Vendredi et samedi dernier, Tatiana Calderón et Juan Manuel Correa ont pu faire un essai en F1 avec Alfa Romeo Racing sur le Circuit Paul Ricard. L'équipe suisse a ressorti pour l'occasion une vieille monoplace.
Les équipes de F1 n'hésitent pas à sortir les ancêtres de leur musée pour les confier à de jeunes pilotes. L'article 10.2 de la réglementation sportive est claire : une équipe peut utiliser pour un essai "des voitures qui ont été conçues et construites pour se conformer au réglement technique de F1 de l'une des trois années civiles se situant juste avant l'année civile précédant le championnat'', "réalisé qu'avec des voitures construites selon les spécifications de la période et uniquement avec des pneus fabriqués spécifiquement à cet effet''.
Anthoine Hubert, le double vainqueur de la FIA F2, a pu faire ses débuts à bord d'une F1 au volant d'une Renault RS17, utilisée lors du championnat 2017 de F1.
Les ancêtres en piste
Seulement, les deux pilotes Alfa Romeo Racing ont couru sur la piste varoise à bord d'une Sauber C32 utilisée lors de la saison 2013. La voiture était équipée d'un V8 Ferrari, loin du V6 turbo actuel. Pourtant, l'équipe pouvait utiliser une voiture ayant le nouveau moteur, d'autant que Tatiana Calderón a fait plusieurs tours avec une monoplace de 2018 après le Grand Prix du Mexique.
Red Bull a confié une monoplace de 2012, avec un V8, à Sébastien Buemi pour la dernière démonstration en Suisse. Renault, de son côté, a mis à disposition du roadshow du Grand Prix de France de F1 une monoplace de 2013, avec également un V8.
Mais pourquoi ne pas confier des monoplaces de l'ère V6 turbo plutôt que de ressortir les vieux V8 qui rendent nostalgiques les fans ? La première des raisons est une question économique. Une monoplace avec un V8 n'a pas besoin d'une horde d'ingénieurs, ce qui n'est pas le cas pour le moteur hybride. Il y a aussi une question de coût au kilomètre, sept fois plus important pour une monoplace équipée d'un V6 turbo par rapport à une F1 avec un V8 atmosphérique. Outre le bruit lors des démonstrations, une monoplace disposant d'un V8 est plus facile à manier qu'une monoplace avec un V6 turbo. Pour le cas des pilotes Alfa Romeo Racing, il y a une question d'expérience. Les deux pilotes sont loin d'avoir les points requis pour la Super Licence, utilisant cet essai pour s'acclimater avec une équipe de F1, bien différente d'une équipe de FIA F2.
Les ancêtres n'ont pas fini de faire rugir leur vieux moteurs lors des démonstrations ou pour les essais des jeunes pilotes.