S’il y a bien un sujet qui fait débat, c’est l’argent. Que ce soit en société ou même dans le sport, il est synonyme d’inégalité, et la F1 ne déroge pas à cette injustice, si justifiée qu’elle en est une.

Les Accords Concorde, régissant la répartition des revenus entre les équipes, ont été souvent modifiés. Récemment, les conséquences de ces modifications ont été, entre autres, d'apporter plus d'argent aux équipes, avec un avantage pour les grosses équipes du plateau.

Aujourd’hui, les équipes reçoivent environ 63% des bénéfices sous-jacents de la F1 (ce qui comprend les frais d’hébergement des circuits, les droits TV et l’hospitalité). Ce bénéfice est la somme après déduction des frais mais avant impôts, dépréciation et amortissement. 47,5% de cette somme sont répartis en 2 colonnes distinctes.

Dans la première, les 10 équipes touchent une part égale. La seule condition pour obtenir cette part est d’avoir fini dans le top 10 lors de deux des trois dernières saisons.
Dans la seconde colonne, la répartition se fait en fonction du classement final, de la manière suivante :
- le Champion du Monde touche 19%
- le second touche 16%
- le troisième touche 13%
- le quatrième touche 11%
- le cinquième touche 10%
- le sixième touche 9%
- le septième touche 7%
- le huitième touche 6%
- le neuvième touche 5%
- le dixième et dernier éligible à cette prime touche 4%

Environ 11% servent à payer ce qu’on appelle une « prime premium ». Cette prime a été approuvée par les cinq équipes début 2012, avant l’expiration des Accords Concorde.
Pourquoi Bernie Ecclestone a-t-il offert un tel bonus à ces 5 équipes ? Tout simplement pour s’assurer de leur présence jusqu’en 2020, de par leur antériorité dans le championnat et aussi leur représentativité.
Cette prime est répartie en deux postes : un poste contenant 7,5% que se partagent Red Bull, Ferrari et McLaren en fonction du nombre de victoires avant 2012 (le premier touchant 37%, le second 33% et le dernier 30%) puis le restant est réparti de manière égale entre Williams et Mercedes. Reste les 5% dont Ferrari a le droit pour son statut d'équipe historique de la F1.

Avec ces éléments, en 2014, on peut estimer les montants reçus par les équipes. La base de calcul est de 1 114 millions d’euros. 63,8% (pourcentage donné par le bilan de la société Formula One Championship Ltd) de cette somme représente 711 millions d’euros à répartir entre les équipes selon l’explication ci-dessus. La colonne A sera dotée d’un montant de 265 millions d’euros, tout comme la colonne B. La dotation pour la "prime premium" avoisine les 120 millions et la prime Ferrari correspond à 55 millions.

Voici la dotation pour chaque équipe :

Colonne A Colonne B Premium Total
Mercedes 26,5 M€ 50,4 M€ 18,4 M€ 95,3 M€
Red Bull 26,5 M€ 42,4 M€ 30,9 M€ 99,8 M€
Williams 26,5 M€ 34,5 M€ 18,4 M€ 79,4 M€
Ferrari 26,5 M€ 29,2 M€ 80,9 M€ 136,6 M€
McLaren 26,5 M€ 26,5 M€ 27,6 M€ 80,6 M€
Force India 26,5 M€ 23,9 M€   50,4 M€
Toro Rosso 26,5 M€ 18,6 M€   45,1 M€
Lotus 26,5 M€ 15,9 M€   42,4 M€
Marussia 26,5 M€ 13,3 M€   39,8 M€
Sauber 26,5 M€ 10,6 M€   37,1 M€

Le calcul ci-dessus n'est qu'une estimation des informations recueillies auprès de divers médias spécialisés. Nul ne connait réellement le contenu des accords.

Un système plus égalitaire que dans le passé ?

Si on fait un pas en arrière, les derniers Accords Concorde, signés en 2009, n’offraient pas autant d’argent aux équipes. Les équipes touchaient 50% des revenus de la F1, dont 2,5% pour Ferrari.
Les 47,5% sont divisés en 2 parties : la première partie était divisée entre les 10 meilleures équipes et le restant réparti en fonction du classement.

Selon les informations diffusées, le champion du monde touchait environ 33 millions d’euros, le vice-champion 28 millions, le troisième 23 millions jusqu’au 10e qui touchait 7 millions d’euros.

Mais tout cela n’a jamais été aussi simple. Les Accords Concorde de 1997 peuvent le prouver. Si l’on en croit le document diffusé sur le site Racefax, la répartition était la suivante :
- 20% accordé à la moyenne des résultats en qualifications ;

Image: RaceFax

- 45% accordé à la moyenne des résultats en course (au quart, à la moitié, au trois-quart et au final) ;

Image: RaceFax

- 35% divisé en deux parties : 17,5% distribué en fonction du nombre de points inscrits lors des deux dernières demi-saisons et 17,5% réparti de manière équitable entre les 10 meilleures équipes lors des deux dernières demi-saisons.
Autant dire qu’avec un système comme celui-là, pas simple de savoir ce qu’on allait toucher à la fin de la saison.

Aujourd’hui, la FOM offre aux équipes une part non négligeable de leur budget. Si l’on prend les chiffres 2013 diffusés par Autosport, on remarque que les équipes touchent en moyenne 35% de leur budget de la part de la FOM, certaines équipes touchant jusqu’à 44% ! Ainsi, nous pouvons constater que les équipes sont véritablement dépendantes de cet argent qui compense la perte des sponsors ces dernières années.