Le président de la FIA a annoncé que la F1 pourrait faire des concessions à l’avenir. L’objectif : attirer de nouveaux motoristes dans la discipline. Et cela passe notamment par une éventuelle suppression du MGU-H.
La saison 2018 en est encore à son début, mais les négociations pour le futur de la F1 ne sont pas proches de la fin. Après la règlementation technique pour 2019, vient la question autour des moteurs pour 2021. En effet, les accords « Concorde » prendront fin très prochainement, et de nouvelles unités devront être produites pour les monoplaces.
Si les caractéristiques des blocs-moteurs sont à ce jour encore en discussion, Ross Brawn a déjà annoncé qu’il n’y aurait pas de retour en arrière (comprenez ici pas de retour aux moteurs V8 et V10). Ce qui nous intéresse le plus ici, c’est de savoir si de nouveaux motoristes seront dans la partie d’ici les trois prochaines années.
Aston Martin est le candidat le plus attendu : le constructeur automobile et motoriste est intéressé et a recruté Luca Marmorini comme consultant. Mais pour cela, il faudra attendre : « Nous avons neuf mois devant nous pour étudier la question et prendre une décision » a déclaré le directeur général d’Aston Martin, Andy Palmer.
La fin du MGU-H ?
Si la perspective d’évoluer en sport automobile attire, le monde de la F1 reste complexe et coûteux : « Nous ne voulons pas brûler de l’argent » ajouter Andy Palmer. Il suffit de regarder Honda : Champion du Monde avec McLaren au début des années 1990, leur retour en F1 dès 2014 ne leur a pas permis de briller une seule fois. Pire encore, le bloc-moteur était jusqu’à aujourd’hui peu fiable et en clair déficit de puissance. Le moteur V6 est sans aucun doute complexe, et les éléments qui le constitue sont chers et fragiles.
Le MGU-H en est l’exemple parfait : il est un élément incontournable du moteur hybride, puisqu’il contrôle la vitesse du turbocompresseur et assure le transfert de l’énergie électrique. Mais il est surtout très fragile, et ajoute des coûts supplémentaires importants pour les manufacturiers. De ce fait, Aston Martin déclare vouloir n’entrer en F1 qu’à condition que cet élément soit supprimé dès 2021.
Un gros dilemme pour la FIA : premièrement, parce que le MGU-H est une technologie pionnière dans son genre. Supprimer l’élément serait un pas en arrière. Deuxièmement, la plupart des écuries actuelles du plateau sont en faveur de son maintient. Elles ont en effet investis énormément dans cet élément. Enfin, retirer le MGU-H complexifierait encore plus la conception des futurs blocs-moteurs.
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Jean Todt ouvert aux concessions
Prêt à tout pour attirer de nouveaux constructeurs et manufacturiers dans la discipline, la FIA s’est exprimée sur le sujet. Jean Todt en personne a déclaré que la fédération serait prête à se séparer du MGU-H : « C’est une pièce d’art, un bijoux de technologie. […] Mais je ne pense pas que cela soit absolument nécessaire à un Championnat. Nous devons donc proposer quelque chose de plus simple ».
Le français se veut rassurant et prévoyant. Pour lui, les moteurs seront « encore plus efficaces » sans MGU-H. Reste à voir ce qu’en pensent les ingénieurs et écuries engagées. Andy Cowell, directeur des performances de Mercedes, s’y oppose : « Ce n’est en aucun cas une forme de progrès. Après tout le développement qui a été réalisé ces dernières années, ce serait retirer une grande partie de la puissance de la voiture. Un véritable pas en arrière en somme ».