Depuis quelques courses, les dégâts matériels deviennent de plus en plus récurrents. Dans un contexte de budget plafonné, certains prônent pour une réparation pécunière.  

Les accrochages sont un des éléments de la course, au même titre que les casses mécaniques ou encore les sorties de piste inattendues. Parfois, la voiture ressort abîmée, nécessitant le changement de nombreuses pièces.

Que ce soit en Grande-Bretagne ou en Hongrie, plusieurs voitures ont connu des dégâts. Red Bull a vu la voiture de Max Verstappen détruite dans le mur de Silverstone, abîmée en Hongrie, où celle de Sergio Pérez a été fortement endommagée. Il en va de même pour la monoplace de Charles Leclerc sur le Hungaroring.

Face à cette recrudescence d'incidents en piste, Christian Horner est monté au front en expliquant que "les conséquences pour nous sont cruelles pour le budget de l'équipe'', ajoutant que "la FIA doit se pencher là-dessus''.

Chiffrons les dégâts

Dans une interview accordée à RTL Allemagne, Helmut Marko souligne que l'accrochage entre Max Verstappen et Lewis Hamilton à Silverstone a coûté 750 000 euros, chiffre grossi par la suite par Christian Horner à 1,5 millions d'euros. Au total, entre le Grand Prix d'Angleterre et le Grand Prix de Hongrie, les réparations ont coûté 2,5 millions d'euros à l'équipe autrichienne.

Ce chiffre représente l'ensemble des réparations de Ferrari depuis le début de la saison, soit 2% du budget plafonné annuel. L'accrochage entre Valtteri Bottas et George Russell à Imola a coûté un million d'euros à l'équipe Championne du Monde.

Lance Stroll, Aston Martin AMR21

Lance Stroll, Aston Martin AMR21 retires from the race

Celui qui casse paye ?

Idée lancée par Christian Horner, elle a su séduire également Mattia Binotto, homme à la tête de la Scuderia Ferrari.

"Je pense que ce que nous pouvons considérer, c'est que si un pilote est coupable, alors l'équipe de ce pilote devrait payer au moins aux autres équipes pour les dommages et les réparations, cela rendra le pilote plus responsable'', expliquait-il.

Mais tout le monde n'est pas en accord avec ce genre de théorie. C'est le cas d'Andreas Seidl, directeur de l'équipe McLaren.

"Je n'irai pas dans la direction dans laquelle va Christian, en mentionnant le plafond budgétaire à chaque phrase, et à quel point tout accident en piste nous fait du mal. Cela fait partie du jeu, c'est à nous de gérer notre budget de la bonne manière'', explique-t-il.

Un constat à l'amiable prochainement ?

Seulement, définir la responsabilité d'un pilote sera décidée par les commissaires, qui ont déjà des difficultés à prononcer des pénalités cohérentes. RaceFans suggère l'idée d'échelle de responsabilité, allant du 25/75 au 100% responsable. Ainsi, le dédommagement se ferait soit à l'estimation des dégâts, soit à la facture réelle.

Un système qui pourrait être difficilement mis en œuvre, bien que la FIA ait un accès aux comptes des équipes et pourrait accorder une sorte de boni/mali, uniquement si cela concerne deux pilotes d'une équipe différente. Mais qu'en sera-t-il d'un accident provoqué par un tiers, comme cela a été le cas à Bakou avec les différentes crevaisons ? Pirelli prendra-t-il en charge la facture, après expertise dont les résultats semblent souvent les mêmes ?

Un tel système ne pourra pas voir le jour dans l'immédiat, laissant les équipes avec pour seule consolation les pénalités infligées. Mais le budget plafonné pourrait mettre un coup de pied dans la fourmilière qu'est la FIA.

Red Bull Silverstone

(Photo by Mark Thompson/Getty Images)