C'est l'histoire d'une année éblouissante, au goût d'inachevé, dont l'écriture nous tiendra encore en haleine !

Mandatory Credit: Kelley L Cox-USA TODAY Sports

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Depuis les débuts en 1950, il y a eu au total à ce jour, 749 pilotes qui ont pris le départ d'une course d'un Grand Prix de F1. Pour les néophytes, si vous leur demandez le nom de pilotes de référence, vous aurez comme réponse des Fangio, des Senna, des Prost ou Schumacher.
Certes, ce sont tous des Champions du Monde, donc ils ont marqué leur époque et leur notoriété n'est pas usurpée.

Pour les aficionados, en revanche, le Mythe du sport automobile se construit avec des pilotes qui se sont érigés au rang de Légende. Si presque tous les propriétaires de la Couronne Mondiale sont adulés, d'autres pilotes au palmarès moins glorieux, ont tout de même laissé un souvenir impérissable à la discipline reine du sport mécanique.

Revenons aujourd'hui sur un pilote sud-américain, un Colombien pour être plus précis, celui qui fut considéré dès ses débuts en F1 comme un "racer", cette race de compétiteurs à part, qui ne laisse personne indifférent, la hargne et la fougue derrière un volant !
Son nom ? Juan-Pablo Montoya ! Si son cas nous intéresse c'est parce qu'il vient de remporter pour la seconde la célèbre course des 500 Miles d'Indianapolis.

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D'ailleurs pour tous pilotes de course, il existe trois courses mythiques sur circuit, pour s'illustrer sur les tabloïds : le Grand Prix de Monaco de F1, les 24 Heures du Mans du championnat d'Endurance et les 500 Miles d’Indianapolis en IndyCar.

Remporter l’une d’entre elles vous fait entrer dans l’Histoire des bolides de sport à quatre roues, mais s'imposer dans les trois épreuves vous transforme en Légende. Autant dire que ces dinosaures-là, ne sont pas nombreux…

Le premier d’entre eux n’est autre que Graham Hill (le père de Damon Hill), Champion du Monde de F1 en 1962 et 1968, le Britannique est rapidement devenu l'épouvantail de ses concurrents à Monaco. Il a gagné l'épreuve à cinq reprises (1963, 64, 65, 68 et 69).
Il a tenté l’aventure américaine à trois reprises, de 1966 à 1968. Sa première participation est auréolée par une victoire, devenant ainsi le premier pilote à remporter un titre en F1 et la victoire aux 500 Miles d’Indianapolis.
Les deux autres tentatives se solderont par un abandon. Plus tard, Graham Hill réussira l’exploit de remporter les 24 Heures du Mans : C’était en 1972.

Quelques décennies plus tard, en 1998, un jeune pilote latino fait son apparition dans le monde de la F1 : Juan-Pablo Montoya. Récemment promu pilote d’essais de l’équipe Williams-F1, il remporte sa saison en F3000 (l'antichambre de la F1 de l'époque, avant l'ère de la GP2) la même année.

Ceci étant, son accès à la F1 ne sera pas immédiat, car la saison suivante, il ne sera pas retenu pour remplacer Jacques Villeneuve, le pilote Williams en partance, après trois saisons passées au sein de l'écurie de Sir Franck Williams.
Le pilote québécois, qui depuis ses débuts en 1996, et après son sacre également aux 500 Miles d'Indianapolis en 1995, a conquis le championnat du monde de F1 l'année suivante en 1997, il quitte l'écurie éponyme pour s'associer avec son mentor Craig Pollock en rachetant la structure Tyrrell pour devenir BAR.
La place laissée vacante chez Williams en 1999 sera attribuée au pilote italien Alessandro Zanardi en provenance….du championnat CART (l'ancien format de l'IndyCar), lui aussi champion de la catégorie.

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En échange, c'est donc Montoya qui prend sa place chez Ganassi en CART (l'ancien baquet de Zanardi) et réussit l’exploit de remporter le titre dès sa première saison (1999).
En 2000, le Colombien fait une saison moyenne mais remporte les prestigieuses 200 boucles de l'anneau des 500 Miles d’Indianapolis. Il est confirmé le même week-end pour deux saisons chez Williams en F1 dès l'année suivante.

En 2001, il récupère le volant du Britannique et jeune espoir, Jenson Button. Durant sa carrière dans la catégorie reine des monoplaces, Montoya ne connaîtra jamais la saveur d’un titre mondial.
Il finira à deux reprises sur la plus petite marche du podium au championnat pilotes. Il a connu les joies des victoires, et ce, dès sa première saison où il remporte le Grand Prix d’Italie.

Mais s’il y a bien une course où le Colombien veut apposer son nom, c’est bien Monaco. Ses deux premières tentatives se soldent par des abandons. Qu’importe, en 2003, la chance lui sourit. Troisième sur la grille, il réussit une course quasi parfaite, finissant à moins d’une seconde devant Kimi Räikkönen et grave ainsi son nom sur les tabloïds.

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Titulaire de victoires à Monza (2001 et 2005), Hockenheim en 2003, le légendaire tracé de Silverstone en 2005 et le Brésil par deux fois en 2004 et 2005. N'oublions pas Monaco en 2003, son palmarès est riche de 7 victoires, les quatre premières chez Williams, et les trois dernières pour McLaren.

Juan-Pablo Montoya préférera se tourner vers les Etats-Unis après sa carrière en F1 toujours au sein de son écurie de cœur : la structure de Chip Ganassi.
Cette fois-ci, il officiera en NASCAR, le championnat américain de stock-car. Il y sera récompensé de quelques victoires, mais son aventure prendra fin en 2013.

Pour son nouveau défi, il décide de revenir en IndyCar en 2014 chez Penske Racing, en réalisant une bonne première saison, mais c'est bien 2015 qui est déjà marqué de son nom : Il vient de remporter, sa deuxième victoire aux 500 Miles d’Indianapolis en mai dernier.

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En tête depuis le début de la saison et jusqu'à la dernière course, Montoya ne pourra enlever le sacre, il termine l'ultime round à Sonoma (un antique tracé routier) à la sixième place, son challenger Néo-zélandais Scott Dixon le coiffe au poteau pour revenir à égalité de points au championnat. Il sera déclaré Champion de la Série IndyCar pour la 4ème fois, au nombre de victoires, 3 pour Dixon, contre 2 pour Montoya (le Colombien a été sacré en 1999 à égalité de points face à Franchitti).

Alors, avec un tel palmarès enviable, le Colombien fougueux serait-il tenté pour un double-tour d'horloge dans la Sarthe ?

C'est une possibilité qu'il pourrait bien se produire, tant le Colombien s'est dit intéressé de participer à l'épreuve Mancelle, uniquement avec un bolide lui permettant de jouer les premiers rôles.
Son souhait pourrait devenir réalité, car à l'occasion de l'épreuve d'Endurance du championnat WEC qui se déroule sur le circuit des Amériques (COTA, Texas, Septembre 2015), l'écurie Porsche et Montoya serait en pourparlers pour un éventuel banc d'essais au volant de la récente LMP1 gagnante des 24 Heures du Mans (2015).
Ne prenons pas de raccourcis aussi faciles, mais il n'y a que rarement de fumée sans feu dans le monde du sport automobile, et le vieux briscard qu'est Montoya (40 ans) se voit bien triple détenteur des couronnes de lauriers les plus prestigieuses.

Voilà qui pourrait adoucir son amère saison d'IndyCar qu'il a mené jusqu'à la dernière épreuve, et ferait de lui l'Hercule des temps moderne, le touche-à-tout des volants de compétition.


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