Les 24 Heures de Spa ont offert un spectacle incroyable et un final à couper le souffle. Mais, cette superbe lutte a été presque éclipsée par l'accident des premières minutes où 4 pilotes d'expérience ont été impliqués dans une grosse collision en haut du Raidillon de l'Eau Rouge.

Spa-Francorchamps est suffisamment sûr pour continuer à accueillir le légendaire Grand Prix de Belgique, selon le directeur de course de la F1, Michael Masi.

Spa-Francorchamps reste un circuit sûr

On se souvient tous du tragique accident d'Anthoine Hubert en 2019 et l'accident lors des 24 Heures de Spa, le week-end dernier, était tout aussi effrayant à la sortie de l'Eau Rouge. Des images qui semblaient, malheureusement, bien similaires à celles du drame en FIA F2, ce qui n'a pas manqué de faire réagir certains pilotes.

Jack Aitken, le pilote réserviste de Williams, en est sorti avec de multiples fractures dans cet accident en GT3, ce qui a ravivé de douloureux souvenirs pour Juan Manuel Correa, l'autre pilote impliqué dans l'accident mortel d'Anthoine Hubert en 2019.

"Les images de l'accident sont particulièrement obsédantes", a déclaré Correa, gravement blessé dans l'accident de Formule 2 de 2019, commentait-il concernant cet accident au Raidillon.

L'américano-équatorien a déclaré que, dans l'intervalle des deux ans, il a soulevé "diverses préoccupations" auprès du circuit de Spa et de la FIA concernant "la sécurité des pilotes" à Spa.

"J'ai proposé de partager des informations issues de ma propre expérience", a-t-il déclaré. "J'ai cherché des réponses sur ce qui s'est passé, pourquoi, et quelles mesures la FIA et les autres parties prenantes sont concernées. En ce moment, des discussions sont en cours avec les parties directement concernées pour essayer de prendre en compte mes préoccupations."

Cependant, Michael Masi, le Directeur de Course de la F1, insiste sur le fait que le circuit de Spa-Francorchamps reste un tracé sûr.

"Le circuit a fait quelques travaux dans plusieurs domaines, mais la piste a conservé sa licence existante de Grade 1 de la FIA", a-t-il déclaré. "Les choses ont changé et se sont améliorées là-bas, avec le travail qui est fait d'année en année. La FIA considère que ce circuit est sûr."

"Bien sûr, aucun d'entre nous ne souhaite voir de graves accidents, et je suis heureux que tout aille relativement bien avec ces pilotes", a ajouté Masi. "J'ai vu plusieurs rapports médiatiques qui suggèrent qu'ils sont en bonne santé et en bonne condition, ce qui est la chose la plus importante."

Que faire pour améliorer la sécurité ?

La question est sur toutes les lèvres concernant ce virage du Raidillon de l'Eau Rouge (comme certains virages sur d'autres circuits), les zones de dégagement asphaltées (dites run-off) sont souvent pointées du doigt. Si effectivement, elles pullulent grâce (ou à cause) de la F1 (ou la moto), elles représentent l'évolution en terme de sécurité. D'autres catégories, comme le GT ou l'Endurance où les véhicules sont moins enclins à être déstabilisés par des bacs à gravier, voient dans ces zones run-off l'opportunité de gagner du terrain... et du temps !

Dans le cas des deux accidents susnommés, on constate que le retour en piste et en pleine trajectoire des véhicules a conduit à ces terribles et tragiques accidents. Les circonstances montrent que la GT3 de Jack Aitken a frappé le mur de pneus (tout comme la Formule 2 d'Anthoine Hubert) et que ce dernier a renvoyé le(s) pilote(s) en piste.

Si les Track Limit sont le sujet brûlant en GT3, c'est aussi une préoccupation en F1 où quasi tous les virages sont sous surveillance. Beaucoup s'accordent à dire qu'il faut remettre une limite physique, comme les bacs à gravier ou de l'herbe. Sauf, qu'il faut bien avancer avec notre temps et ne peut pas se contenter de rester ancré avec des solutions du passé. Une F1 va littéralement surfer sur de l'herbe (mouillée ou sèche), et il en sera de même sur un sol meuble comme les graviers.

En effet, un bac à gravier va refroidir les ardeurs d'un pilote quand il va essayer d'exploiter au maximum la largeur de la piste. Mais si une monoplace se présente dans un bac à gravier avec un mauvais angle d'attaque, elle peut partir en tonneau, voire être catapultée dans les airs, demandez à Fernando Alonso ce qu'il en pense.

Un pif-paf bordé par des graviers, si une monoplace mord en dehors des limites, un nuage de poussière peut rapidement aveugler les pilotes, on vous laisse imaginer la suite (et on vous l'illustre en vidéo en fin d'article). De même que, ramener des graviers en pleine trajectoire peut engendrer des crevaisons (lentes ou explosives) aux adversaires qui eux, n'ont commis aucune erreur.

Il y a donc un double problème : comment faire pour que les pilotes ne redessinent pas eux-mêmes les circuits (on se souvient du COTA en IndyCar Series où les pilotes partaient très au large), tout en disposant de zones de dégagement sécurisées, et avoir des équipements de sécurité qui ne causent pas plus de dégâts et d'assurer le rôle premier.

Le week-end dernier, nous avons aussi assisté au décès d'un commissaire de piste sur le circuit de Brands Hatch, lorsqu'une berline a frappé un rail avant de l'écraser et que celui-ci envoie dans les airs la voiture... sur le poste des infortunés commissaires.