Le Championship Auto Racing Teams (CART) a failli être le propriétaire de la F1, après une offre d'achat faite en 1998.

Andrew Craig, qui a rejoint le CART en 1994 après plusieurs années chez Nestlé et ISL (société internationale de marketing d'événements sportifs), revient sur cet épisode où la F1 a failli arriver dans les mains des américains propriétaires du CART. La série américaine, qui est passé de 20 millions de dollars de revenus à 75 millions en quelques années, a sondé pour connaître les intentions de Bernie Ecclestone.

"Je connaissais assez bien Bernie Ecclestone, alors nous nous sommes rencontrés à Londres pour discuter de l'achat de la F1 par la CART. Pour être franc, je pense qu'il voulait juste voir ce que nous proposerions et nous n'avons jamais rien eu de lui des chiffres pour une offre d'achat. Il a dit qu'il nous les enverrait mais rien n'est jamais apparu, alors nous nous sommes simplement éloignés'', déclare-t-il à Forbes.

La F1, un sport convoité

En octobre 1999 lorsque, Morgan Grenfell Private Equity (MGPE), banque d’investissement londonienne, acquiert 12,5% de SLEC Holdings, une société appartenant à Bernie Ecclestone et détenant les droits commerciaux et audiovisuels de la F1, pour 360 millions d’euros. C’est la première société à investir dans la F1.

"Le CART aurait emprunté l'argent pour acheter de la F1'', explique Andrew Craig. "Nous avons acquis Indy Lights. Nous avons acquis l'Atlantic Championship et nous recherchions d'autres acquisitions, il était donc naturel d'avoir une conversation sur la F1. Nous venions d'arriver sur le marché avec une levée de fonds, ce qui soulevait la question de ce que nous allions en faire. Il n'aurait pas été trop difficile d'acheter de la F1''.

En février 2000, Hellman & Friedman LLC, société de fonds propres privés, prend une participation de 37,5% dans SLEC Holdings pour la somme de 1 038 millions d’euros. Un mois après, Leo Kirch, en collaboration avec la société audiovisuelle allemande EM.TV, rachète 49% de la F1 pour la somme de 1 827 millions d’euros. En octobre 2001, Leo Kirch augmente sa participation de 20,3% pour la passer à 58,3% contre 25% pour Bernie Ecclestone et 16,7% pour EM.TV.
Pour se faire, Leo Kirch emprunte 1,6 milliards d’euros (1 milliard auprès de la Bayerische Landesbank et le reste auprès de Lehman Brothers et JP Morgan Chase). Mais en 2002, l’empire de Leo Kirch passe en redressement judiciaire et en 2004, ce sont les trois banques qui récupèrent la participation de l’homme d’affaires, sans pour autant obtenir le contrôle au Conseil d’Administration.

En 2005, le CVC Capital Partners commence son investissement massif dans la F1 et SLEC Holdings. Dans un premier temps, il rachète les 46,65% de la BayernLB pour 678 millions d’euros puis les 25% de Bernie Ecclestone pour 363 millions d’euros et enfin les dernières actions détenues par Lehman Brothers et JP Morgan Chase.