Actuellement, le championnat 2020 est en stand-by, attendant que la crise sanitaire passe. Mais quelle sera l'incidence sur les comptes de la F1 ?
Le 14 avril 2020, un jour après l'allocution du Président de la République français Emmanuel Macron, l'avenir du Grand Prix de France semble proche du report. Cette situation met une nouvelle fois à mal le calendrier de la F1. Le championnat 2020 n'a pas encore de date de début, bien que les équipes et les pilotes soient allés à Melbourne avant que la course ne soit annulée quelques heures avant les premiers essais libres.
Dans cette situation, difficile pour Liberty Media, propriétaire de la F1, de savoir où le pinacle de la monoplace ira fin 2020, et surtout, si le championnat 2020 se disputera malgré tout. Si Chase Carey envisage 15 à 18 courses cette année, les prévisions les plus optimistes parlent de huit courses, soit le minimum demandé par la FIA pour être un Championnat du Monde.
Huit courses pour garantir un minimum
Le site internet américain Forbes est parti d'une hypothèse de huit courses pour le championnat 2020 pour travailler les prévisions de chiffres de la F1. Le sport tire ses revenus des frais d'hébergement (30% en 2019), de la diffusion (38% en 2019) et des sponsors (15% en 2019).
Concernant le premier post, avoir huit courses de F1 pourrait rapporter environ 230 millions de dollars, soit 28,7 millions de dollars par Grand Prix organisé. Cela est une moyenne qui ne prend pas en compte la véritable valeur des contrats des différents organisateurs. Mais, à ce scénario, s'en ajoute d'autres. Les courses auront-elles lieu dans des conditions dites normales ? A huis clos ? Dans ce dernier cas, comment compenser la perte des revenus liés à la vente des billets qui permet à l'organisateur de payer les frais d'hébergement ? Annuellement, la vente des billets représente 673 millions de dollars. Une solution serait que la F1 prenne en charge les frais d'hébergement mais cela semble bien compliqué...
A ce jour, une source affirme à Forbes que Bahreïn a payé les frais liés à l'organisation du Grand Prix de 2020. Organiser une course à huis clos ne poserait pas un réel problème au Prince Bahreïni, tout comme à son homologue à Abu Dhabi.
Les frais de diffusion pour les huit courses représenterait un gain de 277,4 millions de dollars, si on suit la valeur contractuelle. Seulement, une clause stipule que "les contrats de radiodiffusion de la F1 comprennent une disposition visant à réduire les frais payables à la F1 s'il y a moins de 15 événements''. Cela pourrait gréver le montant donné. Ce dispositif de réduction est également applicable aux sponsors de la F1, dont les gains seraient de 109,5 millions de dollars pour huit courses organisées en 2020.
Au cumulé, la F1 pourrait dégager un chiffre d'affaires de 616,5 millions de dollars si on prend en considération tous les éléments cités. Ce montant baisse à 530 millions si on prend en compte uniquement les frais payés par Bahreïn et Abu Dhabi. On est loin des 2 022 millions de dollars de l'an passé.
Cela complique les choses pour Liberty Media. Si la F1 dispose d'une réserve de trésorerie de 402 millions de dollars et sa facilité de crédit renouvelable de 500 millions de dollars, elle devra probablement en user pour payer les équipes. Ces dernières se partagent 68% des bénéfices sous-jacent de la F1. Selon les prévisions, les équipes se partageraient 265 millions de dollars, contre 1 012 millions de dollars l'an passé.
La situation s'avère complexe pour le sommet de la monoplace, qui doit composer avec les différentes variantes pour éviter de mettre la clé sous la porte à la fin de la saison, à moins que quelqu'un ne rachète la F1 à prix d'or à Liberty Media...