En septembre 2016, CVC Capital Partners vend la F1 à Liberty Media. Cinq ans après, quel bilan pour le nouveau propriétaire de la F1. 

Cinq années se sont écoulées depuis que Liberty Media a repris la F1. Cette acquisition, actée en septembre 2016, a été le fruit d'une longue négociation débutée en 2014 entre John Malone, homme à la tête de Liberty Media et les propriétaires de l'époque, à savoir le CVC Capital Partners. Si elles ont échoué dans un premier temps, mettant en lumière d'autres possibles acquéreurs comme Stephen Ross, propriétaire des Dolphins de Miami, ou encore le groupe Sky, elles ont finalement abouti courant 2016.

Dans un premier temps, Liberty Media a acquis 18,7% de la F1 pour la somme de 746 millions de dollars, sous forme d'actions, d'obligations et de cash. La participation augmente le mois suivant de 0,4%. Le 23 janvier dernier, Liberty Media finalise l'acquisition de la F1, selon un montage financier complexe.

Depuis, Liberty Media a essuyé de nombreuses tempêtes, dont la plus difficile a été la crise sanitaire causée par le Coronavirus.

Cinq années à la tête de la F1

Liberty Media n'a pas hésité à se donner les moyens pour réussir en F1. Ils ont nommé dans un premier temps Ross Brawn dans le premier état-major, au poste de directeur sportif, un poste qu'il quittera au cours de l'année qui arrive. Stefano Domenicali, autre ancien de la Scuderia Ferrari, a pris le relais de Chase Carey à la tête de la F1 à la fin de l'année 2020.

D'un point de vue règlement, Liberty Media a entrepris un gros chantier, à savoir les nouvelles monoplaces qui feront leur apparition cette saison, avec une année de retard due à la crise sanitaire. La nouvelle règlementation moteur est en discussion et est prévue pour 2026, avec peut-être l'arrivée d'un ou plusieurs nouveaux motoristes du Groupe Volkswagen.

Outre l'aspect technique, Liberty Media a cherché à chambouler les habitudes des fans en essayant un nouveau format de week-end, incluant les courses Sprint. Annoncées plus nombreuses pour 2022, ces dernières font face à des discussions houleuses, notamment à cause du budget plafonné.

Justement, budgétairement, l'arrivée de Liberty Media a permis l'introduction d'une idée apparue sous l'ère Max Mosley, à savoir un budget plafonné pour les équipes. Finies les dépenses incontrôlées ! La F1 se veut responsable et éviter la faillite de nouvelles équipes. Car, l'idée derrière cette mesure, est de pouvoir accueillir, à terme, une nouvelle équipe, voire plus.

Commercialement, des sponsors ont donné leur confiance à la F1. Aramco, Crypto.com, AWS... la F1 a su attirer les partenaires, mais aussi à diversifier son audience, en signant un accord avec Netflix, producteur de la série Drive to Survive, et a lancé l'offre F1 TV. Pour les équipes, si la règle des monoplaces identiques reste en vigueur, Liberty Media a amené une souplesse dans les livrées spéciales, comme celle de McLaren avec Gulf lors du Grand Prix de Monaco 2021 ou encore la livrée blanche de la Red Bull RB16B en Turquie.

Côté calendrier, la F1 a su amener de nouveaux circuits et à faire renaître de vieilles légendes, aidée par la saison 2020 chamboulée par la Covid-19. La France a repris sa place au calendrier, où la course se déroule sur le Circuit Paul Ricard au Castellet. Imola a pu retrouver son âge d'or, en accueillant la F1 dès 2020, tandis que les Pays-Bas ont remis au goût du jour Zandvoort pour recevoir la marée orange.

Parmi les nouvelles pistes, le Vietnam a été annoncé avant d'être annulé, l'Arabie Saoudite a accueilli sa première course en 2021, tout comme le Qatar, alors que Miami va recevoir la F1 dès 2022, après plusieurs années de discussions. On passe les circuits qui ont accueilli ponctuellement la F1, comme la Turquie, le Portugal, le Mugello ou encore le Nürburgring.

Enfin, politiquement, la F1 a pris un engagement fort avec We Race As One, qui lutte contre de nombreuses discriminations comme la cause LGBTQ+ ou encore le Black Live Matters, luttant contre le racisme, pour ne citer qu'elles.

L'objectif de la F1 est de s’engager pour améliorer la diversité et les chances dans le sport automobile, avec la création d’un groupe qui sera chargé d’étudier le manque de diversité en F1 et dans les catégories inférieures. La F1 a également pris un engagement fort avec l'écologie en s'engageant à devenir neutre en carbone d'ici 2030. Enfin, les grid girls ont quitté les grilles de départ du pinacle de la monoplace en 2018.

Liberty Media a su mettre en place de nombreuses mesures pour faire de la F1 un spectacle, et sans perdre la moindre équipe malgré la crise sanitaire.