C'est l'un des secrets les mieux gardés en F1, la puissance réelle des moteurs. Renault affirme enfin que leur moteur a déjà atteint les 1 000 ch cette saison, mais ils ne sont pas les seuls.
Les F1 d'aujourd'hui sont propulsées par des moteurs Turbo Hybrides. Le bloc thermique est un V6 Turbo de 1,6l qui est assisté par deux centrales électriques, le MGU-H et le MGU-K.
Renault, au-delà des 1 000 ch
C'est un chiffre symbolique d'atteindre les 1 000 ch, les constructeurs les auraient enfin dépassé depuis l'introduction du V6 Turbo Hybride en 2014. Il aura fallu 5 ans pour que cette puissance voulue soit atteinte mais cela reste encore un secret bien gardé au sein du paddock.
Des puissances comme celles-ci ont déjà été vues en F1, l'ère du V10 3,0l atmosphérique prêtait souvent la barre des 1 000 ch franchie par le bloc P84 BMW, alors que Honda semblait aussi avoir atteint ce chiffre.
Mais c'est encore BMW qui fait fort dans les gros chiffres avec l'ère du Turbo des années 80 où leur petit 4 cylindres 1,5l suralimenté pouvait extraire 1 430 ch en configuration qualifications le samedi après-midi, une puissance qui était ramenée à 850 ch environ pour s'assurer de la fiabilité lors du dimanche.
Aujourd'hui, les V6 Turbo Hybrides sont évalués aux alentours des 850 ch pour la partie thermique, la partie électrique délivre environ 160 à 170 ch, ce qui ferait la barre des 1 000 ch franchie. Même si les constructeurs ne dévoilent jamais la puissance réelle, Renault a fait un pas en ce sens. Le responsable moteur chez Renault, Rémi Taffin s'est exprimé auprès de AMuS.
"Il n'y a que certains pics de performances en qualifications, nous ne pouvons pas toujours avoir cette puissance. Cela dépend de beaucoup de paramètres. Par exemple, il y a la distance à parcourir sur un tour ou encore les températures extérieures."
Effectivement la puissance totale d'un moteur de F1 se fait par variations, il serait impossible de solliciter ces moteurs à plein régime sur la durée totale d'une course sous peine de casse mécanique. La F1 est aussi un sport mécanique où il faut préserver l'endurance des composants, et puissance maximale sur une longue distance et fiabilité sont antinomiques. Quant aux autres protagonistes, personne ne s'est exprimé sur les puissances, alors que Mercedes et Ferrari démontrent de meilleures performances... Qu'en pense-t-on chez Renault ?
"Mercedes possède un potentiel identique mais Ferrari est bien au-dessus de nous. Ce qui compte pour nous, ce n'est pas la puissance en pic mais la puissance constante. Ce qui nous intéresse c'est le meilleur temps au tour, pas forcément avec la plus grosse puissance. En course nous exploitons environ 950 ch, parfois 960 ou 970, ça dépend des phases de course notamment lorsque les pilotes veulent doubler."
1 000 ch et plus ?
Renault a rattrapé son retard pendant la trêve hivernale 2018 et à Viry-Châtillon les ingénieurs sont parvenus à gagner près de 60 ch. La puissance est une chose, encore faut-il qu'elle soit en corrélation avec les aptitudes du châssis et que ce dernier puisse extrapoler les chevaux disponibles. Néanmoins les moteurs pourraient sortir plus de puissance encore mais ils sont bridés par la limite de consommation de carburant à 100 kg/h.
La barre des 1 000 ch aurait été atteinte par Renault lors de l'évolution introduite au Grand Prix de France. Dans la hiérarchie des puissances, Ferrari serait en tête, Mercedes et Renault au coude-à-coude, c'est Honda qui accuserait un léger retard. Mais ces derniers devraient recevoir un surplus de puissance lors d'une mise à jour pour Monza qui apporterait 25 ch supplémentaires. Pour l'heure Red Bull Racing s'en contente parfaitement et continue de battre Renault malgré leur déficit de puissance.