Alors que l'écurie Aston Martin F1 dispose d'une monoplace capable de jouer les avant-postes à tous les Grands Prix, il y a un déséquilibre dans le duo de pilotes, composé de Fernando Alonso et Lance Stroll. Ce dernier sous-performe vis-à-vis de son nouvel équipier, un futur casse-tête pour l'écurie ?
Les incertitudes planaient pendant la trêve hivernale quant à savoir si Aston Martin avait réellement entre ses mains, une monoplace capable de jouer les avant-postes. Après quelques courses, le doute est levé, Fernando Alonso ayant terminé 5 fois sur 6 sur le podium. Si ce dernier totalise 93 points au classement, son coéquipier Lance Stroll n'en compte que 3,5 fois moins (27 unités).
Stroll, le caillou dans la chaussure d'Aston Martin ?
Lance Stroll est ce genre de pilote capable de réaliser de très belles courses qui justifient à elles seules le fait qu'il soit titulaire en F1. Et parfois, il peut aussi produire des week-ends où l'on se demande si la motivation l'anime réellement. Le Canadien est le seul pilote du plateau à disposer d'un CDI, c'est le seul pour lequel aucun communiqué de l'équipe ne vient confirmer qu'il prolonge en tant que titulaire, tant cela parait une évidence.
Mais, alors que l'écurie Aston Martin dirigée d'une main de maître par Lawrence Stroll qui affiche clairement ses ambitions de devenir un Top Team, est-ce que les performances en dents de scie de Lance Stroll vont encore faire partie de l'équation à l'avenir ? Une nouvelle usine, une nouvelle soufflerie, de nous ingénieurs recrutés chez la concurrence, et une nouvelle association exclusive avec Honda dès 2026 pour en faire une vraie écurie d'usine et non plus cliente de Mercedes, voilà la force que développe Aston Martin pour son futur en F1.
Alors effectivement, Lance Stroll évolue aux côtés du double champion du monde Fernando Alonso, qui ne rend la tâche facile à aucun de ses coéquipiers. Il n'empêche qu'on ne demande pas à Lance Stroll de battre Fernando Alonso (et encore que, il s'agit quand même d'une compétition), mais du moins de s'en approcher et de scorer un maximum de points, autant que le potentiel de la voiture.
Car si l'Aston Martin AMR23 est un cran au-dessus de la Mercedes W14 à l'heure actuelle, le classement des constructeurs ne reflète pas tellement cet écart en piste. En effet, après Monaco, Aston Martin ne compte qu'un point d'avance sur Mercedes.
Et le week-end de Lance Stroll a été très brouillon, là où justement on l'attendait pour qu'il nous prouve que lors de courses compliquées et chaotiques, il pouvait extraire le maximum du potentiel de sa monoplace et prouver son talent. A Monaco, ce sont les qualifications qui comptent, puisqu'il est presque impossible de doubler en course, et le Canadien n'a pas réussi cette mission (14e), là où Fernando Alonso jouait la pole position.
Le scénario fut aussi compliqué à Miami, Lance Stroll se qualifiant au 18e rang (Alonso était 2e) pour finir en dehors des points à la 12e place (Alonso sur le podium, 3e). Il a été cependant exemplaire en début de saison à Bahreïn, alors qu'il se remettait d'une blessure au poignet une semaine auparavant.
Alors combien de temps avant que Lawrence Stroll ne prenne la douloureuse décision d'écarter son fils de son écurie ? Le Canadien peut s'estimer heureux jusqu'à présent, car dans une autre structure, il aurait été évincé depuis longtemps déjà, comme chez Red Bull ou encore McLaren qui n'a pas hésité à racheter le contrat de Daniel Ricciardo.
Il est fort probable qu'en fin d'année, on regarde de près l'écart de points entre Alonso et Stroll, il sera alors temps de réfléchir, prendre une décision (ou d'écouter les investisseurs), et se demander si Lance Stroll peut enfin produire ce qu'on attend de lui, car il évolue quand même au sein d'une écurie qui lui met bien moins de pression que n'importe quel autre pilote dans une autre équipe.