La séance qualificative chez Ferrari n'a pas été simple, pour ne pas dire chaotique (encore). Des choix de pneus (très) surprenant en sacrifiant une voiture... et la remise en question n'est toujours pas d'actualité, c'est édifiant !

Comment peut-on encore justifier les errements de Ferrari dans ses stratégies ? Nous, on aurait du mal à expliquer la chose, mais chez Ferrari, on reste droit dans ses bottes et on tente encore quelques explications fumeuse. C'est drôle (ou pathétique) à défaut d'être efficace.

Nouveau chaos chez Ferrari pendant les qualifications

C'est donc Laurent Mekies qui en charge d'expliquer ce qu'ils ont essayé de faire pendant les qualifications. Lors des Q3, le risque de pluie était à son maximum (et effectivement, elle viendra), mais au moment de prendre la piste au début de la Q3, c'était encore totalement sec et parfaitement exploitable avec les pneus slicks.

C'est alors que Charles Leclerc était le seul équipé des pneus rainurés Intermédiaires, dans l'optique d'attendre la pluie ! Ferrari espérait certainement que la pluie s'abatte rapidement au point que personne ne puisse valider un tour en pneus slicks et que Charles Leclerc puisse bénéficier des Intermédiaires avant que la piste ne soit totalement inondée.

Mais la pluie ne viendra que trop tardivement, faisant du tour de sortie de Charles Leclerc en pneus Intermédiaires, un calvaire et le Monégasque ne sera pas rappelé à temps, lui faisant boucler un tour de trop avant qu'il ne doive rentrer aux stands ! Et là, le cirque commence : positionné sur son emplacement, les mécaniciens retirent les pneus Intermédiaires, pour remettre une autre monte pneumatique rainurée, avant de les retirer immédiatement pour chausser des slicks Soft.

Le temps s'égraine, on attend les pneus slicks qui arrivent, mais Leclerc constate que ce sont des pneus rôdés, il demande des neufs ! On soulève à nouveau la monoplace, on attend les pneus neufs, il va s'écouler près de 1'20... Si on additionne le temps perdu en piste avec les Intermédiaires et le fiasco au stand, on comprend la frustration de Leclerc et pourquoi il aurait pu être mieux qualifié.

S'exprimant sur cet incident, le directeur de course Laurent Mekies a défendu cette stratégie, alors que rien d'aussi fou n'a été tenté sur la monoplace de Carlos Sainz (alors que ce dernier sera pénalisé de 5 places sur la grille du Grand Prix pour l'utilisation d'un 6e moteur).

"C'était une qualification difficile car c'était très, très intense pour toutes les équipes, c'était le genre de qualification où vous devez faire plusieurs stratégies", a expliqué Mekies aux médias. "Certaines de celles que nous avons faites ont fonctionné, d'autres moins. C'est frustrant car nous avons mis les deux voitures en Q3, et ensuite nous avons été confrontés à un choix."

"D'un côté, vous avez la piste qui est encore sèche, et il y a la règle d'or qui dit que vous devez aller sur la piste quand elle est sèche. De l'autre côté, nous attendions une forte pluie imminente, et nous avons séparé les stratégies. En fonction du moment exact de la pluie, vous allez avoir un pilote heureux et un autre malheureux. C'est exactement ce qui s'est passé. La pluie est arrivée probablement une ou deux minutes en retard pour Charles, et c'était le bon moment pour Carlos. C'est donc pourquoi nous avons Carlos P5 et Charles P10."

Une remise en question chez Ferrari ?

Ce n'est pas la première erreur de stratégie chez Ferrari cette année, et cela commence à faire beaucoup, surtout que le discours n'a jamais été à la rédemption de la part de Mattia Binotto. Sauf que le constat est bien là et Laurent Mekies sait que les leçons devront être tirées de ces erreurs.

"Nous avons eu beaucoup, beaucoup de bonnes séances de qualification cette année, y compris dans des conditions très délicates comme aujourd'hui", a-t-il expliqué. "Il y a toujours beaucoup à apprendre sur les bonnes décisions que vous avez prises et celles qui sont moins bonnes."

"Certainement, c'est quelque chose dont nous devons analyser en détail avec l'équipe et les pilotes pour en tirer ensemble les conclusions. Il est certain que nous allons utiliser la situation d'aujourd'hui pour faire un autre pas en avant ensemble."

L'attente interminable de Leclerc aux stands