Les Accords Concorde actuels expirent à la fin de la saison 2025 et dès 2026 une nouvelle règlementation technique entrera en vigueur. Et concernant les monoplaces, on vise des modèles plus courts mais surtout plus légers.

Au fil des règlementations, les monoplaces ont pris de l'embonpoint sur la balance, certains kilos provenant des nouvelles technologies et d'autres des nouvelles mesures de sécurité actives et passives, les bienvenues à bord. Il n'en reste pas moins que les monoplaces sont excessivement lourdes, 798 Kg avec pilote à bord et presque 900 kg au moment du départ avec le plein de carburant.

En 2026, les F1 changent !

En plus d'une nouvelle règlementation moteur pour 2026 qui se veut plus simple en abandonnant le MGU-H (récupération des gaz d'échappement), le concept des monoplaces est voué à évoluer. Si en 2022, les monoplaces à effet de sol ont fait leur grand retour, les dimensions sont restées à peu près celles des générations d'avant. La largeur est de 2,00 m, la longueur dépasse les 5,00 m.

Et même si les monoplaces ont été alourdies au cours des dernières années par les différentes règlementations, on a vu des temps au tour qui battaient les records sur certains circuits. C'est principalement dû à une meilleur efficience et une puissance en constante évolution des moteurs, d'un meilleur grip des pneus, et désormais d'un effet de sol qui participe grandement aux capacités des F1 dans les virages rapides.

Il n'en reste pas moins que beaucoup de pilotes se sont plaints du comportement de ces monoplaces en virages lents, comme Lewis Hamilton. Certaines équipes ont aussi eu du mal à être au poids minimum imposé cette saison, allant jusqu'à (pour certaines) retirer près d'un tiers de la peinture de la livrée de leur monoplace laissant le carbone nu. Autre phénomène de cette prise de masse, c'est la dissipation énergétique après un contact, qui impacte aussi la condition physique des pilotes.

Nikolas Tombazis veut des monoplaces plus légères

Les Formule 1 "seront plus courtes et plus légères" à partir de 2026, a déclaré le directeur technique de la FIA, Nikolas Tombazis, à la fin de la saison à Abu Dhabi. On ne pourra retrouver le poids des monoplaces du début des années 2000, mais il y a quand même un effort potentiel à faire.

"Il est possible de rendre les voitures un peu plus légères, mais pas de façon massive. Nous devons tenir compte du fait que la différence de poids depuis 2000 est d'environ 200 kg, ce qui est un chiffre énorme. Et sur ces 200 kg, une centaine provient de l'unité de puissance, des pièces électriques, des batteries, des turbos, etc. Cela représente la moitié de cette forte augmentation de poids" explique l'ingénieur grec.

Les nouvelles unités de puissance représentent effectivement une hausse de la masse sur la balance, mais pour autant la discipline ne peut pas revenir en arrière en adoptant les anciens moteurs plus légers tels qu'étaient les V10 et les V8.

"Il est nécessaire de maintenir la Formule 1 en phase avec les orientations de la société. Même si un amateur pur et dur aimerait un V10 et que l'histoire s'arrête là, nous savons que nous devons aller dans la direction où nous sommes allés et qu'il n'y a pas de retour en arrière possible. Donc, cela compte pour environ de la moitié de l'augmentation de poids."

Et avec cette technologie toujours plus poussée et efficiente, l'aspect sécuritaire ne peut pas renier les progrès effectués ces dernières années, là aussi, impossible de revenir en arrière. Les structures et cellules de survie d'une F1 ont été renforcées, et les différents éléments rajoutés à une F1 ont maintes fois prouvé leur efficacité (le Halo).

"Environ 50 kg sont destinés à la sécurité" rappelle Tombazis. "C'est le cas des Halos, des châssis beaucoup plus solides pour résister à des impacts plus importants, des protections plus importantes. Donc, personne ne voudra faire de compris avec ça. Ensuite, il y a environ 15 à 20 kg qui proviennent de systèmes plus complexes sur les voitures et d'environ 30 à 35 kg pour les dimensions des voitures. Cela s'explique par le fait que les voitures actuelles sont beaucoup plus longues et plus larges, avec des pneus plus gros qu'il y a 20 ans."

"Et nous pensons que les dimensions des voitures représentent un axe de travail. Nous voudrions que les voitures de 2026 soient beaucoup plus courtes et probablement un peu plus étroites aussi, et tout cela va contenir l'augmentation de poids. De l'autre côté, il y a une augmentation de la présence des batteries parce que nous passons à une plus grosse proportion de l'électrique, ce qui ajoute un peu de poids. J'espère donc que l'ensemble sera un peu plus léger, mais pas de façon massive", a conclu l'ingénieur grec.