Red Bull pourrait quitter le Championnat du Monde si elle ne trouve aucun motoriste indépendant d’ici 2021. C’est en tout cas ce qu’a déclaré Helmut Marko, quelques jours après une réunion organisée par la FIA pour décider de l’évolution de la réglementation moteur en F1.
Les moteurs des monoplaces sont au coeur des grands enjeux de la F1. Depuis 2014, la nouvelle règlementation a imposé la fin de l’ère des V8 et l’arrivée des moteurs V6 hybrides turbocompressés, plus économes et respectueux de l’environnement. Néanmoins, ces moteurs ne font pas l’unanimité du paddock : leur bruit est perçu comme étant beaucoup trop réduit, et peu caractéristique de ce qui fait l’aspect des F1.
Au début du mois d’avril, la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) a organisé une réunion pour préparer la transition à une nouvelle règlementation moteur. Avec la présence de nombreux motoristes, dont Volkswagen, il a été convenu que l’objectif principal serait l’élaboration de moteurs plus simples, plus bruyants et surtout, moins chers à la construction. La volonté de la FIA est de trouver un concept d’ici 2021, et elle s’est dit satisfaite par la tenue de cette réunion.
Les taureaux rouges veulent se faire entendre
Seulement voilà, ces derniers jours, une voix s’est fait entendre concernant la situation des motoristes actuels. Cette voix n’est autre que celle d’Helmut Marko, un des dirigeants de l’écurie Red Bull et le responsable du programme de détection de jeunes pilotes. Dans une interview accordée au site internet de la F1, l’autrichien a exprimé son désir de trouver un motoriste indépendant. Il déclare qu’il « faut trouver un motoriste indépendant d’ici 2021, c’est plus que nécessaire. Et le moteur doit être plus simple, plus bruyant, et ne doit pas dépasser les 10 millions », avant d’ajouter : « Nous attendons donc une solution de la part des nouveaux propriétaires et de la FIA, au plus tard à la fin de la saison. Sinon, notre avenir n’est pas assuré en F1 ». Un message fort donc, et adressé directement à la FIA et à Liberty Media, nouveau propriétaire et actionnaire principal de la F1.
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Une relation difficile entre écurie et motoriste
Red Bull, actuellement en troisième place du championnat des constructeurs, souhaite ainsi se libérer du moteur fournit par Renault depuis la saison 2007. Pour rappel, le motoriste français avait connu des difficultés d’entente avec l’écurie autrichienne après l’introduction des V6. Elle refuse depuis 2016 d’associer son nom à celui de l’écurie autrichienne, à cause des critiques de Red Bull à l’égard du nouveau moteur V6, dominé par le moteur Mercedes. Ainsi, le moteur a été rebadgé « Tag Heuer », et Renault a décidé de se concentrer sur le développement de sa propre écurie.
Autant dire que le courant ne passe plus très bien entre les deux groupes, et que Red Bull souhaite quitter cette situation.
Red Bull, un poids lourd dans le paddock
Red Bull souhaite que la FIA et Liberty Media sélectionnent un motoriste indépendant d’ici la fin de l’année. Le groupe ne souhaite pas dépasser l’échéance de la saison 2021, sinon elle pourrait tout simplement quitter la F1. Ce serait un coup dur, puisque Red Bull possède deux des 10 écuries engagées dans le Championnat du Monde jusqu’à 2020 : Red Bull Racing et la Scuderia Toro Rosso. Si Toro Rosso ne s’est imposée qu’une fois en 12 saisons, Red Bull Racing pèse lourd : 52 victoires en Grands Prix, 135 podiums et 4 titres des constructeurs.
Actuellement troisième au Championnat du Monde, l’écurie et la marque se sont peu à peu faits leur place au sein du monde de la F1. Un départ du groupe autrichien serait ainsi une perte symbolique pour ce sport, et regrettable sur le plan sportif.