acier. Après avoir échoué dans le rachat de l'équipe Jaguar, qui a été vendue à Dietrich Mateschitz et Red Bull, Alex Shnaider ne laisse pas filer la possibilité de reprendre la structure d'Eddie Jordan. Elle l'a reprend, via sa société basée à Guernesey Midland Resources Holding, pour 50 millions de dollars, dont 25 millions rien que pour Ford et son contrat.

Ce n'est qu'en 2006 que le nom de Midland apparaît sur la grille F1. Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous avec Tiago Monteiro et Christijan Albers. En septembre 2006, Midland cède l'équipe au constructeur néerlandais Spyker. Elle est devenue la première équipe russe à avoir couru en F1.

Lada

Lada, initialement nommé VAZ (Voljskiy Avtomobilny Zavod), est une société russe créée en 1966. Dans les premiers temps du constructeur, un accord a été conclu avec Fiat pour livrer des voitures rebadgées. En 1992, la société est privatisée et VAZ se tourne avec General Motors, après avoir été délaissé par Fiat. En 2008, Renault met la main sur le constructeur russe, en prenant 25% du capital. En 2012, la joint-venture Alliance Rostec Auto BV prend le contrôle de AvtoVAZ.

En 2010, Renault a choisi de quitter la F1, suite au Singapour Gate. Elle détient encore une participation dans l'équipe rachetée par Genii Capital. Lada est confirmé comme sponsor peu avant la saison, la signature étant en lien avec l'engagement de Vitaly Petrov. Le sponsoring continue la saison suivante, alors que l'équipe signe un partenariat avec Lotus Cars. Lada disparaît de la F1 après la saison 2011.

Lotus Renault lors des essais Pirelli Barcelone F1

© Pirelli

Kaspersky

La société spécialisée dans la sécurité informatique a été fondée en 1997. C'est au Grand Prix d'Abu Dhabi 2010 que l'aventure en F1 commence pour l'antivirus russe. Il est sponsor de la Scuderia Ferrari. L'accord se prolonge au fil des saisons et reste, à l'heure où nous écrivons ces lignes, un partenaire de l'équipe italienne.

Marussia

Marussia est une entreprise russe spécialisée dans l'automobile, fondée en 2007. Le constructeur rejoint la F1 en 2010, en devenant dans un premier temps le partenaire de l'équipe Virgin Racing, détenue par Manor Holdco. En fin d'année, Marussia rachète, via sa base luxembourgeoise, l'équipe de F1.

L'aventure débute en 2011, mais ce n'est qu'en 2012 que le nom de Marussia s'installe sur la grille de départ. Jusqu'en 2015, l'équipe tente de se maintenir en F1, réussissant là où HRT et Caterham F1 ont échoué.

Marussia s'offre même le luxe de marquer des points, avec Jules Bianchi, alors que ses deux adversaires n'ont pas réussi. En 2014, le constructeur ferme ses portes, ce qui n'altère pas sa présence en F1 pour une saison, puisque l'équipe est détenue par Marussia Communications, basée en Grande-Bretagne.

Uralkali/Uralchem

La société Uralkali, spécialisée dans la production d'engrais à base de potasse, voit le jour en 1934. Ce n'est qu'en 2013 que Dmitry Mazepin, via sa société Uralchem, spécialisée dans les produits chimiques et notamment des engrais minéraux, prend le contrôle d'une partie de la société (20%).

L'aventure en F1 de la société russe coïncide avec celle du fils de Dmitry Mazepin, Nikita. On voit pour la première fois le nom de la société fondée par l'homme d'affaires russe en 2016, sur le museau de la Force India. Rappelons que Nikita Mazepin, alors en FIA F3 Europe et pilote de développement de l'équipe, a piloté la monoplace indienne lors des essais après la course à Silverstone. Le sponsor russe fait son apparition dès son Grand Prix national.

La saison suivante, Uralkali prend la place d'Uralchem sur le museau de la Force India. Lorsqu'en 2018, Force India est sur le point d'être vendue, Dmitry Mazepin se positionne pour la racheter, rêvant d'avoir sa propre équipe en F1. Mais les administrateurs retiennent la candidature du consortium mené par Lawrence Stroll. L'homme d'affaires russe attaque les administrateurs, en vain. Jusqu'au Grand Prix du Brésil 2018, les logos de la société russe sont visibles sur la monoplace rose.

En 2019, Nikita Mazepin effectue un essai avec Mercedes, lors des essais privés à Barcelone. Mais Uralkali n'apparaît pas sur la monoplace. Le retour de la société russe se fait en 2021, lorsque Nikita Mazepin accède à la F1. Il est alors pilote Haas et Uralkali en devient le sponsor-titre. La monoplace est repeinte aux couleurs du pays de Vladimir Poutine. L'accord cesse peu après le début du conflit opposant la Russie à l'Ukraine en février 2022.

9 Mazepin Nikita (RUS), Uralkali Haas F1 Team (USA), Haas VF-2196, Ferrari, action

Les autres sponsors russes

SIBUR

En 1995, la société spécialisée dans la pétrochimie est fondée. L'arrivée de l'entreprise (détenue un temps par Gazprom, qui a été sponsor de Minardi) se fait avec Lotus Renault GP, en 2011. L'arrivée coïncide avec la présence de Vitaly Petrov. L'idylle ne dure qu'une saison, avant que le sponsor russe suive son pilote local chez Caterham F1. Après deux saisons, SIBUR quitte la F1.

Flagman Vodka

La marque de vodka, appartenant à Interrepublic Winery Trading House, est fondée en 1998. Son arrivée en F1 se fait fin 2010, pour les quatre dernières courses. Floqué sur la Renault dans un premier temps, le spiritueux s'affiche encore avec Vitaly Petrov la saison suivante.

Vyborg Shipyard JSC

L'entreprise spécialisée dans la construction navale naît en 1948. Située à Vyborg, en Russie, la société s'est spécialisée dans la fabrication de navires brise-glace et de plateformes de forage. En 2010, elle devient sponsor de l'équipe Renault pour les cinq dernières courses de la saison.

Bank of Moscow

En 1995, la banque de Moscou voit le jour. Quatre ans plus tard, elle prend une participation de 45 % dans la banque foncière russe (RZB). La banque russe a fait une apparition furtive en F1, n'étant partenaire de Renault lors du Grand Prix d'Abu Dhabi 2010, à la place de Flagman Vodka. Depuis, la banque de Moscou a été rachetée par VTB Bank (qui fut sponsor du Grand Prix de Russie), et a même été fusionnée avec son actionnaire majoritaire.