Le Grand Prix du Qatar a été remporté par Max Verstappen, mais à l'issue de la course ce sont d'autres images qui ont préoccupé les acteurs du paddock. Plusieurs pilotes étaient au bord du malaise.
A l'issue du Grand Prix du Qatar, les trois hommes du podium (Verstappen, Piastri et Norris) étaient bien heureux d'en finir. Mais déjà, lors des interviews post-course au pied du podium, les pilotes se tenaient assis et non debout comme à l'accoutumé.
Et dans la Cool Room, juste avant de monter sur le podium, nos protagonistes étaient à la limite de la récupération, Verstappen était assis à terre, Piastri était même allongé. Une situation qui n'est pas sans rappeler la fin de course en MotoGP en Inde, où certains pilotes ont roulé sans leur gourde, Jorge Martín a frôlé le malaise avant de monter sur le podium.
Les pilotes à leurs limites au Qatar, sont-ils en danger ?
Les pilotes de F1 sont de vrais athlètes qui ont un condition physique très préparée et assez incroyable, ils sont capables d'encaisser des efforts que n'importe quel autre quidam ne pourrait supporter. Ils ont développé certains muscles (notamment au niveau du cou) pour encaisser d'énormes charges et tensions à bord de leur monoplace, ils ont une préparation cardiaque leur permettant de tenir les contraintes physiques et endurantes d'une course. Ils se tiennent à un régime spécifique et une hygiène de vie irréprochable, leur masse graisseuse est au plus bas possible, aux alentours des 7%.
Pourtant, cela n'a pas empêché que l'on voit de nombreuses scènes à l'issue de la course où les pilotes étaient sonnés, déshydratés et dont certains ont eu besoin d'aide pour sortir de leur voiture. Cela a été le cas notamment pour Logan Sargeant, le pilote Williams avait un état grippal en début de semaine et a demandé à son équipe dans un premier temps d'abandonner la course. Il a émis cette hypothèse une première fois, avant de recevoir le soutien de son équipe qui lui a rappelé que seul lui pouvait prendre cette décision. Il a décidé de continuer pour quelques tours seulement, mais à bout d'efforts, le pilote américain a fini par renoncer, ses mécaniciens ont dû l'aider à sortir de son cockpit.
L'équipe Williams a rapidement publié sur l'état de santé de son pilote : "Suite au retrait de Logan du Grand Prix, il a été évalué et autorisé par l'équipe médicale sur place après avoir souffert d'une déshydratation intense pendant le week-end de course et avoir eu des symptômes grippaux plus tôt dans la semaine."
Alexander Albon a également été emmené au centre médical du circuit pour être traité pour une exposition aiguë à la chaleur. Dans le clan Alpine, Esteban Ocon a également subi ces fortes chaleurs et a déclaré qu'il avait vomi pendant la course. "Je me sentais mal au 15e et 16e tour, j'ai vomi pendant deux tours dans le cockpit", a déclaré Ocon. "J'ai essayé de me calmer, j'ai essayé d'être plus calme, j'ai essayé de ne pas me laisser aller. J'ai essayé de me rappeler que le côté mental dans le sport est la partie la plus forte de votre corps et j'ai réussi à le contrôler et à finir la course. Mais, honnêtement, je ne m'attendais pas à ce que la course soit aussi difficile" a déclaré Ocon à l'issue de la course.
Valtteri Bottas a déclaré que c'était une torture et que c'était à la limite de l'acceptable. On a vu plusieurs pilotes qui ont essayé d'ouvrir leur visière pour essayer d'avoir un peu d'air frais, mais Tsunoda a rappelé qu'ils avaient le sable dans les yeux. Lance Stroll, qui a dû être aidé pour sortir de son cockpit, a déclaré qu'il avait commencé à souffrir à une vingtaine de tours de l'arrivée et qu'il s'était parfois "évanoui dans la voiture". Kevin Magnussen a également déclaré qu'il était presque malade dans sa voiture.
La chaleur et les relais intenses en partie responsables
La course s'est déroulée avec un départ à plus de 31°C ambiant, certains pensent que la programmation du Qatar à cette date n'était pas très judicieuse, l'an prochain, le Grand Prix du Qatar aura lieu en décembre, bien que quelques pilotes ne soient pas vraiment convaincus d'une telle différence de température.
Outre la chaleur, cette course s'est disputée dans un format où les pilotes ne pouvaient pas tenir plus de 18 tours leurs pneus, cela a été imposé par la FIA et Pirelli. Cela a donc obligé les pilotes à imposer un rythme effréné tout au long de la course, essayant de tirer le maximum des pneus sans pouvoir relâcher leurs efforts de temps à autre. Une course très physique, donc, et bien différente des autres où parfois les pilotes peuvent détendre leur muscles ou adopter un rythme de respiration. Ici, les pilotes ont dû enchaîner 57 tours de qualifications.