Décidé par référendum le 23 juin 2016 où 51,9% des Britanniques ont choisi de quitter l’Union Européenne, le Brexit sera officiel le 29 mars 2019. Mais aura-t-il un impact sur la F1 ?
Le Royaume-Uni est considéré comme la terre de la F1. Lieu du premier Grand Prix de l'histoire du sport, terre d'implantation de nombreuses équipes, l'industrie du sport automobile est important pour les britanniques.
L’Université de Conventry s’est penché sur l’industrie du sport automobile au Royaume-Uni. En 2013, le chiffre d’affaires de ce secteur avoisine les 10,5 milliards d’euros contre 7,3 milliards d’euros en 2000. Le secteur emploie un total de 41 000 personnes, soit 2 500 de plus qu’en 2000. Aussi, 4 500 entreprises sont activement impliquées dans le sport automobile, dont 87% exportent leurs produits ou services. Enfin, 25% du chiffre d’affaires des entreprises est consacré à la recherche et le développement.
Le Brexit pris en considération par la F1
Si la F1 est passée sous pavillon américain, via le rachat par Liberty Media, les comptes sont encore publiés au Royaume-Uni. Ainsi, dans les derniers comptes du sport, le nouveau propriétaire de la F1 a pris en considération ce futur changement.
"Dans l'évaluation du risque, et compte tenu de la présence d'un certain nombre de filiales britanniques exerçant des activités significatives dans son activité, nous avons examiné l'impact potentiel du résultat du référendum britannique sur son adhésion à l'Union européenne. ('UE').
La décision du Royaume-Uni de sortir de l'UE (« Brexit ») et les négociations en cours sur les conditions de cette sortie ont créé une incertitude considérable quant à son impact potentiel sur les deux marchés en général et les activités de la F1. Parmi ses risques, le Brexit pourrait avoir une incidence sur le climat économique général et accroître la volatilité ; conduire à un risque de change ; créer des défis logistiques pour les entreprises britanniques opérant dans l'UE ; créer une incertitude quant au droit des employés ressortissants de l'Union européenne de continuer à résider et à travailler au Royaume-Uni et à entraîner des changements dans le cadre de la fiscalité pouvant s'appliquer aux transactions'', peut-on lire.
La F1 prête à affronter le Brexit
Toujours selon les états financiers du sport, les propriétaires de la F1 semblent sereins quant au futur Brexit, dont les détails semblent avoir été décidés que récemment ou sont encore en cours de finalisation.
"S'il reste beaucoup d'incertitude quant aux dispositions finales pour le Brexit, les activités de la F1 présentent certaines caractéristiques qui, de l'avis des administrateurs, devraient permettre d'atténuer considérablement les risques dans les domaines susmentionnés. Il s’agit notamment de la nature mondiale de la F1, grâce à laquelle l’entreprise dispose d’un portefeuille de contrats, de clients et d’activités mondialement diversifié, ainsi que du fait que la majorité de ses activités sont traitées en dollars américains. Pour le moment, la F1 ne prévoit pas que le Brexit aura un effet défavorable important sur son activité, mais des difficultés pourraient survenir en ce qui concerne le déplacement du personnel et du matériel vers et depuis des courses basées en Europe qui ont lieu au cours d'une saison de championnat.
La société continuera à suivre l'évolution de la situation avec le Brexit, à envisager activement les risques associés et les stratégies d'atténuation au fur et à mesure de leur émergence, et à élaborer des plans d'urgence en cas de besoin pour faire face aux éventuelles conséquences négatives qui pourraient en découler'', est-il écrit dans les états financiers de la F1.
Reste à savoir si les prochaines dispositions et les différentes pertes liées à une dévaluation du livre sterling ne vont pas obliger les équipes à délocaliser leurs activités dans d'autres pays de l'UE.